페이지 이미지
PDF
ePub

de Moliere, doivent connoître la quantité de traits Comiques de l'une & de l'autre efpéce, dont cet Auteur eft rempli; c'eft pour cela que je me difpenferai d'en donner ici d'autres exemples.

Fin du premier Livre.

OBSERVATIONS

SUR

LA COMEDIE,

E T

SUR LE GENIE

DE MOLIERE.

LIVRE SECOND.

ARTICLE PREMIER.

D

[merged small][merged small][ocr errors]

où régnoit en Italic la bonne Comédie, les Italiens ont compofé plufieurs Farces › que

l'on trouve imprimées avec les Piéces imprimées en Vers & en Profe de ce tems-là, mais ce goût ne fut pas chez eux de longue durée ; & ce n'eft que fur le Théatre François que l'on voit des Farces encore aujourd'hui. L'exemple des Anciens qui faifoient toujours fucceder des Mimes aux représentations des Tragédies & des Comédies mêmes, eft peut-être ce qui a donné lieu à l'établissement d'un pareil ufage en France. Le caractère de la Nation plus porté en général à l'enjouement qu'au férieux, a fait fentir aux Poëtes la néceffité de diftraire les Spectateurs de la trifteffe du Tragique par une Farce ou petite Pièce mimique, dont l'unique objet eft d'amufer & de faire rire. Et comme l'action n'en eft pas exactement conduite, les liaifons en font par conféquent

moins régulieres, le Comique moins noble ou moins délicat & la catastrophe moins naturelle, &, fi l'on peut ufer de ce terme, purement facétieufe.

Ce que Moliere a compose dans ce genre, a ce me femble, un mérite fingulier: mérite dont la critique a fait un défaut, au lieu de le reconnoître, & de lui donner de légitimes louanges. Quoique M. Defpreaux, par exemple, en difant:

Dans ce fac ridicule où Scapin s'envelope,
Je ne reconnois plus l'Auteur du Misantrope

[ocr errors]

ait raifon dans un fens, je n'en admire pas moins le génie de Moliere. On retrouve toujours le maître de l'Art, foit dans l'intrigue de ces mêmes Pièces, foit dans la liaison & l'arrangement des Scénes, foit dans les idées,

qui pour être Comiques ne font ni baffes ni groffieres, & qui tiennent toujours à une action fimple, ou vraisemblable. Si l'ef prit humain eft borné, & fi un Ecrivain femble n'être destiné en général par la nature, qu'à réuffir dans un feul genre, combien eft-il furprenant de voir un même génie exceller en tous, & faire rire le connoiffeur & l'ignorant dans la Farce du Méde cin malgré lui, après avoir fi pleinement fatisfait l'homme d'ef prit dans la Comédie du Misan, trope ?

« 이전계속 »