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dernier rétablissement, & mourut le quatriéme de Février 868. âgé de foixante - quinze ans, aprés avoir fait plufieurs miracles. Il fut enterré auprés de Theodore & de Naucrace fes predeceffeurs, & l'églife Greque honore fa memoire le jour de fa

mort.

A N. 867.

V.

Concile de Treies.

En France le concile de Troyes fe tint au jour marqué, vingt-cinquième d'Octobre 867. Les évêques du royaume de Louis, c'est-à-dire, de Germanie, y avoient été invitez par ceux des royaumes de Charles & de Lothaire ; & dans la lettre qu'ils écrivirent pour cet effet, ils representerent ainfi les raifons de s'affembler: les églifes font pillées, les évêques deshonnorez, les peuples opprimez. Il avoit été faintement ordonné de tenir des conciles deux fois l'an, & nous voyons tant de maux, parce qu'on les tient rarement, & que les ennemis de l'églife s'appliquent à feparer fes miniftres. Il nous eft donc important de tenir un concile general. Nous vous y invitons du confentement de nos rois, & ils envoyent nôtre frere l'évêque Adventius, pour y faire confentir le vôtre. Toutefois cette invitation fut fans effet, & nous ne voyons à ce concile de Troyes, que vingt évêques, tous des deux royaumes de Charles & de Lothaire. Il y avoit fix archevêques : Hinc- p. 875. mar de Reims, Hetard de Tours, Venilon de Rouen, Frotaire de Bourdeaux, Egilon de Sens, & Vulfade de Bourges. Les évêques les plus fameux font Rothade de Soiffons, Actard de Nantes, Enée de Paris, & Odon de Beauvais.

En ce concile, quelques évêques voulant favorifer An. Bert 867.

Flod 11. c. 17.

AN. 867.

Vulfade, pour faire leur cour au roi Charles, commencerent à émouvoir des queftions au préjudice d'Hincmar; c'est-à-dire, qu'ils vouloient examiner de nouveau fon ordination & la déposition d'Ebbon. Mais Hincmar sçût si bien se défendre, & par la raison, & par l'autorité des canons, qu'on refolut à la pluralité des voix, de ne point approfondir ces questions, & d'envoyer feulement au pape la relation de ce qui s'étoit paffé, comme il l'avoit demandé. C'est ce qui paroît par la lettre fynodale du concile de Troyes, qui comprend une ample relaSup. XLVIII. tion de toute l'affaire d'Ebbon, commençant à la deftitution de Louis Debonaire & finiffant au concile indiqué à Treves, à la poursuite de l'empereur Sup. I. XLVIII. Lothaire en 846. Elle conclut en priant le pape de ne point toucher à ce que fes predeceffeurs avoient reglé, & de ne point fouffrir qu'à l'avenir aucun évê

Conc. p. 870.

n.38.

n. 33.

que
fut dépofé, fans la participation du faint fiégé,
fuivant les decretales des Papes. Ainfi les évêques
de France & Hincmar lui-même, fe foûmettoient
au droit nouveau des fauffes decretales, contre lef-
quelles il avoit tant difputé. Ils demandoient à la
fin le pallium pour Vulfade.

Actard évêque de Nantes fut chargé de porter cette lettre à Rome; mais auparavant il alla trouver le roi Charles qui l'avoit mandé, & qui l'obligea de lui donner la lettre fynodale: puis ayant rompules fceaux des archevêques, dont elle étoit fcellée, il la lut, & la trouvant trop favorable à Hincmar, il en fit écrire une autre au pape en fon nom, où il Conc. p. 876. reprend l'affaire d'Ebbon dés fon origine, & releve

tout ce qui lui étoit avantageux, & par confequent à Vulfade, dont il foûtient que la dépofition étoit AN. 867. nulle. Il s'excufe fur la neceffité des affaires, de l'avoir fait facrer archevêque de Bourges avant le retour d'Egilon, & demande pour lui le pallium. Enfin il recommande au pape l'évêque Actard. Il a souffert, dit le roi, l'exil, les fers, la mer, des perils terribles, par le voisinage des Bretons & des Normans; & comme il n'a plus d'efperance de récouvrer fon fiége, nous defirons qu'il en rempliffe quelqu'autre qui fe trouvera vacant. Il a refolu de faire à Rome quelque fejour, afin que quand les Bretons y viendront, il puiffe les convaincre du domage qu'ils ont fait à fon églife & à celles du voifinage, & qu'ils foient repris par l'autorité du faint fiége.

