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AN. 871. demanda les avis.
fa contumace, l'archevêque, par ordre du concile,

C. 9.

J. 1654.

XV.

Tranflation l'Actard de Nantes. 2. 1658..

Harduic archevêque de Befançon opina le premier & dit : Notre frere Hincmar évêque de Laon, étant convaincu par fes paroles & fes écrits, & par des témoins dignes de foi, d'avoir allumé des feditions: eft jugé par les canons digne de dépofition, fauf en tout le jugement du faint fiége. Frotaire de Bourdeaux infifta fur le parjure & la défobéïffance au roi. Vulfade de Bourges, fur les calomnies contre le roi portées à Rome; & ainfi chacun des évêques appuïa fur quelque crime en particulier, & tous conclurent à la déposition. Hincmar de Reims, comme président au concile, opina le dernier, & prononça la fentence, la lifant fur un écrit. Elle fut foufcrite par les vingt-un évêques prefens, puis par les députez de huit évêques abfens, & par huit autres ecclefiaftiques.

Le concile écrivit au pape Adrien une lettre fynodale, en lui envoïant les actes, dont il demande la confirmation: ou que du moins, fi le pape veut que la caufe foit encore jugée, elle foit renvoïée fur les lieux, & qu'Hincmar de Laon demeure cependant excommunié. Proteftant que fi le pape caffe leur jugement, ils ne fe mêleront plus de la conduite de cet évêque. A la fin ils recommandent au pape Actard de Nantes, élû archevêque de Tours, qu'ils lui envoïoient porter les actes du concile. La lettre eft datée du fixiéme de Septembre 871.

Hincmar de Reims écrivit auffi fa lettre particuliere, où il commence par l'affaire d'Actard, & dit

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au pape: J'en ai pris foin, comme vous me l'aviez ordonné ; & parce qu'il étoit chaffé de fon fiége par les Normans & les Bretons : je lui ai permis, du confentement de mes fuffragans & du roi, de faire les fonctions épifcopales dans une église vacante de ma province. C'étoit celle de Teroüane. Mais il ne pouvoit en être évêque titulaire, parce que ce qui refte des biens de l'églife de Nantes, eft trop éloigné de notre province; & qu'il ne pouvoit pas regulierement appartenir à deux provinces. Maintenant qu'il eft demandé par le clergé & le peuple de l'églife métropolitaine de Tours, en laquelle il a été baptifé, tonfuré & élevé par tous les degrez, jusques à l'épifcopat : nous vous l'envoïons pour l'ordonner archevêque titulaire de cette églife; à condition qu'après la mort, fon fucceffeur fera ordonné, fuivant les regles, par les évêques de la province, fur l'élection du clergé & du peuple.

AN. 871.

Il vient enfuite à Hincmar de Laon; & après avoir relevé fa mauvaise conduite & les efforts inutiles qu'il a faits pour le corriger : il déclare,qu'il ne veut plus s'en mêler, ni le regarder comme fon fuffragant. J'aimerois mieux, dit-il, perdre un œil, un pied, ou une main que de difputer davantage avec lui, fans aucune utilité. Il eft tems que je cherche le repos, & que je fonge à finir ma vie en paix. Enfin il rend 2.16634 compte au pape de l'affaire d'un curé de fon diocéfe nommé Trifinge, qui étant yvre, avoit blessé un homme à deffein de le tuer. Hincmar de Reims l'avoit déposé, & le coupable avoit été se plaindre au pape.

AN. 871.

Opufc. 4. 5.

Nonobftant ce qu'Hincmar dit ici en faveur d'Actard, une lettre qu'il écrivit depuis, montre qu'il fon. 2. p. 741. n'approuvoit pas fa tranflation. Un évêque l'avoit confulté sur ce sujet, & il lui répond:Que les évêques étant établis, non pour jouir des honneurs & des revenus attachez à leur dignité, mais pour travailler au falut des ames; aucun motif d'ambition ni d'interêt ne doit les faire paffer d'une ville à l'autre. Venant au fait particulier il dit : Qu'Actard ne devoit point quitter Nantes, s'il pouvoit y demeurer, ni être élû pour le fiége de Tours, fi on pouvoit trouver un autre fujet auffi digne de le remplir: mais qu'il eft abfolument contre les canons de garder ensemble l'une & l'autre église.

1.749.

8.769.

1.756.

