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ufage des élections & des ordinations des miniftres foit rétabli, que les évêques & les prêtres s'appli- A N. 1541, quent à leurs devoirs & à leurs fonctions, & qu'ils menent une vie irreprochable. On y rapporte les anciens reglemens touchant la continence des prêtres & l'on ajoûte, que fi l'on veut relever les anciens canons qui les obligent au célibat, il faut auffi renouveller les anciennes cenfures contre les prêtres concubinaires. On exhorte les curez à prêcher d'une maniere utile & édifiante. On veut qu'on travaille à reformer les moines, à inftruire les clercs & à la correction des prieres & des céremonies bliques.

pu

De la difcipline que le peuple deit

Dans le dernier article qui eft de la difcipline on dit qu'elle doit être obfervée par le peuple, & obferver. l'on charge les miniftres de l'église de faire en forte que tous les fideles s'acquittent de leur devoir chacun dans fon état ; on y demande le rétablissement de l'ancienne difcipline canonique & de la penitence publique. Enfin à l'égard des jeûnes, dè l'abstinence des viandes & des fêtes, on fait voir la facilité qu'il y a de s'accorder fur ces points fi l'on donne ordre à des perfonnes fçavantes & pieufes de regler ces chofes & de les reduire à un jufte temperament qui ne soit à charge à personne.

Ce livre fut donc examiné. Eckius fut un de ceux qui le condamnerent, pretendant qu'il étoit rempli d'erreurs, & que les catholiques ne devoient point le recevoir, étant l'ouvrage de Melanchton, qui, en rejettant la maniere de parler ufitée dans l'églife, n'y avoit établi que fes fentimens. D'auY y iij

CII.
Ces articles font

en partie conte-
tez, en partie ac-
Raynald. ad hune

cordez.

ann. n. II.

Sleidan. in comm.

lib. 13.pag 441,

tres plus moderez approuvoient un certain nombre AN. 1541. d'articles qui ne fouffroient aucune difficulté. Il y eut difpute fur le facrement de l'eucharistie à cause de la tranfubftantiation que les Lutheriens ne vouloient pas reconnoître, quoique Granvelle emploïât toute fon éloquence pour la leur perfuader. Ils vouloient feulement admettre que le pain & le vin font donnez avec le corps & le fang de Jefus Chrift. Bucer qui interieurement étoit facramentaire, s'accommodoit encore moins de cet article. On ne convint pas non plus fur ceux de la puiffance de l'églife, de la confeffion & de la fatisfaction, du culte des faints & du facrifice de la meffe, des meffes privées, de la communion fous les deux efpeces, & du célibat, fur lefquels on demandoit des corrections ou des explications. Sur l'article de l'églife, les Lutheriens nioient qu'il appartînt à l'église exterieure d'interpreter l'écriture fainte, & que le concile general en put porter un jugement infaillible. Sur la confeffion ils ne vouloient pas qu'elle fut de droit divin; fur la fatisfaction, qu'elle fut une com penfation des peines méritées par le peché. Ils rejettoient abfolument le culte & l'invocation des faints; ils nioient que la meffe fut un facrifice qui put être appliqué pour les vivans & pour les morts, & qu'elle put nous mériter la remiffion des pechez. Ils demandoient enfin le rétabliffement de la communion fous les deux efpeces, l'abolition du célibat des prêtres, mais avec des adouciffemens qui firent croire à l'empereur qu'ils n'étoient pas éloignez de la paix,

CIII.

pofe à la diéte les ques & des Pro

avis des Catholi

teftans.
Acta collect. Ra-

En effet le huitiéme de Juin ce prince rapporta A N. 1541. dans l'affemblée les articles accordez, & ceux qui étoient disputez. Il marqua tout ce qu'on avoit fait L'empereur pro& jufqu'où on en étoit venu, aflura que ceux de la conference avoient fait leur devoir, & après avoir accordé plufieurs points d'une extrême importance, il dit que les théologiens des Proteftans de leur côté avoient expofé leur fentiment fur les autres articles qui n'étoient point accordez. 11 prefenta aux princes & aux états les deux écrits, les priant d'en déliberer, & de déclarer ce qu'ils en penfoient, & leur demanda d'avifer à la reformation des deux états civil & ecclefiaftique, ajoûtant

