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penitences. Un moine nommé Eriarth, ayant tué un moine de faint Riquier, qui étoit prêtre, étoit allé à Rome pour être abfous de ce crime. Le pape lui impose douze années de penitence. Pendant les trois premieres, il demeurera pleurant à la porte de l'églife. La quatriéme & la cinquième, il fera entre les auditeurs, fans communier; les fept dernieres, il communiera aux grandes fêtes, mais fans donner d'offrande. Pendant tout ce tems, il jeûnera jufques au foir, comme en carême, excepté les fêtes & les dimanches, & ne voyagera qu'à pied. Il devoit, ajoûte le pape, faire penitence toute fa vie, mais nous avons eu égard à la foi & à le protection des saints apôtres qu'il est venu chercher. Il le recommande à Hincmar fon metropolitain, pour lui faire accomplir fa penitence, & Hincmar en écrivit à Hilmerade évêque d'Amiens.

A N. 867.

p.515.560.503.

ep. 66.

Nous voyons dans les lettres du dans les lettres du pape Nicolas trois autres exemples de fes penitences canoniques, p. 17 femblables à celles des premiers fiecles: Mais ce qui paroît étrange, c'eft qu'il impofoit des penitences par menace, à des pecheurs qui n'en demandoient point. Car Etienne comte d'Auvergne, ayant chaffé de fon fiége Sigon évêque de Clermont, & mis un ufurpateur à fa place; le pape lui ordonne de le rétablir inceffamment & de fe trouver devant les legats qu'il envoyoit pour prefider à un concile, afin de fe juftifier de ce crime, & de plufieurs autres dont il étoit accufé. Autrement, dit le pape, nous vous défendons l'usage du vin & de la chair, jusques à ce que vous veniez à Rome vous prefenter devant nous.

AN. 867.

Les legats dont parle cette lettre, doivent être RoSap. 1. m. 21. 25 doalde & Jean, "qui prefiderent au concile de Mets

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en '863.

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Nous avons environ cent lettres du pape Nicolas I. mais il y en avoit un registre entier, au rapport d'Anaftafe. Pendant tout fon pontificat, il ne fit qu'une ordination, qui fut au mois de Mars, où il ordonna fept prêtres & quatre diacres : mais il facra foixante-cinq évêques pour divers lieux. Il fut enterré à la porte de l'églife de faint Pierre.

Son fucceffeur fut Adrien II. né à Rome, & fils de Talere, qui fut depuis évêque. Il étoit de la famille des papes Etienne IV. & Sergius II. Gregoire IV. le fit foûdiacre, enfuite il fut admis dans le palais patriarcal de Latran, & ordonné prêtre du titre de faint Marc pape. Il étoit fort aumônier ; & on dit qu'un jour, diftribuant aux pauvres quarante deniers qu'il avoit reçûs du pape Sergius, avec les autres prêtres, ils fe multiplierent entre ses mains: en forte qu'après en avoir donné chacun trois à un grand nombre de pauvres & autant à chacun de fes domestiques, il en resta encore fix. Il n'étoit pas moins charitable à exercer l'hospitalité. On l'élut pape tout d'une voix après la mort de Leon IV. & encore après Benoift III. mais il fçut fi bien s'excufer, qu'il l'évita. Enfin aprés la mort de Nicolas premier, le concours de tout le peuple & de tout le clergé fut fi unanime, les cris & les inftances fi preffantes, qu'il fut obligé d'accepter, quoiqu'âgé de foixante & feize ans. Il étoit marié, fa femme Stephanie vivoit encore, & il avoit une fille. Plu

fieurs perfonnes pieuses, moines, prêtres & laïques AN. 867. difoient avoir eu depuis long-temps des revelations, qui promettoient à Adrien cette dignité. Les uns l'avoient vû dans le fiége pontifical orné du pallium; d'autres celebrant la meffe revêtu de la chafuble, d'autres diftribuant des pieces d'or dans la bafilique, d'autres enfin marchant en ceremonie à faint Pierre fur le cheval du pape Nicolas.

