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cien & du nouveau Teftament, bien traduites: ou chanter les autres offices des heures. Celui qui a fait les trois langues principales, l'hebreu,le grecale latin a fait auffi toutes les autres pour fa gloire. Nous voulons toutefois que pour marquer plus de respect à l'évangile, on le life premierement en latin, puis en sclavon, en faveur du peuple qui n'entend pas le latin; comme il se pratique en quelques eglises. Et si vous, & vos officiers aimez mieux entendre la messe en latin, nous voulons qu'on vous la dise en latin. Cette lettre eft du mois de Juin 880. indiction treiziéme ; & fait voir que le pape Jean après avoir oui les raifons de Methodius, changea d'avis touchant l'usage des langues vulgaires dans les divins offices. On dit encore la meffe en Sclavon, en quelques endroits de Dalmatie, & de Moravie.

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Methodius retourna donc continuer les travaux; mais ce ne fut pas fans oppofition. On le voit par une lettre que le pape Jean lui écrivit l'année fuivante, pour le confoler & l'encourager. Il convertit à la foi Borivoï ou Vorfivoï duc de Boheme, avec trente de fes comtes; & après les avoir inftruits, & fait obferver les jeûnes folemnels, il les baptifa, & leur donna un prêtre pour les affermir dans la foi. Ludmille femme de Borivoï, fe convertit auffi, & souffrit le martyre; & tels furent les commencemens de l'église de Boheme. Enfin Methodius revint à Rome, où il mourut, & fut enterré avec son frere Cyrille dans l'église de faint Clement. Ils font tous deux honorez comme faints, le même jour, qui eft le neuvième de Mars.

XXVII

Lettres du peac P.

Ep. 251.

pa

Le pape Jean aïant reçû quelque fecours des Grecs, AN. 880, qui étoient arrivez en Italie, & appris ce qui s'étoit paffé au concile de C. P. écrivit à l'empereur Bafile le treizième d'Août 880. indiction treiziéme. Il le louë du zele qu'il a fait paroître pour la réünion de l'églife, & l'exhorte à la maintenir. Il le remercie d'avoir envoïé des galeres pour la défenfe des terres de faint Pierre d'avoir rendu à l'église Romaine le monaftere de faint Serge à C. P. & d'avoir remis au saint fiége la jurisdiction sur la Bulgarie. Ce qui veut dire que l'empereur l'avoit promis, mais on n'en voit point d'execution. Il ajoûte à la fin : Nous recevons ce que le concile de C. P. a accordé par grace, pour la reftitution du patriarche Photius: mais fi nos legats ont fait quelque chofe contre nos ordres, nous ne le recevons point, & ne jugeons point qu'il foit d'aucune vertu.

Il écrivit de même à Photius, fe rejouiffant avec Ep. 150, lui de la réunion de l'églife de C. P. mais fe plaignant de ce que l'on n'avoit pas fuivi ses ordres. Nous avions réfolu, dit-il, que l'on vous traiteroit avec mifericorde ; & vous écrivez, qu'il n'y a que ceux qui ont mal fait, qui doivent la demander. N'alleguez pas une telle excufe, de peur d'être de ceux qui fe juftifient devant les hommes. Puifque l'on dit que vous connoiffez l'humilité, ne trouvez pas mauvais que l'église vous ait ordonné de demander mifericorde. Il conclut en déclarant qu'il reçoit le concile de C. P. mais avec la même restriction que dans la lettre à l'empereur. Ce qui montre qu'il fe défioit de fes legats.

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AN. 880.

Sap liv. LI. n.

26.

On croit que ces lettres furent envoïées par l'évêque Marin, qui étant diacre & legat du pape Adrien II. avoit préfidé au concile de C. P. huiSteph. v. ep. I tiéme œcumenique en 870. Il eft certain que le pape Jean l'envoïa à C. P. depuis le concile de 880. & que ne voulant pas confentir à l'abrogation du concile huitième, il fut mis en prifon & y demeura

XXVIII.

Charles le Gros empereur

Ep. 255.

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un mois.