que de fa part il n'oublieroit rien pour procurer la

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paix, & qu'il ne doutoit pas que le légat du pape ne fut dans les mêmes difpofitions. Comme dans l'affemblée des princes le plus grand nombre étoit celui des évêques, ceux-ci rejetterent entierement le livre de la concorde, & tous les actes de la conference & mirent leurs avis par écrit d'un ftyle affez dur mais les électeurs & les autres princes intereffez à la confervation de l'empire, & qui defiroient la paix, n'étant pas du sentiment des évêques, firent un autre écrit beaucoup plus moderé, qui fut prefenté à l'empereur le deuxième de Juillet, dans lequel ils le fupplient comme le protecteur de l'églife, de communiquer l'affaire au légat du pape fuivant le décret de la diéte de Haguenau, d'examiner foigneufement avec lui s'il le trouve dans les articles accordez quelque chofe qui foit contraire à la doctrine des faints peres, ou aux pratiques de l'église, de faire expli

tispen Argentré Melanchton, lib. epist. 24. & 25.

pag. 199.

quer ce qu'il y aura d'obfcur: après quoi il trateroit A N. 1541 avec les Proteftans, & emploïeroit fes foins pour les engager à convenir fur les autres articles, ou à les remettre au jugement d'un concile general ou d'un national de tous les états d'Allemagne.

CIV.

prefentent leur ré

reur.

Sleidan. ibid. ut

442.

Parmi les états il y en avoit qui étoient oppoLes Proteftans fez à la reformation, & l'on croit qu'ils furent ponse à l'empe- caufe qu'on remit toute l'affaire à la décision du légat. L'empereur leur répondit le feptiéme de JuilSupra pag. 441.6 let qu'il avoit cru qu'ils fe feroient expliqués plus au long & d'une maniere moins obfcure, aïant eu le livre fi long-tems entre leurs mains; mais que puifqu'ils ne l'ont pas fait il fuivra leur avis, en communiquant l'affaire au légat, afin de ne rien omettre de ce qui concerne fon devoir. Les Proteftans prefenterent leur réponse à l'empereur avec une explication plus étendue des articles accordez, & montrant combien il feroit facile de convenir des autres; cependant ils infifterent fur la confeflion d'Aufbourg, à laquelle ils vouloient s'en tenir, & à l'égard de la demande de l'empereur touchant la réformation de l'état civil, ils remontroient qu'on devoit rappeller l'ufage des reglemens faits Aufbourg il y avoit onze ans : & pour ce qui concerne le gouvernement ecclefiaftique, ils donnoient à entendre qu'on pourroit le regler fi l'on enfeignoit l'évangile dans toute fa pureté, fi felon les loix anciennes on choififfoit des miniftres de l'églife du confentement du peuple, fi les évêques confervoient l'adminiftration civile, & fi ne pouvant ou ne voulant vacquer à leur devoir par une coûtume qui n'est que trop inveterée,

inveterée, ils en députoient d'autres qui s'en acquirtaffent avec édification, & qui fufsent entretenus des biens du benefice; 'fr l'on permettoit le mariage aux prêtres ; fi l'on rétranchoit de l'églife la fimonic qui fait qu'on trafique des chofes les plus faintes ; fi les bien étoient diftribuez felon les loix anciennes ; fi l'on avoit foin d'inftruire les jeunes gens dans la pieté, & de les affermir dans la faine doctrine ; fi les pecheurs publics & déclarez étoient rétranchez de la communion de l'égli fe, jufqu'à ce qu'ils rentraffent dans leur devoir; fi le magiftrat rempliffoit dignement fes obligations en abolisfant le faux culte, fi pour juges ecclefiaftiques on choififfoit des hommes qui s'informassent exactement des miniftres, du peuple, & des vices d'un chacun.

AN. 154.

CV.

Réponde du légat

aux propofitions de l'empereur.

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Sleidan ibid.

fuprà lib. 14 p.

442.

-Extat.

apud

tom 2.Rer. Germ.

Pallavicin. hift.

L'empereur aïant donc communiqué toute l'affaire au légat du pape, & faisant inftance auprès de lui fur la réforme qu'il demandoit de l'état ecclesiastique, ce prélat après y avoir mûrement penfé, donna fa réponfe par écrit, conçûë en termes affez ambigus. Il difoit qu'aïant vu le livre Melch. Goldaft. prefenté à l'empereur, & tous les écrits des deputez pag. 223. de la conference avec les apoftilles faites de part conc. Trid. lib. 4. & d'autre, il trouvoit que comme les Proteftans cap. 15., differoient en certains articles de la créance com--. mune de l'églife, fur lesquels il efperoit avec le secours de Dieu de les voir bien-tôt d'accord avec les Catholiques; l'on ne devoit point passer outre, mais remettre le tout au pape & au faint fiege, qui décideroit les controverfes, ou dans le concile general qui fe tiendroit bien-tôt, ou de quelTome XXVIII.

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