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que fur ce qui regarde la forme, la maniere d'oAN. 1537. piner, & autres chofes ; ne devant pas croire que leurs théologiens feuls fuffent animez de l'efprit de Dieu, & feuls fçavans dans les choses saintes, puifqu'il s'en trouvoit ailleurs qui ne leur cedoient pas ni en science, ni en fainteté, ni en profonde eru

XII.
Il répond au re-

fus que les Prote-
ftans faifoient de

Mantouë.

dition.

Quant au lieu du concile le vicechancelier ajoûta qu'il étoit vrai que les princes de l'Empire & les Proteftans fur-tout avoient demandé qu'on s'affemblât en quelque ville d'Allemagne, à quoi l'empereur ne s'étoit jamais oppofé; que cependant il les prioit de faire reflexion qu'on devoit auffi penfer aux avantages & à la commodité des autres nations; & que fi le pape avoit choisi Mantouë préferablement à toute autre ville, il avoit eu égard à la proximité de l'Allemagne, & à la fituation du lieu où l'on pouvoit aifément apporter ce qui étoit nécessaire, outre que l'air y étoit trèsfain, la situation avantageuse ; & que l'endroit étoit du domaine de l'empire dont le duc étoit vaffal. Si toutefois, continue-t-il, les Proteftans apprehendent qu'il n'y ait affez de sûreté pour eux, l'empereur qui fouhaite ardemment que le concile fe tienne, leur accordera tel fauf-conduit qu'ils voudront, s'ils croïent en avoir besoin, & qu'il attend d'eux une réponse favorable. Helt après fon difcours demanda les noms de ceux qui étoient entrez dans leur ligue après l'accord de Nuremberg; & on lui répresenta que George de Brandebourg, & les villes de Nuremberg, de Weif fembourg, d'Hailbrun, de Winfem, & de Hall

pas

faifoient

faifoient profeffion de la même doctrine, mais qu'elles n'étoient pas de la ligue. Le vicechancelier les pria au nom de l'empereur de lui exposer quelle étoit leur ligue, & fous quelles conditions elle avoit été faite.

que

AN. 1537.

XIII.
Le nonce du pape

Pallavic. hift. conc. Trid. lib. 4.

Le même jour l'évêque d'Aqui nonce du pape, comparut dans l'affemblée, mais il ne fut pas mieux n'eft point écouté, écouté que le vicechancelier. L'électeur de Saxe, qui y prefidoit, lui rendit la bulle du pape fans l'avoir même ouverte ni décachetée. Le landgrave de Heffe refufa de l'entendre ; & ni lui, ni Helt ne purent jamais engager les princes Protestans à confentir au concile convoqué dans la ville de Mantouë. Le dernier du mois de Février les Proteftans firent une longue réponse au difcours de Helt, dans laquelle ils fe plaignoient vivement des mauvais traitemens, que ceux de leur religion cap.7. recevoient de la part des juges de la chambre imperiale; & parlant du concile, ils disent fi l'empereur le fouhaitoit, c'eft qu'il ne connoiffoit. pas l'efprit du pape, ni fes intentions; que fa bulle étoit pleine de tromperies & d'artifices; qu'il étoit notoire qu'en toute affembléc où il s'agiffoit de religion, les fouverains pontifes s'attribuoient fans aucun droit l'autorité de définir & de juger, quoiqu'ils fentiffent affez combien l'écriture fainre leur étoit contraire. Que le concile en queftion sleidan. in comtel qu'il étoit convoqué par le pape, n'étoit point celui dont on étoit convenu dans plufieurs diétes avec l'empereur, que le concile devoit être libre & chrétien, qu'ils entendoient par libre, un concile où non feulement chacun avoit la liberté de Tome XXVIII.

V

ment. l. 11. p. 358.

& fcs

dire ce qu'il penfoit, mais encore où le pape AN. 1537. partifans cachez à lui par ferment, n'étoient point juges dans leur propre caufe; que par chrétien ils entendoient un concile où tout le décidât & fût dé

XIV.

publient un mani

leur refus.

Sleidan ut fuprà

p. 360.362.q.

fini
par la fainte écriture; enfin ils persistoient à
refuser Mantouë, & à demander qu'on tînt ce
concile en Allemagne.

