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que parmi les théologiens on en choisit deux qui AN. 1540. difputeroient fur le fujet du differend; que leur difpute feroit écrite par les notaires, enfuite por. tée aux prefidens, & que la moindre partie ne feroit pas obligée de suivre le sentiment de la plus grande,à moins que l'empereur & les états de l'empire ne l'ordonnaffent ainfi de plus que tout ce qu'auroient dit ces deux théologiens ne feroit pas mis par écrit, mais feulement leurs opinions fimplement accordées ou débattuës, & que cependant le décret d'Aufbourg & autres femblables demeureroient dans leur entier, & auroient la même vigueur.

que

Les Proteftans au contraire prétendoient qu'il fût permis à chacun de dire fon avis, attendu de part & d'autre on avoit nommé douze fujets pour difputer; que non feulement les fimples opinions fuffent écrites, mais les preuves, les raifons & les explications entieres, ils remontrerent de plus que ce feroit une injuftice de s'arrêter dans une caufe fi fainte aux opinions des particuliers, plûtôt qu'à la feule parole de Dieu, & de vouloir contraindre les perfonnes à penfer & à dire le contraire. Pendant que le temps fe paffoit ainfi en disputes assez inutiles, les princes Proteftans fe plaignoient & demandoient qu'après avoir expofé leur doctrine contenue dans la confeffion d'Aufbourg, on entrat en matiere fans differer, suivant le décret de Haguenau. Les théologiens Proteftans dont le nombre étoit affez grand, faifoient les mêmes plaintes. Parmi eux étoient Melanchton, Capiton, Bucer, Ofiander, Brentius & Calvin mè,

me qui y étoit venu de Strasbourg, Alefius EcofLois envoïé par l'électeur de Brandebourg, Simon AN. 1540. Grynée, Jean Sturmius & d'autres ; & de tous ceuxlà les Proteftans ne prirent que Melanchton pour difputer avec Jean Eckius qui fut choifi par les Catholiques.

LV.

La difpute com

kius.

La difpute fe fit en public devant tout le monde, & afin d'y établir de l'ordre, on commença mence entre Me le treiziéme de Janvier par le péché originel. Mais lanchton & Ectrois jours après Granvelle & les autres ambala- steidan ut fuprà deurs recurent des lettres de l'empereur qui remet- lib. 13.pag. 430.toit toute l'affaire à Ratisbonne, ordonnant aux Proteftans de s'y trouver, & à Granvelle de fe retirer & de venir le joindre. Ces lettres furent luës en pleine assemblée le dix-huitiéme de Janvier. Les Lutheriens témoignerent leur mécontentement, mais ils ne laifferent pas d'obéir & de reprendre le chemin de leur païs.

LVI.
La conference eft

litteris ad legat.

arch, Vatic.

Comme le nonce du pape qui étoit auprès de l'empereur, ne ceffoit point de remontrer à ce rompue par ordre. prince que ces conferences produiroient un grand de l'empereur. fchifme dans l'églife, & rendroient toute l'Alle-foan. Eckius in magne Lutherienne, ce qui iroit à la deftruction Contarin.exM.S.. entiere de l'autorité imperiale; qu'il fe fervoit des Raynald-hoc ann raifons alleguées par l'évêque de Montepulciano "« pour empêcher la conference ordonnée dans la diete de Francfort, & de celles que le cardinal Farnese avoit emploïées pour rompre celle de Haguenau;il fit tant d'instances auprès de l'empereur, qu' aïant pefé toutes ces raifons, & les avis que Gran-velle lui donnoit des difficultez qu'il rencontroit,. il ne voulut pas qu'on pafsât plus avant; de forre

qu'Eckius & Melanchton ne parlerent que trois AN. 1540. jours: & toute l'affaire fut renvoïée à Ratisbonne, où la diéte s'ouvrit au mois de Mars.

LVII. Tenue du par

lement d'Angle

terre & difcours de Cromwel.

Burnet bit, de la ref. liv. 3. in 4 sander. ut fuprà

pag. 375.

p.190.

LVIII. Suppreffion des

Cromwel se voïant comblé chaque jour d'honneurs & de dignitez, & croïant que la nouvelle reine femme de Henri VIII. avoit beaucoup de credit fur l'efprit du prince fon mari, tenta d'autorifer le Lutheranifme en Angleterre. Pour cet effet, le parlement aïant été assemblé le douziéme d'Avril, ce miniftre artificieux prit la parole pour informer les deux chambres, le roi , que voïant avec un extrême chagrin tant de divifion parmi ses sujets sur les matieres de la religion, avoit nommé des commiffaires pour examiner les articles qui étoient en conteftation, afin qu'on' pût fixer la croïance fans aucun égard aux partis, felon qu'on la trouveroit fondée dans la parole de Dieu; il ajouta qu'il fouhaitoit paffionnément de donner à fon peuple la connoiffance de la verité; mais qu'après cela, il étoit refolu de faire punir fans mifericorde ceux qui auroient la préfomption de préferer leurs fentimens particuliers à ceux dont on conviendroit. Le parlement se rendit fans peine au difcours de Cromwel, & approuva les commiffaires nommez par le roi, qui eurent ordre de travailler fans délai à l'examen de la doctrine.

