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qu'ainfi il falloit décider les points de la doctrine avant que de parler des biens. Cette réponse ne fut rendue que cinq jours après la conclusion de la diéte; ils y ajouterent qu'ils approuvoient fort la conference, & qu'ils fouhaitoient que l'empereur y affiftât en perfonne, & non pas par fes ambaffadeurs ; qu'à l'égard du pape, ils confentoient qu'il y envoïât fes nonces, pourvû qu'on ne lui attribuật aucune primauté ni autorité non plus qu'à fes envoïez, & qu'ils ne fiffent pas la loi à fà majefté imperiale. Ferdinand & les médiateurs infifterent toujours fur la reftitution des biens ecclefiaftiques, & demandoient qu'ils fuffent du moins mis en fequeftre jufques à ce qu'on cut fini les conteftations. Il affigna enfuite la ville de Wormes pour la prochaine diéte qui devoir s'ouvrir le vingt-huitiéme d'Octobre fuivant, à quoi les Proteftans confentirent avec joie, fe promettant fort d'y faire voir qu'ils poffedoient justement les biens de l'église, & qu'ils ne travailloient qu'à procurer la gloire de Dieu.

A N. 1540.

XLIX. Autre diéte cont

voquée à Wor

Sleidan ibid. ut

Suprà lib. 13. pag.

424.

Cochlée in act. &

feript.Luthers hot

Le roi des Romains confirma cette convocation de la diéte de Wormes par un décret du vingthuitiéme de Juillet, en fuppofant l'agrément de mes. l'empereur qui confirma ce décret, comme on dira bien-tôt. L'on envoïa ordre aux princes éleAteurs & aux évêques de Magdebourg, de Saltzbourg, de Strasbourg, à Guillaume & Louis de Baviere, & au duc de Cleves, d'envoïer leurs députez, & aux Proteftans de faire la même chofe; enforte qu'ils puffent être onze de chaque côté, avec onze notaires, qui mettroient tout par écrit. Tome XXVIII.

PP

ann. pag. 297.

Il fut auffi ordonné que le fujet de la conference: A N. 15.40 regarderoit les articles proposez à Ausbourg, & qu'on prieroit l'empereur de tenir une diete imperiale: & l'on recommanda à tous de vivre en paix,. & de ne faire aucune violence à personne, sur de très-groffes peines établies par l'empereur. Sur ce que les Proteftans demandoient qu'il fût défendu à la chambre imperiale de proceder contre l'accord de Nuremberg, on en renvoïa la connoiffance à l'empereur, qui leur avoit pourtant écrit de Bruxelles le traiziéme de Juin, que le roi des Romains. fon frere les inftruiroit de fes intentions touchant la chambre; c'est ce qui les obligea d'infifter auprès de Ferdinand pour fçavoir quelles étoient ces intentions. Mais ce prince leur répondit qu'il étoit: vrai que l'empereur lui avoit donné cette commiffion, mais que c'étoit à condition que les biens ecclefiaftiques feroient ou reftituez ou mis en fequeftre ; & qu'alors la chambre ne feroit aucune procedure contre eux : mais que comme ils. refufoient l'un & l'autre il n'avoit pas autre chofe à leur répondre, finon qu'il en donneroit avis à. l'empereur.

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L'empereur fur les avis de Ferdinand & des mediateurs confirma le décret de Haguenau, & écrivit d'Utrecht le treiziéme d'Aouft aux Proteftans pour les exhorter à tenir leurs députez & leurs theologiens prêts pour fe rendre à Wormes au jour marqué, en leur accordant toute forte de fûreté & un bon fauf-couduit. Et parce que les occupations ne lui permettoient pas d'y affifter, il promet: dans cette lettre d'y envoyer quelqu'un des princi

paux de fa cour, s'affurant que le pape y envoïcra auffi un nonce de fa part pour appaifer tous les dif- A N. 1540. ferends. De plus il promet une diéte imperiale à laquelle il fe trouvera en perfonne, & où l'on rapportera tout ce qui fe fera paffé dans celle-ci. Par d'autres lettres expediées à Bruxelles vers le quinziéme d'Octobre,il nomme pour fon commiffaire à la diéte de Vvormes Nicolas 'Granvelle, qui étoit alors à Besançon fa patrie dans la Franchecomté; mais comme quelques affaires importantes retenoient Granvelle dans fon païs, il écrivit à l'archevêque de Mayence & aux autres princes le deuxième de Novembre, pour excufer fon retar dement, & leur envoïa un certain Jean Navius de Luxembourg, qu'il avoit fait fucceder à Matthias Helt dans la négociation de plufieurs affaires. Sur ces entrefaites l'empereur publia une diéte imperiale à Ratifbonne pour le treiziéme de Janvier de l'année fuivante, où tous les princes avoient ordre de fe trouver, & où lui-même devoit affifter en perfonne.

