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AN. 1539. & schipt. Luther.

ad ann. 1538. pag.

292.

-XIV.

odieux à ceux de fon parti ; fon livre contenoit cent cinquante trois propofitions contre foixante-dix de Luther çontenuës dans la cinquième partie de son ouvrage. Et dans la même année Cochlée aïant reçû d'Angleterre un ouvrage affez long imprimée à Londres & compofé par Richard Moryfin Anglois, où il étoit attaqué au fujet du livre qu'il avoit fait contre le mariage de Henri VIII. il y fit une réponse fous ce titre, Balay de Jean Cochlée pour fecouer les araignées de Moryfin. Cet Anglois lui avoit reproché d'avoir été fait chanoine de Mersbourg à condition qu'il n'écriroit plus contre Luther, & d'avoir manqué à sa parole, parce qu'il s'étoit laissé séduire aux promesses du pape. Cochlée déclare qu'il n'eft point chanoine de Merfbourg, que le prince George de Saxe l'a fait venir de Mayence où il étoit chanoine dans l'église de faint Victor, pour lui donner un canonicat de l'églife cathedrale de Misnie, afin d'aider Jerôme Emfer dans la défense de la foi catholique contre les héretiques. Il ajoûte qu'il cft fi peu vrai qu'il ait promis de ne plus écrire contre Luther, que l'année precedente il avoit publié fix ouvrages contre lui fur le concile. Sçavoir deux en latin, & quatre en Allemand. Il défend ce qu'il avoit écrit contre le divorce d'Henri VIII. & fe vante qu'Erafine à approuvé fon ouvrage. Il prend la défense du chancelier Morus, & de l'évêque de Rochefter, en montrant qu'on les a condamnez avec injustice.

Cochlée vengea auffi cette année la confultachlée à Jean Stur- tion des prélats nommez par le pape Paul IIL

Réponse de Co

AN.

1539.

mius fur la réfor

fur la réformation de l'églife contre les écrits pleins d'invectives de Jean Sturmius. L'écrit de Cochléc cft intitulé : Discution équitable fur le confeil des car- mation del'églife. dinaux & autres deputez. Il y louie beaucoup Sturmius fur fon équité & fa moderation, montrant qu'il accorde beaucoup de chofes niées par Luther, & qu'il laiffe quelque efperance de réunion dont Luther fait defefperer. Il lui propofe le concile pour juge, & fait voir que le feul moïen de procurer la paix de l'églife, eft de s'en rapporter fincerement à fa decifion. Il avoue qu'il faut reformer les abus. Après cela Cochlée rapporte l'article dont Sturmius convient, qui eft que le pape doit être foumis aux loix & les obferver; il convient de cette verité, mais il ajoûte, que le pape a le pouvoir de difpenfer fagement. Il obferve que le principal obstacle de la concorde, eft la reftitution des biens ecclefiaftiques. Il releve enfuite les erreurs qui font dans l'écrit de Sturmius, & demeure d'accord des moïens de réunion que ce théologien avoit propofez, qui font de rétablir des ceremonies qui ne foient point contraires à l'inftitution de JefusChrift; de permettre que l'on reconnoiffe l'évangile, d'accorder des affemblées legitimes, de donner des pasteurs propres à s'acquiter de leurs fonctions, de maintenir l'ancienne doctrine & les anciennes loix, & de reformer les abus. Cochlée le concile ne fera aucune difficulté d'accorder tous ces ces articles; que le pape a déja fait des avances qui doivent en faire bien efperer.

dit que

Le cardinal Sadolet écrivit à Sturmius fur ce mê

XV.

Le cardinal Sa

mius fur fon ouvrage.

Cochl. in act. &

Ann. p. 295.

me ouvrage auquel Cochlée avoit répondu : il loüc AN. 1539. fon ftile, mais il condamne fort les termes pleins delet écrit à Stur- d'aigreur dont il s'étoit fervi, & les injures atroces qu'il y débitoit contre l'églife Romaine. Peu de fcript. Lutheri hoc temps après parut un autre écrit du même Cochlée contre le fentiment des Lutheriens, qui foutenoient que le corps de Jesus-Chrift n'étoit pas permanent dans l'eucharistie, & ne se trouvoit prefent que dans l'ufage. Il prouve le contraire par l'autorité de l'écriture fainte & des peres, montrant que le corps de Jefus-Chrift & fon fang demeurent réellement & fubftantiellement fous les efpeces du pain & du vin, tant qu'elles demeurent entieres.

XVI.

d'Angleterre af

ment.