Hincmar recommanda auffi l'évêque Actard par une lettre particuliere, dont il le chargea pour Anaftase abbé & bibliothecaire de l'églife Romaine. En cette lettre, il se plaint que le pape, dans sa derniere réponse, avoit autrement rapporté ses paroles, qu'il ne les avoit écrites. C'eft pourquoi, craignant que quelqu'un ne falfifie encore les lettres du concile de Troyes, il avertit Anastase, qu'Actard en a les vrais originaux, & le prie de verifier à Rome quelques pieces touchant l'affaire d'Ebbon. Il s'excufe de ce qu'il n'envoye pas des prefens convenables au pape, à Arfene qui avoit été legat en France, & à Anaftafe-mênre. ČĈe qui marque l'ufage de ne point envoyer à Rome fans quelques prefens.

En même tems que l'on tenoit le concile de Troyes, le pape Nicolas envoya de Rome les clercs

Hinc. opufc. 57.1. 2. p. 824.

fur

VI.

Lettie du pape les reproches

des Grecs.

17.

AN.867.

An. Bert.867.

Flod. 111. c.

conc. p. 408.

qu'Hincmar lui avoit envoyez au mois de Juillet avec une lettre, par laquelle il témoigne être entierement fatisfait de lui. Il en joignit une autre plus Epift. 70. t. 8. importante adreffée non feulement à Hincmar mais à tous les évêques du royaume de Charles, où il dit: Entre toutes nos peines, rien ne nous eft plus fenfible que les injustes reproches des empereurs Grecs Michel & Bafile: qui pouffez de haine & d'envie, nous accufent d'herefie. Leur haine vient de će que nous avons condamné l'ordination de Photius, & leur envie de ce que le roi des Bulgares nous a demandé des miffionaires & des instructions. Car, voulant s'affujettir ce peuple, fous prétexte de la religion, ils chargent l'églife Romaine de calomnies p. 471. capables d'en éloigner des gens encore ignorans dans la foi. Et Enfuite: Ils nous accufent de ce que nous jeûnons les famedis, de ce que nous difons que le faint Efprit procede du pere & du fils. Ils difent, que nous condamnons le mariage, parce que nous défendons aux prêtres de fe marier. Ils trouvent mauvais que nous défendions aux prêtres de faire aux baptifez l'onction du chrême fur le front, & difent fauffement, que nous faifons le chrême d'eau de riviere. Ils nous accufent encore, de ce que nous n'obfervons pas, comme eux, pas, comme eux, huit femaines avant Pâque fans manger de chair, & fept fans manger ni œufs ni fromage. On voit par d'autres écrits, qu'ils nous impofent fauffement d'imiter les Juifs,en benif fant & offrant à Pâque un agneau fur l'autel avec le corps du feigneur. Ils trouvent mauvais que chez nous les clercs rafent leurs barbes ; & que nous ordonnons

évêque un diacre, fans l'avoir ordonné prêtre. Ils ont voulu exiger de nos legats une confeffion de foi, où tous ces articles fuffent anathematifez ; & les obliger à prendre des lettres canoniques de leur prétendu patriarche œcumenique.

Donc puifqu'il eft certain que tout l'Occident a toûjours été d'accord avec le fiége de faint Pierre fur tous ces points, il faut nous unir tous pour repouffer ces calomnies. Ceux d'entre vous qui font métropolitains, affembleront leurs fuffragans, pour examiner ensemble ce qu'il faut répondre, & ils nous l'envoyeront, afin que nous puiffions le joindre à ce que nous envoyerons de nôtre part. Il ́est évident qu'une partie de ces reproches font faux, & que le reste a été observé de tout temps à Rome & dans tout l'Occident fans aucune contradiction. Mais il ne faut pas s'étonner fi les Grecs s'opposent à ces traditions, puifqu'ils ofent dire, que quand les empereurs ont paffé de Rome à C. P. la primauté de l'églife Romaine & fes privileges, ont aussi paffé l'églife de C. P. d'où vient que Photius dans fes écrits, fe qualifie archevêque & patriarche univerfel. C'est la premiere fois que je trouve nettement exprimée cette prétention des Grecs, qui eft le fondement de leur fchifme. Le pape continue:

Nous voudrions vous pouvoir affembler à Rome avec les autres évêques, pour examiner cette affaire, files calamitez publiques le permettoient : mais rien ne peut vous empêcher d'étudier la matiere & nous donner vos avis. Au refte, les Grecs ne nous chargent de ces reproches, qu'en recriminant, & parce

AN. 867.

P. 472. D.

P. 473. D.

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