Cependant la diéte fe tint à Vvormes, & quelque-temps après qu'on l'eut commencée, Nicolas Granvelle y arriva accompagné de fon fils évêque d'Arras, & de trois théologiens Espagnols, fçavois Muscofa, Malyenda, & Carobelle: Granvelle après avoir prefenté à l'affemblée les lettres patentes de l'empereur pour la commission dont il étoit chargé, fit un difcours le vingt-cinquième de Novembre, dans lequel il fit valoir le zéle de l'empereur & du roi des Romains, & affura qu'ils ne fouhaitoient rien avec plus d'ardeur que de

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Difcours de Nicolas Granvelle à

la diéte de Wor

mes.

sleïdan. we suprå

pag.

427.

voir les differends de la religion terminez à l'amia AN. 1540. ble, & il exhorta vivement les Proteftans de n'y

LII.

Rifcours du non

même diéte.

leidan. ibid. ut fuprà lib. 13. pag. 422 & seq.

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mettre aucun obstacle.

Le lendemain vingt-fixiéme de Novembre, on ce Campegge à la commença à nommer des notaires, pour écrire les actes de l'affemblée, & l'on en choisit deux de chaque côté. Ceux des Proteftans furent Vvolfgand Mufculus, & Gafpard Cruciger. Campegge évêque de Feltri, que le pape y avoir envoïé en qualité de nonce, y parla auffi le huitiéme de Decembre, & expofa tous les foins que le pape avoit pris dans la vûë d'appaifer les troubles de l'Allemagne, & réunir tous les Chrétiens dans une même foi c'eft pour cela, dit-il, qu'il avoit indi qué un concile general à Vicenze, mais perfonne ne s'y étant trouvé, il a été obligé de le proroger. Il ajouta que l'empereur avoit indiqué cette diéte, afin qu'elle fervit de difpofition à celle qu'on de voit bien-tôt affembler à Ratisbonne ; qu'il prioit l'affemblée de faire avec zéle tout ce qui pourroit contribuer à la gloire de l'église & au bien de la religion.

LHI

roi de France.

33. pag. 430.

ann. n. 48..

Paul Verger évêque de Capo d'Iftria, intervine Paul Verger y auffi à cette conference, non pas comme miniftre du pape, quoiqu'en effet il y fut envoïé fut envoié par Paul sleidan. ibid. lib. III. comme un homme qui connoiffoit parfaiteRaynald. ad bure ment les mœurs des Allemands, & la maniere dont il falloit traiter avec eux, mais comme envoïé au nom du roi de France, pour être moins. fufpect aux Allemands, & par là plus en état de fervit utilement le pape fous le nom d'un autre. Il fr imprimer un difcours de l'unité & de la paix de:

l'églife, dans lequel il prétendoit montrer, qu'un concile national n'étoit pas un expedient convenable pour arriver à cette fin, & il en répandit plufieurs exemplaires dans le deffein de faire rompre cette diéte, qui avoit quelque rapport avec un fynode national. On fut long-temps à déliberer tou chant la forme qu'on donneroit à cette conference, tant pour conferver le fecret, que pour regler le nombre des théologiens qui y devoient parler vû qu'il y en avoit beaucoup qui ne travailloient qu'à tirer l'affaire en longueur, pouffez à cela par le nonce Campegge & par les menées fecretes de l'évêque de Capo d'Iftria.

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AN. 1540.

LIV. Conteftations en

les actes de tre les Catholi

ques & les Prote

lib.

Ceux qui prefidoient à cette affemblée, établirent au commencement pour loi, que les actes de la conference ne seroient communiquez à perfon- ftans. ne, jufqu'à ce qu'ils cuffent été portez à l'empe- sleidan in comm. reur; ils demanderent enfuite que les Proteftans b. 13. p. 4291. donnaffent par écrit les articles de doctrine auxquels ils vouloient s'arrêter. Il y eut de grandes conteftations là-deffus, de même que fur la forme du ferment, le nombre des interlocuteurs, & la maniere de donner fa voix: car les Catholiques. voïant que les députez du prince Palatin, de l'électeur de Brandebourg & du duc de Cleves paroiffoient favorables aux Proteftans, dans l'apprehenfion que le nombre des voix de leurs adverfaires ne l'emportât, commencerent à ufer de temifè de jour en jour, jufqu'à ce qu'on eut reçû d'autres. nouvelles de l'empereur. Et le deuxième de Janvier 1541. ils propoferent de nouvelles conditions: qui parurent fort extraordinaires; ils demanderent

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