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·AN. 865.

attendu jusques ici fa conversion, & avons differé de publier la cenfure contre lui, pour éviter les guerres & l'effufion de fang: mais s'illeve les cornes & méprife nos avertiffemens & les vôtres, il fera deformais tenu pour tel, que nous avons marqué dans la lettre dont Rothade & Jean étoient chargez, c'està-dire, qu'il fera excommunié. Le pape ordonne enfuite de confacrer un évêque à Cologne à la place de Gonthier, & à Cambray à la place d'Hilduin. On y en ordonna en effet un nommé Jean. Le pape ajoûte: Nous n'avons pas fait écrire cette lettre à la maniere accoûtumée, parce que votre envoyé ne pouvoit attendre, & que nous n'avons pû avoir nos fecretaires, occupez à d'autres devoirs pendant les fêtes de Pâques. C eft-à-dire, que ces fecretaires étoient des clercs, qui faifoient leurs fonctions dans l'églife. Tom. 12. Spicil. Ce fut auffi depuis le départ d'Arfene, que le pape Nicolas répondit à Arduie archevêque de Befançon, qui l'avoit confulté fur divers points de difcipline. Le pape aprés avoir loué fon obéïffance & fon attachement au faint fiége, lui donne les décisions L. 1. fuivantes. Ceux qui ont époufé deux freres ou deux fœurs, ne peuvent enfuite fe remarier à d'autres, 2. ni être reconciliez qu'à la mort. En general, tous ceux qui ont contracté des mariages illicites, pour cause de parenté, ne peuvent en contracter d'autres, fi ce n'eft par indulgence, en cas qu'ils foient encore ¿.4 jeunes. Un évêque une fois élû canoniquement par le clergé, du confentement des premiers de la ville, ne peut plus être rejetté. Les corévêques ne peuvent confacrer

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A N. 865.

c. 6.

confacrer des églises, ni donner la confirmation re-
fervée à l'évêque feul. Un prêtre une fois tombé, ne
peut plus être rétabli dans les fonctions de son or-
dre. Qui a tué fon parent, doit être excommunié c.7.
jufques à la mort. Le pape renvoye l'archevêque à
fon legat Arfene, pour les autres difficultez qu'il
pourroit avoir.

XXXVIII.

Sup. liv. XLIX.

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Au fortir de l'Italie, Arfene prit fon chemin par Fin de faint Anfl'Allemagne, mais avant qu'il y arriva, elle perdit caire. La plus grande lumiere faint Anfcaire archevêque de vis. Ansch n. Hambourg & de Breme. Il vécut encore fix ans de- 64.1.6. Att. B. puis l'union de ces deux églises, s'apliquant fans relâche au gouvernement de fon troupeau.Il mêloit dans ses prédications la severité & la douceur : enforte que par fon vifage & par fes paroles il étoit terrible aux pecheurs, principalement aux puiffans & aux rebelles: mais il étoit doux aux bons, affable au gens mediocre comme un frere, & aux pauvres comme un pere. Ses aumônes étoient immenfes, il fonda à Breme un hôpital, où l'on traitoit les malades, & on recevoit les paffans. Il avoit un foin particulier des anacoretes hommes & femmes, & les vifitoit fouvent. Le carême il nourriffoit quatre pauvres tous les jours; & dans ses vifites, il ne fe mettoit point table qu'il ne les eût fervis.

Il avoit un zele particulier pour racheter les captifs, Les Nordalbingues, quoique chrétiens, pre- .66. noient ceux qui fe fauvant de chez les payens, fe retiroient chez eux. Ils s'en fervoient comme d'ef claves, ou les revendoient même à des payens. Saint Anfcaire l'ayant appris, étoit en peine comme il pourTome XI.

N

AN. 865. roit empêcher ces crimes, dont plufieurs des plus puiffans & des plus nobles étoient coupables. Toutefois encouragé par une vifion qu'il crut venir de Dieu, il y alla, & trouva dans les plus fiers une telle foûmiffion, que l'on chercha de tous côtez ces pauvres captifs, & on les mit en liberté. Ce faint prelat avoit le don des miracles, & gueriffoit un grand 67. nombres de malades par la priere & l'onction de l'huile: & comme on en parloit un jour devant lui, il dit à un de fes amis : Si j'avois du credit auprés de Dieu, je le prierois de m'accorder un feul miracle, de faire de moi par fa grace un homme de

bien.

