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de la hierarchie, des pafteurs, des miniftres, de AN. 1536. leur élection & de leur devoir, de leur ordina

tion & de leur vocation, de l'état de l'ancienne églife, & de la maniere dont elle étoit gouvernée avant ce qu'il appelle le papifme, qui a entierement renversé cet ancien gouvernement. Il traite de la primauté du fiége de Rome, contre lequel il répand ici toute fa bile, pour lui refufer un titre fi bien établi dans l'écriture & dans les faints peres. Il décrit l'origine & le progrès de l'autorité

pontificale, & comment les Le font peu à

papes

peu élevez à cette grandeur, quia, dit-il, oppri-
mé la liberté de l'églife. Il vient enfuite à la puiffan-
ce de l'églife, quant aux dogmes de la foi, & pré-
tend
que les papes par une licence effrenée, le font
attribuez ce droit pour corrompre la faine doctri-
ne. Il parle des conciles & de leur autorité, qu'il
tâche d'affoiblir autant qu'il peut, en relevant les
prétendues erreurs & contradictions de quelques-
uns, & prétendant qu'ils ne font pas toujours inf-
pirez du Saint-Esprit. Il traite de la puissance de l'é-
glife pour faire des loix, des traditions, des confti-
tutions des papes, des céremonies. En établissant
la jurisdiction de l'églife, fa neceffité, fon origine
& fes parties, il prétend que les papes en ont abu-
fé, & il refute le droit des deux glaives. Il entre
dans le détail de la difcipline de l'églife, dont le
principal ufage eft dans les cenfures & dans l'ex-
communication. Il traite des voeux, qu'il appelle
tyrannie, n'en reconnoiffant point d'autres que
ceux du baptême.

Enfuite Calvin entre dans le traité des facro

mens, qu'il définit un fimbole exterieur, par lequel Dieu imprime en nos consciences, les promeffes de fa bienveillance envers nous, pour foutenir la foiblesse de notre foi: par ces fimboles, nous rendons témoignage de notre pieté envers Dieu, en presence des anges & des hommes. Il n'en reconnoît que deux, qui font le baptême & la céne. Il dit que le premiet, eft un figne de notre initiation dans la focieté de l'églife, afin qu'entez en Jesus-Chrift, nous foïons mis au nombre des enfans de Dieu. Il parle des fins du baptême de fon usage, de la dignité ou de l'indignité du miniftre. Il prétend que les enfans qui meurent fans baptême, ne font point exclus du roïaume du ciel, pourvû qu'il n'y ait ni mépris, ni négligence. Il fait voir la conformité du baptême des enfans avec l'inftitution de Jefus-Chrift & la nature du figne. Parlant de la céne, il montre ce que nous y recevons, & nous verrons dans la fuite combien il varie fur cet article. Il parle de la meffe, qu'il traite d'abomination & d'impieté, en voulant montrer que par elle la céne de JefusChrift n'eft pas feulement profanée, mais encore anéantie. Il tâche de prouver que les cinq autres facremens font fauffement ainfi nommez, & traite en particulier de la confirmation, de la pénitence, de l'extrême-onction, de l'ordre & du mariage, qu'il ne qualifie que de fimples cé

remonies.

Enfin il eft parlé du gouvernement politique, de fa néceffité, de fa dignité, de fon ufage con tre les fureurs des Anabaptiftes ; & le tout eft die

AN. 1536,

vifé en trois parties: dans la premiere defquelles il AN. 1536. traite des fonctions des magiftrats, de leur au

XCVII.

Erreurs avancées

fon inftitution.

torité, de leur vocation : dans la feconde des trois formes du gouvernement civil: dans la troifiéme, du devoir du magistrat, par rapport à la pieté & à la justice, des récompenfes, des châtimens, de la défense des innocens, de la punition des coupables, des loix, de leur utilité, de leur néceffité, du peuple & jufqu'où il doit porter fon obéiffance.

Cet ouvrage eft plein d'erreurs ; car outre que par Calvin dans Calvin ne veut ni culte ni invocation des Saints, ni chef visible de l'églife, ni hierarchie, ni évêques, ni prêtres, ni meffes, ni vœux, ni fêtes, ni images, ni croix, ni benedictions, ni aucune de ces facrées ceremonies dont l'ancienne églife s'eft toujours fervie pour célebrer l'office divin avec bienséance, & pour imprimer dans l'efprit des fideles une devotion refpectueuse pour honorer Dieu dans fes redoutables myfteres; il a encore beaucoup erré fur d'autres matieres plus abftraites, qui font infiniment importantes pour la religion, & qui roulent principalement fur deux points, la justification & l'eucharistic.