Bien que la flotte envoïće en Italie par l'empereur Bafile, eût remporté une victoire confiderable tur les Sarrafins, Rome ne fut pas délivrée. C'est ainsi que le pape en écrivoit le trenciéme d'Octobre 880. à Charles l'un des rois de Germanie; & il ajoûtoir: Nous ne laiffons pas d'être perfecutez par les Sarrafins & par nos concitoyens; enforte qu'il n'y a pas de fûreté à fortir hors des murailles de Rome, foit pour le travail neceffaire à la fubfiftance, foit pour les actes de religion. C'est pourquoi, fi vous ne venez promptement nous fecourir, vous ferez coupable de la perte de ce païs. Il lui fait les mêmes inftances en plufieurs autres lettres, où l'on voit que sa principale esperance étoit alors en ce prince. Dans Ep. 246. 249. une du dixième de Septembre 880. il dit,qu'il l'attend à Rome, & lui promet d'accomplir ce qu'il a promis: c'est-à-dire, de le couronner empereur. Le roi Carloman fon frere aîné étoit mort dès le vingtdeuxième de Mars de la même année 880. Le roi Louis fon autre frere, étoit affez occupé contre les courfes des Normans & les revoltes des Sclaves. Ainfi An. Ful. 80. le roi Charles étant venu à Rome fur la fin de cette

An. Bert 80.

Metenf. 8, année, le pape le couronna empereur le jour de Noël,

On le diftingue par le nom de Charles le Gros.

Anfpert archevêque de Milan avoit fans doute

AN. 881.

confenti à ce couronnement: car il rentra en même
tems dans les bonnes graces du pape. Au mois de
Novembre 880. le pape lui avoit encore écrit une
lettre affez dure, à l'occafion de deux moines qu'il
avoit fait emprisonner: mais le quinziéme de Fe- Ep 256.
vrier 881. il confirme l'ordination de Jofeph, qu'Anf-
pert avoit facré évêque d'Aft, quoiqu'auparavant
le pape Jean lui-même eût caffé l'ordination faite
par Anfpert du même Jofeph, pour l'évêché de
Verceil. En même tems le pape ordonne à Anfelme p. 261.
archidiacre de Milan, de retourner fous l'obéïf-
fance de l'archevêque dont il s'étoit féparé ; & à
feigneur nommé Atton de rendre des biens ufur-
pez fur l'églife de Milan, les menaçant l'un & l'au-
tre d'excommunication. Anfpert mourut l'année
fuivante 882. & Anfelme lui fucceda.

un

Ep. 20.

Ep. 2.2.

XXIX.

Athanafe de

munić.

To. 9. conc p

Au contraire le pape excommunia Athanase évêque de Naples, dans un concile tenu à S. Pierre de Naples excomRome au mois d'Avril 881. La sentence portoit: £25. Nous avons fouvent admonefté Athanafe évêque 36 de Naples, de rompre le traité fait avec les Sarrafins; Ep. 70. & lui avons donné pour cet effet de grandes fommes d'argent. Il a promis de le faire & de fe féparer de leur alliance: à condition, s'il y retournoit, d'être déposé du facerdoce & anathématifé. Mais il a méprifé toutes ces promesses, il s'eft fouvent moqué de nous, & a partagé le butin avec eux. C'est pourquoi nous l'avons privé de toute communion ecclefiaftique, & anathématifé comme ennemi de la

AN. 881.

mes.

337.

Janu.

Epift. 294.

XXX.

chrétienté, jufques à ce qu'il fe fépare entiérement des Sarrafins. Le pape envoïa aufli cette fentence aux évêques voisins de Gaïette, de Capouë, de Veroli, d'Amalfi, de Benevent & de Salerne.

Athanafe demeura plus d'un an en cet état, mais enfin il envoïa un de fes diacres au pape pour le prier de l'abfoudre, en renonçant à l'alliance des Sarrafins. Le pape envoïa à Naples l'évêque Marin tréforier du faint fiége, & un autre homme confiderable nommé Sicon, avec une lettre par laquelle il abfout Athanafe de l'excommunication & de la suspense: A condition, dit-il, qu'en presence de nos députez, vous nous envoïerez le plus que vous pourrez des principaux d'entre les Sarrafins, dont nous marquons les noms; après avoir égorgé les autres. Cette condition d'absolution impofée par un pape à un évêque, n'eft gueres conforme à l'ancienne douceur de l'églife.

En même tems que fe tenoit à Rome le concile Concile de Fif- où Athanafe fut condamné, les évêques de plufieurs 10. 9. conc. p. provinces de France en tinrent un & Filmes au diocefe de Reims, dans l'église de sainte Macre marMartyr, R. 6. tyre, que l'on honore le fixiéme de Janvier. Ce concile commença le fecond jour d'Avril 881. indiction quatorziéme l'archevêque Hincmar y présidoit, & on reconnoît son style dans les huit articles qui nous en restent. Ce font plûtôt de longues exhortations que des canons. Le premier marque la diftinction de deux puissances, la facerdotale & la roïale, rapportant le fameux paffage du pape faint Gelafe, c. 4. On en cite un grand de faint Gregoire contre la négligence

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