il

ጹ 37. Il se proposoit d'imiter tous les faints, mais par-
ticulierement faint Martin. Il portoit jour & nuit
un cilice fur la chair: tant qu'il fut vigoureux,
#. 58. vivoit souvent de pain & d'eau, encore les prenoit-il
au poids & à la mesure, principalement quand il fe
retiroit en folitude, dans un logement qu'il avoit
bâti exprés, pour y être en repos, & y pleurer en li-
berté pendant les intervalles de fes fonctions pafto-
rales. Quand la vieilleffe l'obligea d'augmenter la
nourriture, il continua de ne boire que de l'eau &
59. recompenfoit l'abstinence par des aumônes. Pour
exciter fa devotion, il recueillit quantité de senten-
ces de l'écriture, dont il remplit de gros livres écrits
en notes de fa main. Il en tiroit des oraifons qu'il
difoit à la fin de chaque pfeaume, comme on en
trouve encore en quelques anciens pfeautiers. Tous
les matins il faifoit dire devant lui trois ou quatre
messes, tandis qu'il disoit son office, & ne laissoit

7. 68.

pas de chanter la grande messe à l'heure convenable, AN. 865. s'il n'étoit empêché par quelque incommodité. Souvent en difant les pfeaumes, il travailloit de ses mains & faifoit des filets.

n. 69.

n. 70.

Il avoit toûjours esperé de finir par le martyre: „. «8. ainfi quand il fe vit attaqué de la maladie dont il mourut, il étoit inconsolable, & imputoit à ses pechez de fe voir trompé dans cette efperance. Sa maladie fut une difenterie continuelle pendant quatre mois, qui l'épuisa tellement, qu'il n'avoit plus que la peau & les os, & il la fouffroit avec une extrême patience. Il regla les affaires de fon diocéfe, & fit recueillir tous les privileges du faint fiége, concernant la legation, en envoya des copies à tous les évêques du royaume de Louis, & au roi lui-même, le priant d'en favorifer l'execution. Se voyant prés de fa fin, la veille de la Purification premier Fevrier 865. il fit faire trois grands cierges, dont l'un fut allumé devant l'autel de la Vierge, un autre devant l'autel de faint Pierre, & le troifiéme devant l'autel de faint Jean-Baptiste, pour se recommander à leurs prieres en ce terrible paffage. Le jour de la fête, tous les prê tres qui fe trouverent prefens, celebrerent pour lui des meffes, comme ils faifoient tous les jours. Il donna ordre que l'on fit un Sermon, & ne voulut rien prendre que la meffe folemnelle ne fût finie. Aprés avoir pris un peu de nourriture, il employa tout le refte du jour & la nuit fuivante à exhorter fes difciples, tantôt en commun, tantôt en particulier, pour les animer au fervice de Dieu, mais principalement à foûtenir fa miffion chez les payens. Com

27.

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n.71.

me on difoit pour lui les litanies & les pfeaumes des agonifans, il y fit ajoûter le Te Deum & le fymbole attribué à saint Athanafe. Le jour venu, tous les prêtres celebrerent encore la messe pour lui, il reçût le corps & le fang de N. S. éleva les mains & pria pour tous ceux qui l'avoient offenfé, repeta plufieurs verfets des pfeaumes, & mourut ainfi le troifiéme jour Adam. lib. 1. c. de Février 865. âgé de foixante-quatre ans, dont il Martyr. R. 3. avoit été trente-quatre évêque. L'église honore fa memoire le jour de fa mort.

Febr.

XXXIX.

Saint Rembert archevêque de Breme.

Vita S. Remb.

P. 473.

Sa vie a été écrite par faint Rembert, fon disciple & fon fucceffeur. Saint Anfcaire étant à son monafn. 2.t. 6. A. B. tere de Turholt en Flandre près deBruges, vit un jour des enfans qui venoient à l'église en courant & en folâtrant: mais un d'entr'eux & quafi le plus petit, marchoit gravement, & étant entré dans l'église y pria avec respect, fit le figne de la croix en fe levant, & fe conduifit en tout comme un homme d'un âge mûr. Le faint évêque fit venir fes parens & leur demanda fon nom, ils dirent qu'il s'appelloit Rembert, & de leur confentement, il lui donna la tonfure & l'habit ecclefiaftique, & le fit instruire dans ce monaftere, où il le recommanda particulierement. Ille prit enfuite auprès de lui, & ce fut le plus confident de fes difciples. Il affiftoit à fa mort, & par fon ordre, difoit les prieres qu'il n'avoit plus la force de prononcer.

2. 9.

n. 10.

Pendant cette derniere maladie, comme on demandoit à faint Anfcaire fon avis fur le choix de fon

fucceffeur, & fur Rembert en particulier : il répondit, que ce n'étoit pas à lui d'en décider, mais que Rem

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