XCVIII.

Sur la juftifica

de du falut.

lib. 3. c. 2. n. 16.

Pour la justification, il s'attache à la justice imputative, qui eft comme le fondement de la nouvelle reforme, & à laquelle il ajoûta trois articles, Calvin, inftitut, qui n'avoient pas été reconnus par Luther. 1°. Il étend la certitude jufqu'au falut éternel, c'est-à-dire, qu'au lieu que Luther vouloit feulement que le fidele fe tînt affuré d'une certitude infaillible qu'il troit juftifié; Calvin vouloit qu'il fût certain avec

AN. 1536.

fa juftification, de fa prédestination éternelle. 20. Au lieu que Luther dit que le fidele justifié pouvoit décheoir de la grace, Calvin foutient au contraire, que la grace une fois reçûë, ne fe peut plus perdre. 30. Il établit comme une fuite de la juftice imputative, que le baptême n'étoit pas ne-. ceffaire au falut, contre le fentiment des Luthe-, riens, parce qu'il croïoit qu'ils ne pouvoient pas admettre la neceffité du baptême, sans renverser leurs propres principes. Car ils veulent que le fidele foit abfolument afluré de la juftification dès qu'il la demande, & qu'il fe confic en la bonté divine, parce que, felon eux, ni l'invocation, ni la confiance ne peut fouffrir le moindre doute. Or l'invocation & la confiance ne regardent pas moins le falut, que la juftification & la remiffion des pechez: car nous demandons notre falut, & nous esperons l'obtenir, autant que nous demandons la rémiffion des pechez, & que nous cfpcrons l'obtenir : nous fommes donc autant affurez de l'un que de l'autre. Que fi l'on croit que le falut ne nous peut manquer, on doit croire en même temps que la grace ne fe peut perdre, contre le sentiment des Lutheriens. Et fi nous fommes jufti- &c. 16. n. 3. 9. fiez par la seule foi, le baptême n'est necessaire ni en effet, ni en vou. C'eft pourquoi Calvin ne veut pas qu'il opere en nous la rémiffion des pechez, ni l'infufion de la grace, mais feulement qu'il en foit le sceau & la marque que nous l'avons ob

tenuë.

Avec de tels principes il falloit dire en même Temps, que les petits enfans étoient en grace in

XCIX.
Sur le baptême

Calvin. inftitut. lib. 4. p. 15. n. 2. Zow

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dépendamment du baptême. Auffi Calvin ne faitAN. 1536. il aucune difficulté de l'avoüer. Ce qui lui fit inventer que les enfans naiffoient dans l'alliance c'est-à-dire dans la fainteté que le baptême ne faifoit que fceller en eux, dogme inoui jufqu'alors, mais qui fuivoit de fes principes. Il fondoit cette doctrine fur cette promeffe faite à Abraham : je Ben. 17.7. ferai ton Dien, & de ta pofterité après toi, & foutenoit que la nouvelle alliance non moins efficace que l'ancienne, devoit par cette raison passer comme elle de pere en fils, & fe tranfmettre par la mêInftitut. lib. 4. ut me voïe; d'où il concluoit que la fubftance du baptême, c'est-à-dire, la grace & l'alliance, appartenant aux petits enfans, on ne leur en pouvoit pas refuser le signe, c'est-à-dire, le sacrement du baptême.

Suprà.

C.

win fur l'eucharif

tie.

Au fujet de l'euchariftie, Calvin ne dit pas feuleErreurs de Cal- ment comme Zuingle & Oecolampade, que les fignes ne font pas vuides dans ce facrement, que l'uCalvin.inftitut. nion que nous y avons avec Jesus-Christ, est effeclib. 4. cap. 9. tive & réelle, qu'on reçoit avec la figure la vertu &

le merite de Jesus-Christ par la foi. Il n'admettoit pas non plus avec Bucer une presence substantielle commune à tous ceux qui recevoient ce facrement dignes & indignes; ce qui étoit felon lui, en dire trop; mais il prit quelque chofe de Bucer, & de l'ac、 cord fait à Vittemberg, & ajustant le tout à sa mode, il tâcha d'en faire un fifteme qui lui fut tout-à-fait particulier.

Premierement, il admet que nous participons réellement au vrai corps & au vrai fang de JesusChrist, & il le difoit avec tant de force, que les

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