Burnet hift. de la

En Angleterre Henri VIII. peu content de Henri VIII. roi la dépredation entiere qu'il avoit faite l'année femble fon parle- precedente des biens de tous les monafteres, & des articles redigez en forme de constitutions par fon clergé, qu'il avoit approuvez en 1536. établit de nouveaux articles en cette année 1539. foit pour maintenir ce qu'il avoit déja publié foit pour contredire le pape, qui dans fa bulle l'accufoit d'avoir répandu une doctrine héreti

reforme liv. 3.

49. pag. 351.

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que

dans fon roïaume. Pour cet effet il affembla

fon parlement le vingt-huitiéme d'Avril ; & fept jours après l'ouverture des féances, le chancelier dit aux feigneurs, que le roi voulant établir dans fes états une entiere uniformité de fentimens au fujet de la religion, & étouffer toutes fortes de difputes à cet égard, il fouhaitoit qu'ils nommaffent des commiffaires pour examiner les opinions de part & d'autre, afin d'en dresser enfui

te

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te un memoire fur lequel toute la chambre pût déliberer. Cromwel fut nommé par les feigneurs avec les deux archevêques d'Yorck & de Cantorbery, les évêques de Durham, des Bains & Fontaines, d'Ely, de Bangor, de Carlifle & de Vorcester : mais ne s'étant pas accordez ensemble, & aïant contesté pendant onze jours fans jamais pouvoir convenir, le duc de Norfolk prefenta quelques articles aux feigneurs, & fouhaita de la part du roi que toute leur chambre les examinât, afin de faire enfuite une loi irrévocable, qui fixât les sentimens du public.

pape,

& en

AN. 1539.

XVII.
Il fait propofer

parlement.
Burnet ut fuprà,

Ces articles comprenoient fix questions entierement conformes à l'ancienne foi, Henri voulant fix questions au faire voir qu'en abolissant l'autorité du détruifant les monafteres dans fon roïaume, il n'avoit pas changé le fond de la religion. La premiere, si dans l'euchariftie le pain & le vin font changez au corps & au fang de Jesus-Christ. La se¬ conde, fi l'on devoit accorder au peuple la communion fous les deux efpeces. La troifiéme, fi ceux & celles qui avoient fait vœu de chasteté étoient obligez par la loi de Dieu d'observer le vœu. La quatrième, fi la loi divine ordonnoit de celebrer des meffes particulieres. La cinquième, fi le mariage pouvoit être permis aux pasteurs suivant la loi divine. La fixiéme, fi la confeffion auriculaire étoit néceffaire & fondée dans la loi de Dieu. On prétend que Gardiner évêque de Winchester étoit le veritable auteur de ces questions, il avoit fait entendre au roi, que c'étoit le feul moïen d'empêcher Tome XXVIII. LI

roi

qu'il ne fe formât une ligue contre lui ; que ce qu'il AN. 1539. avoit aboli n'étant pas effentiel à la religion, & n'étant pas regardé comme tel par la plupart des Chrétiens, perfonne de bon fens ne pourroit le croire hérctique, pendant qu'il feroit décider en faveur de ces fix articles, qui diftinguoient effentiellement les vrais Catholiques de tous les Sectaires & Novateurs, & c'étoit véritablement prendre le par fon foible. Mais outre ce motif, le roi en avoit un autre qui n'étoit pas moins puiffant : c'est qu'en ajoûtant une pareille loi à celles qui avoient déja été faites contre le pape, il rendoit ses sujets tellement dépendans de lui, qu'il ne s'en trouveroit prefque aucun qui ne fût exposé à de fâcheufes recherches, à caufe de la peine de mort qu'il prétendoit attacher contre ceux qui combattroient ces articles opiniâtrement. Ainfi les Catholiques & les Proteftans étoient également fous fa main.

XVIII. Cranmer com

Burnet hift. de la reform. liv. 3. p. 352.353.363.

re

Ces fix queftions furent donc propofées, & bat ces queftions examinées dans la chambre. Cranmer qui étoit dans la chambre. Lutherien, n'infifta pas beaucoup fur la premiemais il combattit long-temps le retranchement de la coupe, l'obfervation des vœux de chafteté, la confeffion auriculaire & le célibat des prêtres. Ce dernier article fur-tout lui faifoit beaucoup de peine, parce qu'il étoit lui-même marié. Mais enfin il le rangea à l'avis commun, comme il avoit prefque toûjours coûtume de faire.

XIX.

La loix des fix. On dressa la conclufion qui approuvoit ces fix

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