Le parlement paroiffant fi bien difpofé à foufehevaliers de crire à tout ce qu'on lui demanderoit, Cromwel Malthe en Angle- acheva le dessein qu'il n'avoit ofé pouffer plus Burnet ut fuprà avant l'année précedente. Les chevaliers de faint Liv. 3. p. 377. Jean de Jerusalem, qu'on appelle aujourd'hui che

terre.

Banderus p. 190.

valiers

AN. 1549.

Milord Herbert

Vertot hist. de

valiers de Malthe, n'avoient pas moins de bien en Angleterre que dans les autres roïaumes de la chrétienté, & ils y avoient profité, comme par het regn. Henrici tout ailleurs, du debri des Templiers. Comme ils vi étoient dévoüez d'une maniere particuliere au faint Matthe liv. 10. fiége, & qu'ils reconnoiffoient le pape pour leur premier fuperieur, ils ne furent pas exempts de la perfecution; mais comme cet ordre compofé de la premiere nobleffe étoit puiffant dans le roïaume, & que le prieur de faint Jean de Londres avoit même féance dans le parlement en qualité de premier baron d'Angleterre ; Henri differa leur profcription & la fuppreffion entiere de l'ordre jusqu'en cette année, dans la vûë de la faire autorifer un acte du parlement, & de profiter de leurs dépoüilles : ainfi leur ordre fut aboli en Angleterre & en Irlande. On conferva feulement à leurs prieurs des pensions, mais fi modiques, que pour eux & les chevaliers la fomme ne montoit qu'à trois mille livres sterling, qui ne font que douze à treize mille écus. Cromwel s'accommoda des commanderies voifines de fes terres ; & parce qu'il y trouva de l'oppofition de la part de quelques membres du parlement, il se delivra de leurs importunitez, en leur imposant de faux crimes, pour avoir lieu de les faire mettre en prifon.

par

Ce miniftre ufoit de fon pouvoir avec beaucoup de hauteur. Pour ôter

LIX. Cromwel fait faire une loi

de hauteur. Pour ôter à l'avenir tout obftacle à fes cruautez, il fit faire une loi dans le par- cruelle contre les lement par laquelle on déclara que les fentences particuliers. renduës contre les criminels de leze-majefté, quoi- liv. 1. p. 191. Tome XXVIII.

Qq

Sanderus ut fup

AN.

qu'abfens & non défendus, feroient de pareille forA N. 1540. ce que celle des douze juges, qui eft le plus celebre tribunal d'Angleterre; enforte que quiconque seroit déclaré coupable de haute trahison en son abfence, & fans avoir été oui en fes juftifications par lui-même ou par procureur, feroit cftimé auffi justement condamné, que s'il l'avoit été dans les procedures ordinaires du roïaume.

LX.

de la difgrace de

Crom w el.

refor. l. 3. p. 378. fuiv.

On prorogea le parlement le quatorziéme de Commencement Mai jufqu'au vingt-cinquiéme, & les deux chambres aïant repris leurs féances, l'orage éclata conBurnes hift. de la tre Cromwel. Henri dégoûté d'Anne de Cleves étoit devenu amoureux de Catherine Howard niece du duc de Norfolk, & à peine eut-il accompli fon mariage avec Anne, qu'il ne s'occupa plus qu'à le rompre. Le vicegerent porta la peine de l'avoir conseillé, & trouva fa perte où il avoit cru trouver fon foutien. On s'apperçut qu'il donnoit une secrete protection aux nouveaux prédicateurs ennemis des fix articles, & fur-tout de la prefence réelle que le roi défendoit avec ardeur. Quelques paroles même que ce miniftre dit à cette occafion contre le roi, furent rapportées & acheverent d'aigrir l'efprit du prince. Le duc de Norfolk contribua auffi à fa perte, en reprefentant au roi qu'il y avoit beaucoup de mécontens dans le roïaume,& que les gens équitables ne pouvoient se persuader qu'un prince tel que lui eut voulu donner aucun fujet de mécontentement à fon peuple. Qu'ils inferoient · de-là, qu'il falloit qu'il eut été mal fervi de ses miniftres, qui fans doute avoient abufé de sa confian

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