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Sans doute que ceux qui en ont porté ce jugeA N. 1538. ment, ne l'avoient point lû. Sa lecture leur auroit Merenne in Ge fait voir que cet ouvrage (à quelques obsceninefim.p.669.apud Gift. Voetium tez près que l'auteur auroit dû nous épargner) difp. theolog. tom. I. p. 199. peche beaucoup plus contre le bon fens que contre la religion, & que c'est une piece beaucoup moins recommandable par fon propre merite, que par la réputation qu'on lui a donné en le cenfurant; il eft divifé en quatre dialogues qu'on appelle dans le titre du livre, des dialogues poëtiques fort antiques, joyeux & facetieux. Le deuxiéme dialogue est une raillerie assez fine de ceux qui cherchent la pierre philosophale, c'est le meilleur; les trois autres ne meritent presque aucune

XCIV.

princes Proteftans

à Brunfw ick.

lib. 12. pag. 379. & feq.

attention.

Les Proteftans après l'affemblée de Smalkalde Affemblée des fe trouverent à Brunswick, pour y traiter des affaires concernant leur ligue, dans laquelle ils Sleidan.in comm. reçurent Chriftiern II. roi de Dannemarck qui avoit introduit le Lutheranifme dans les états. Jean marquis de Brandebourg frere de l'électeur Joachim, demandoit auffi d'entrer dans cette ligue, & l'on chargea le prince de Saxe de convenir avec lui des conditions, & de le recevoir à fon retour au nom de tous. Albert duc de Pruffe faifoit la même demande ; mais parce qu'il y avoit fix ans que la chambre imperiale l'avoit profcrit, on ne voulut pas l'admettre, quoique chacun en particulier lui promît fon amitié & fa protection. L'électeur de Saxe, le lantgrave & les autres alliez avoient befoin d'un fauf conduit d'Henri duc de Brufwick, pour se rendre

à la diéte, ne pouvant se dispenser de paffer par fes états. Mais ce prince qui penfoit à la guerre, refula de leur accorder ce fauf-conduit. Il fallut donc prendre d'autres mefures. Maurice neveu de Georges de Saxe & fils d'Henri accompagnoit l'électeur de Saxe, c'étoit un jeune prince de dix-fept ans. Le roi de Dannemarck fe trouva avec les autres à Brunswich, mais tout ce qu'on y détermina fe réduifit à la reception, de quelques princes dans la ligue, & l'on remit les principales affaires à une autre affemblée qui devoit fe tenir à Ifenac dans la Thuringe le vingt-quatriéme de Juillet.

Cependant l'électeur de Brandebourg envoïa Euftache Schleb vers le commencement de Juin, à l'électeur de Saxe,pour lui reprefenter que Sigif mond roi de Pologne & Jean Scepus roi de Hongrie lui avoient mandé que l'empereur des Turcs faifoit de grands préparatifs pour venir fondre en Allemagne avec une puiffante armée, & qu'il fe croïoit obligé d'en donner avis à l'état, afin de prévenir la ruine entiere du païs. Que c'étoit par ce motif qu'il s'étoit tranfporté dans la Luface pour informer Ferdinand roi des Romains de ces préparatifs, dont ce prince avoit déja eu avis par plufieurs lettres qui lui avoient été écrites de toutes parts. L'électeur ajoûtoit: il eft vrai que j'ai promis de fournir au roi Ferdinand tous les fecours que je pourrai lui procurer, mais ce feroit une foible reffource fi toutes les puiffances de l'empire ne s'uniffoient pour le même deffein, ce qui ne peut fe faire que par une bonne paix à laquelle j'ai for

A N. 1538.

tement exhorté le roi des Romains, afin qu'il em

A N. 1538. ploïe pour cela fa médiation auprès de l'empe

XCV.

Les princes Pro

contre les Turcs.

Sleïdan. ibid. ut

386.

p.

reur.

L'électeur de Saxe communiqua cette lettre de teftans demandent Joachim de Brandebourg au lantgrave, & tous la paix pour agir deux lui répondirent le douziéme de Juin, que l'affaire dont il les avoit inftruit étoit affez imfuprà liv. 12. P. portante pour mériter d'être communiquée à leurs alliez; mais que voïant néanmoins les fuites fâcheufes d'un délai, ils lui écrivent pour lui marquer qu'ils entrent dans fes fentimens, & qu'ils connoiffent auffi-bien que lui d'un côté qu'il n'y a point de temps à perdre, & de l'au- ́ tre qu'il faut auparavant établir une paix honnête, veritable & conftante, n'étant pas naturel qu'ils envoïent leurs troupes contre le Turc, pendant qu'ils font en guerre avec leurs voifins. Qu'ainfi leur avis eft qu'il faut assembler une diéte, dans laquelle on convienne des articles d'une paix folide, pour déliberer enfuite fur la guerre contre les Turcs. Que fi le roi des Romains ne peut s'y trouver au nom de l'empereur, il fuffit qu'il y envoïe fes ambaffadeurs, avec d'amples pouvoirs ; qu'à ces conditions', ils ne fe refuseront point au fervice de l'empire, & donneront des preuves effectives de leur zéle. Que fi l'empereur à caufe de la brieveté du temps ne peut engager tous les princes à confentir à la paix, qu'il s'affure au moins de Guillaume & de Louis de Baviere, de George de Saxe, des archevêques de Maïence, de Cologne & de Treves, des évêques de Saltzbourg, de

