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Nous devons mentionner aussi un autre manuscrit que nous venons de voir à la même bibliothèque (Manuscrits français, no 24 330). Il est intitulé : « Mémoire de plusieurs décorations qui servent aux pièces contenues en ce présent livre, commencé par M. Mahelot et continué par Michel Laurent en l'année 1673. »>

La première partie de ce registre, fort nette et fort bien tenue, contient une liste de pièces qui ont été jouées pendant le règne de Louis XIII, à l'époque des débuts de Corneille, jusqu'en 1636 environ Mélite est la seule de lui qui y figure. Le contenu de la liste nous fait croire que ce registre a dû appartenir à l'Hôtel de Bourgogne. Chaque feuillet porte au verso le nom de la pièce, avec quelques détails sur la mise en scène; sur le recto en regard un petit croquis représente le décor, toujours fort simple et peu varié.

La seconde partie de ce registre, beaucoup moins nette, et d'une écriture aussi défectueuse que l'orthographe, contient seulement l'indication du décor pour chaque pièce, à mesure qu'on les représente. C'est évidemment un mémento dressé par le décorateur, indiquant très-brièvement le décor et les accessoires nécessaires à la représentation. Il doit avoir été rédigé par un employé de l'Hôtel de Bourgogne, passé ensuite à la Comédie-Française en 1680, lors

de la réunion des deux troupes à cette date (cette réunion est indiquée dans le registre). La dernière note se rapporte à l'année 1684. Ces notes sont assez curieuses, et leur insignifiance même est caractéristique: elles suffiraient pour prouver combien peu d'importance on attachait alors à la mise en scène, au moins en ce qui concerne la décoration. Le plus souvent elles indiquent pour les tragédies de Corneille et de Racine « un palais à volonté. » C'est dans ce «< palais à volonté » que conspirent ou soupirent les héros de toute date et de tout pays; c'est là que se passent Suréna, OEdipe, Horace, Pompée, Nicomède, Sertorius, Héraclius, Polyeucte, Othon, etc. (Nous donnons les pièces dans l'ordre où elles sont marquées.) La note qui se rapporte au Cid est ainsi rédigée : « [Le] théâtre est une chambre à quatre portes. Il faut un fauteuil pour le Roi. >> On voit qu'on ne se préoccupait pas le moins du monde des déplacements du lieu de la scène, qu'indiquent aujourd'hui des changements de décoration, nécessaires pour la vraisemblance. On croit entrevoir un peu plus de souci de la vérité historique et même quelque velléité de couleur locale en ce qui concerne les décors de Racine : c'est ainsi que Bajazet exige «< un salon à la turque. »

Voici maintenant les deux indications qui se rapportent aux deux comédies de Molière contenues dans le présent volume:

« L'ÉTOURDI. [Le] théâtre est des maisons et deux portes sur le devant avec leurs fenêtres. Il faut un pot de chambre, deux battes, deux flambeaux. >

« LE DÉPIT AMOUREUX. Le théâtre est des maisons. Il faut une cloche, des billets. »

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