Les princes Proteftans pour informer le public Les Proteftans de leur procedé, publierent un manifeste dans lefette pour juftifier quel ils répondoient à l'objection qu'on leur faifoit, de ne vouloir fe foumettre à aucun juge, de méprifer les autres nations, de fuir le fouverain tribunal de l'églife, d'avoir renouvellé les hérefies tant de fois condamnées dans les anciens conciles, de fomenter les difcordes civiles, & que ce qu'ils reprenoient dans les mœurs de la cour Romaine étoit tolerable & de peu de confequence. Ils repetoient les raifons pour lesquelles il ne falloit pas que le pape seul fût juge, & encore moins uni avec fes prélats: ils rapportoient les exemples d'un grand nombre de conciles recufez par les faints peres, lorfqu'ils connoiffoient qu'on les affembloit non pour défendre la verité, mais pour établir l'erreur; mais ce qu'ils difent dans ce manifefte, ne regarde que les conciliabules, ou faux conciles des Ariens ou des Monothelites, que l'églife toujours recufez. Enfin parce que cette affaire, difent-ils, regarde le falut de toute la chrétienté, ils fupplient tous les rois & princes de n'ajoûter aucune foi aux reproches de leurs adversaires, & de travailler plûtôt à rétablir le vrai culte du Seigneur, & promettent que fi l'on assemble un con

cile legitime, ils y défendront leur cause, & fcront voir que leurs intentions ne tendent qu'au falut de la république.

AN. 1537.

XV.

Lettres des prinroi de France. Sleidan. ibid. ut

ces Proteftans au

Suprà lib. 2. pag.

[ocr errors]

Avant la fin de cette assemblée qui arriva le sixiéme de Mars, ils envoïerent une lettre au roi de France, dans laquelle après s'être excufez fur ce qu'ils n'avoient pas fatisfait fon ambaffadeur dans la diéte précedente, ils lui expofent le fujet pour lequel ils ne lui envoient point d'ambassade, & se contentent seulement de lui écrire. Ils le prient d'être toujours leur ami, & d'approuver les mouvemens qu'ils fe font donnez, & toutes les mcfures qu'ils ont prifes pour convenir fur le fait de la religion, fans avoir pu y réuffir. Enfin ils fouhaitent de fçavoir ce qu'il penfe touchant le concile. François I. leur répondit le vingt-troifiéme de Mai, qu'il recevoit leurs excufes, & qu'il pro- de France aux mettoit d'être toujours leur ami, fans ajoûter Proteftans. foi aux calomnies de leurs adverfaires; à l'égard Sleidan ut supràà du concile, il dit, que jamais il n'approuvera aucun concile, s'il n'eft légitime & affemblé dans un lieu fûr ; & qu'il ne doutoit pas que le roi d'Ecoffe fon gendre ne fit la même chose. Il ajoûta comme pour leur faire connoître ce qu'il entendoit par un concile libre & légitime, qu'il falloit aussi qu'on y traitât des affaires de la réligion felon l'ancienne coûtume.

Le duc de Mantouë qui n'avoit accordé fa ville au pape que par complaifance, aïant fait de fon côté de ferieuses reflexions fur cette promeffe, & voulant la retirer, fit réprefenter au pape qu'il Le fentoit pas affez puiffant pour entretenir le

ne

XVI. Réponse du roi

Epift. Franc. 1. apud Freher. t. 34

rerum German,

XVII.

Leduc de Mandonner la ville concile. Sleidan. in com

toue refufe de

pour la tenue du

ment. l. 11.p. 368,

cene. Trid. lib. 4.

nombre fuffifant de troupes néceffaires à la garde AN. 1537. du concile; que s'il vouloit qu'il fe tînt dans fa Pallavicin. hift. ville, il falloit qu'il y mît lui-même une bonne 6.3. n.1.feq. garnifon, qui feroit entretenuë aux dépens du faint fiége, & qu'il ne fouffriroit pas que les foldats obéiffent à d'autres qu'à lui. Le pape ne voulut point accepter ces propofitions, foit qu'il craignît la dépense néceffaire pour entretenir cette garnifon, foit qu'il apprehendât qu'on ne prît delà occafion de dire que le concile n'étoit pas libre, & il fit répondre au duc que cette affemblée ne devant pas être compofée de gens de guerre, mais d'ecclefiaftiques & de fçavans, il feroit aifé de contenir chacun dans fon devoir, avec un magistrat qu'il nommeroit pour adminiftrer la justice, & auquel on joindroit une très-petite garde. Qu'une garnison feroit fufpecte à tous ceux qui viendroient au concile, & d'ailleurs peu convenable dans un lieu où il ne devoit paroître que de la concorde & de la bonne foi. Que quand même il faudroit quelque milice, il ne feroit pas raisonnable qu'elle fut fujette à d'autres qu'au concile même, c'est-àdire, au pape qui en eft le chef. Ces raifons ne firent aucune impreffion fur l'efprit du duc, qui jugeant que la jurisdiction étoit une marque de fouveraineté, répliqua qu'il ne vouloit point que la justice fut renduë dans Mantouë par d'autres perfonnes, que par fes propres officiers. Le pape fort furpris de cette réponse dit à l'envoïé, qu'il n'auroit jamais cru qu'un prince Italien dont la maison avoit de fi grandes obligations au faint Liége, & qui avoit un frere cardinal, dût lui réfu

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