Pour montrer qu'il peut demeurer à Nantes, il dit, que c'est une ville où refide un comte, habitée par des clercs & des laïques nobles & non nobles, & que dans le diocéfe il y a des laboureurs & même des Juifs. Or, ajoûte-t-il, un évêque qui n'a ni femme ni enfans, peut bien vivre dans une ville où demeure un comte,homme feculier & marié, quoiqu'il y demeure entre les païens. D'autant plus, que cet évêque a d'autres terres & des abbaïes par la liberalité du roi. Ainfi quand il dit qu'à Nantes il y a des ecclefiaftiques fuffifans, pour affifter le peuple, mais qu'il n'a pas de quoi y foûtenir fa dignité: ce n'eft que la cupidité qui le fait parler. Et que fait-il fi entre ces païens, qui y demeurent, il n'y a point plufieurs prédestinez, qui pourroient être convertis par fes inftructions? Il devroit au moins demeurer, en païant tribut aux infideles, comme le patriarche

de Jerufalem, & comme les Chrétiens de Cordouë AN. 871. & des autres villes d'Espagne. Cette lettre fait juger, que quand Hincmar écrivoit en faveur d'Actard, ce n'étoit pas de fon mouvement, mais par ordre du

roi.

XVI. Lettres de C.

tom. 8. conc. p. 1170.

30.

Sup. 1.21. p.

Cependant l'empereur Bafile & le patriarche Ignace, écrivirent au pape Adrien par l'abbé Theo- Pau pape. gnofte, qui retournoit à Rome. Le patriarche confultoit le pape fur les lecteurs ordonnez par Photius, qui étoient en très-grand nombre dans tous les lieux de la dépendance de C. P. pour favoir s'ils pouvoient être promus aux ordres fuperieurs. Il demandoit encore difpenfe pour Paul garde-chartes de l'église de C. P. que Photius avoit ordonné archevêque, & à qui le pape avoit permis de conferer toute autre dignité, hors le facerdoce. Ignace demandoit, qu'il fût rétabli dans l'épifcopat. Enfin il demandoit grace pour Theodore métropolitain de Carie. C'est moi, difoit Ignace, qui l'ai ordonné: & il a beaucoup fouffert pour moi. Il eft vrai qu'il a cedé enfin à la perfecution de Photius, mais il s'en eft repenti, & a demandé pardon. Vos legats l'ont interdit des fonctions du facerdoce, parce qu'il avoit souscrit à la dépofition du pape Nicolas. Nous vous prions d'ufer, s'il eft poffible, de difpenfe fur ces trois articles.

L'empereur demandoit au pape la même grace; & témoignoit être en peine des legats, qui avoient préfidé au concile, n'aïant point eu de nouvelles de leur retour. Ces deux lettres étoient accompagnées de prefens. Ceux de l'empereur font des étofes, dont les noms nous font inconnus: ceux du patriarche un

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AN. 871. évangile Grec Latin, très-exactement corrigé, une étole ornée d'or, une belle chafuble & de la theriaque très-éprouvée.

Le pape répondit à l'empereur : Nos legats sont enfin revenus, quoique tard, & après beaucoup de perils. On les a pillez, on a tué leurs gens : ils font arrivez dépouillez de tout & fans ancun fecours humain. Tout le monde en gemit, & on s'étonne qu'ils aïent fouffert ce qui n'est arrivé à aucun legat du faint fiége, fous aucun empereur; & que vous aïez fi mal pourvû à leur fûreté. Après les avoir demandez avec tant d'empreffement, vous deviez au moins fuivre l'exemple de Michel votre prédeceffeur, qui renvoïa avec une bonne escorte ceux qui lui furent envoïez. Il y a encore un autre point, fur lequel vous avez effacé toutes les marques de bonté que vous aviez données au saint fiége. C'est que fous votre protection, notre frere Ignace a bien ofé confacrer un évêque chez les Bulgares. Nous vous fupplions de l'obliger, du moins à present, à s'abstenir du gouvernement de ce païs : autrement il n'évitera pas la peine canonique; & ceux qui s'attribuent en ce païs-là le titre d'évêque, ou quelque autre que ce foit, seront dépofez outre l'excommunication, qu'ils ont déja encouruë.

:

Quant aux trois articles, dont vous nous avez priez à la follicitation d'Ignace: nous ne pouvons rien changer à ce qui a été reglé, principalement en ce qui regarde les ordinations de Photius. Si ce n'est que les parties intereffées fe prefentent contradictoirement devant nous, & nous inftruifent de quelques faits que

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