On le tira donc de l'église de fainte Marie majeure, où il étoit fouvent en priere, & on le porta avec empressement au palais patriarchal de Latran. Les envoyez de l'empereur Louis l'ayant appris,trouverent mauvais, non pas qu'on l'eût élu pape, car ils le fouhaitoient comme les autres; mais qu'étant prefens, les Romains ne les euffent pas invitez à l'élection. Les Romains répondirent qu'ils ne l'avoient pas fait par mépris de l'empereur, mais par prevoyance pour l'avenir, de peur qu'il ne paffat en coûtume d'attendre les envoyez du prince, pour l'élection du pape. Ils furent fatisfaits de cette réponse, & vinrent eux-mêmes faluer Adrien. Le peuple vouloit qu'il fût confacré fur le champ, & le demandoit à grand cris; mais il fut retenu par le fenat. On attendit donc la réponse de l'empereur Louis, qui ayant vû le decret de cette élection avec les foufcriptions, écrivit aux Romains, les louant de l'avoir faite, & declarant qu'il ne prétendoit point que l'on donnât rien pour la confecration d'Adrien, & que loin d'ôter quelque chofe à l'églife Romaine, il entendoit que ce qu'on lui avoit ôté, lui fut rendu.

Aprés donc que l'on eut fait, felon la coûtume,

que

les prieres, les veilles & les aumônes le famedy treiAN. 867. ziéme de Decembre 867. le lendemain dimanche, Adrien fut conduit à faint Pierre & confacré folem-. nellement, par Pierre évêque de Gabii, ville à prefent ruinée prés de Palestine, Leon de la forêt blanche & Donat d'Oftie. On prit ces trois évêques, parce celui d'Albane étoit mort, & celui de Porto abfent; fçavoir, Formose envoyé par le pape Nicolas prêcher les Bulgares. A la meffe que celebra le nouveau pape, tout le monde s'empreffoit à recevoir de fa main la communion, & il la donna à quelques-uns, que fes predeceffeurs en avoient exclus. Car il admit à la communion ecclefiaftique Theutgaud archevêque de Treves & Zacarie évêque d'Anagnia, excommuniez par le pape Nicolas, & le prêtre Anastase, que Leon & Benoît avoient reduits à la communion laïque. Toutefois il ne les reçût qu'aprés la fatisfaction convenable. Etant de retour au palais de Latran, il refusa les presens que les papes avoient aċcoûtumé de recevoir, excepté ce qui pouvoit fervir aux tables; difant: Il faut méprifer ce honteux commerce d'argent, donner gratuitement ce que nous avons reçû gratuitement, felon le precepte de N. S. & partager les obligations des fideles avec les pauvres, pour qui elles nous font données.

Mach. x. 8.

p. 887.

Mais tandis qu'on facroit le pape, Lambert, duc de Spolete entra dans Rome à main armée, & l'abandonna au pillage aux gens de fa fuite. Les grands racheterent leurs maifons par de groffes fommes : on n'épargna, ni les églises, ni les monafteres, & plusieurs filles nobles furent enlevées. Les plaintes

en

en étant portées devant l'empereur: Lambert perdit AN. 867. fon duché, & encourut la haine de tous les François, comme ennemi du faint fiege. Le pape de fon côté excommunia ceux qui avoient commis ce pillage, & nommérent cinq des principaux, jusques à ce qu'ils fiffent reftitution & fatisfaction, & il y en eut deux qui fatisfirent.

568.

Incontinent après l'ordination d'Adrien, Anastafe bibliothecaire en donna avis à Adon archevêque de Vienne, en ces termes : Je vous annonce une triste Tom.s.cone. nouvelle, helas! notre pere Nicolas a paffé à une meilleure vie le treiziéme de Novembre, & nous a laiffez fort defolez. Maintenant tous ceux qu'il a repris pour des adulteres ou d'autres crimes, travaillent avec chaleur à détruire tout ce qu'il a fait & à abolir tous fes écrits, on dit que l'empereur les appuye. Avertissez-en donc tous les freres, & faites pour l'églife de Dieu, ce que vous croirez qui puisse réüffir. Car fi on caffe les actes de ce grand pape, que deviendront les vôtres ? mais quoique nous ayons peu de gens qui n'ayent fléchi le genou devant Baal: je fai qu'il y en a beaucoup chez vous. Nous avons un pape nommé Adrien, homme zelé pour les bonnes mœurs mais nous ne favons encore s'il voudra fe charger de toutes les affaires ecclefiaftiques, ou feulement d'une partie. Il a une confiance entière à mon oncle Arfene vôtre ami: dont toutefois le zele pour la reformation de l'église est un peu refroidi, à caufe des mauvais traitemens qu'il a reçûs du défunt pape, & qui l'ont attaché à l'empereur, Je vous prie de le ramener par vos fages avis, afin que l'église proTome XI,

A a

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