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Magdebourg, de Breme, de Bamberg, de Wirtzbourg, de Munster, d'Aufbourg & d'Aiftat; qu'à leur refus l'empereur & le roi des Romains. ratifient cette paix en leurs noms, & en celui de tous leurs fujets, promettant de folliciter les autres princes à y confentir ; & comprenant dans cette paix tous ceux qui depuis l'accord de Nuremberg ont embraffé leur doctrine, & entr'autres le roi de Dannemarck.

A N. 1538.

XCVI.

Ignace de Loyola.

1. ce lin) 2 pag.

Pendant ce temps là Ignace de Loyola menageoit fes amis à Rome pour obtenir du pape l'ap- Continuation de probation de fon inftitut. Il étoit parti pour l'Ef- lave de faint pagne durant l'automne de 1535. Arrivé dans fa pa- Bouh. viees. trie, au lieu d'aller loger à Loyola, il fe retira dans l'hôpital d'Azpetia petite ville de ce païs, & il y demeura pendant plufieurs mois, toujours p...lo jey. appliqué à de bonnes œuvres, à faire le catechifme, & à inftruire les enfans.

Comme ces fonctions lui attiroient beaucoup de réputation; il fongea à quitter fa patrie pour aller à Venife, mais étant prêt de partir, il tomba malade assez dangereulement. Quand sa santé fut un peu rétablie, il se mit en chemin, & après bien des fatigues, il arriva à Venife fur la fin de l'année 1535. La premiere conquête qu'il y fit, fut celle de Jacques Hozez, de Malaga, originaire de Cordoue, bachelier en théologie, & fort homme de bien. Plufieurs nobles Venitiens fe mirent fous fa direction: mais le monde qui a coutume de condamner ce qu'il ne conçoit pas, ne put voir tout le bien que faifoit Ignace & le fouffrir: on s'imagina que c'étoit un Tome XXVIII.

Ff

Or.andir hift. Societ. felu lib. 1.

XCVII. Il part d'Efpagne, arrive a Ge

nes,à Boulogne &

à Venife.

; Orlandın. l. 1,

118 119.

A N. 1538.

XCVIII.

& enfuite juftifié.

héretique déguifé, qui après avoir infecté l'Efpagne & la France d'où il avoit été obligé de se sauver Il eft traité d'hé- pour éviter le fupplice, venoit corrompre l'Italie retique à Venife de fa mauvaise doctrine. Il y en eut qui l'accufeBouhours vie de rent d'avoir un démon familier qui l'avertiffoit de S. Ignace 1. 2. p. tout, enforte que quand il étoit découvert dans un lieu, il fe fauvoit dans un autre, avant que la juftice fe faisît de lui. Ignace à qui il importoit beaucoup pour les deffens de paroître ce qu'il étoit dans fa doctrine & dans fes mœurs voulut fe juftifier dans les formes, & pour cet effet alla trouver Jerôme Veralli nonce du pape Paul III. auprès de la république de Venife, pour le prier de lui faire fon procès, s'il étoit coupable. Le nonce après un examen ferieux porta en fa faveur une fentence, & déclara que les bruits qu'on faifoit courir d'Ignace étoient fans fondement; mais ce qui fervit beaucoup à confondre la calomnie, fut la liaison qu'il fit avec Jean-Pierre Caraffe archevêque de Chieti, qui fut depuis pa

XCIX.

quittent la France

Ignace à Venife.

,

pe
fous le nom de Paul IV. & qui avoit fondé la
congregation des Theatins avec Gaëtan de Thié-
ne; cette liaison fit croire qu'Ignace s'étoit fait
disciple de Caraffe ; delà vient fans doute que le
peuple au commencement appella fes disciples
Théatins.

Les

compagnons d'Ignace qui étoient à Paris, Ses compagnons & qui n'en devoient partir que fur la fin de Jan& vont trouver vier pour l'aller réjoindre à Venife, avancerent Bouhours vie de leur voïage fur le bruit qui couroit de la guerre S. Ignace liv. 2. que Charles V. alloit porter en Provence contre François I. Ils fortirent donc du roïaume avant

p. 167.

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