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gnoient de l'ancienne religion, & il fuivoit ce der

AN. 1541. nier parti.

VIII. Henri propofe

refule.

Henri VIII. voïant que ce prince fe laiffoit gouune entrevue au verner par les Catholiques qui dépendoient trop de roi d'Ecoffe qui la la cour de Rome, craignit qu'enfin ils ne l'engageaflent à s'unir contre lui avec le pape & l'empereur. Cette crainte lui paroiffoit d'autant micux fondée, qu'il ne pouvoit plus gueres compter fur le roi de France qui avoit accoûtumé de conduire la cour d'Ecoffe, parce que cet ancien ami étoit extrémement refroidi envers lui ; c'eft ce qui lui fit prendre la refolution d'emploïer toute fon adreffe pour gagner le roi d'Ecofle, & l'engager à rompre avec la cour de Rome. Il lui envoïa un député pour lui demander une entrevûë à York; Jacques accep ta la propofition, & promit de fe rendre à Yorck où Henri alla l'attendre: mais fes amis zélez pour la religion catholique, lui firent fi bien connoître les confequences fâcheufes d'une femblable entrevûë, qu'ils lui perfuaderent de chercher quelque pretexte pour s'en difpenfer. Henri étoit donc déja à Yorck où il l'attendoit, lorfqu'il en reçut des lettres d'excufes de ce qu'il ne pouvoit pas avoir le plaifir de fe rendre auprès de lui. Le roi d'Angleterre en fut piqué jusqu'au vif; & ce refus qu'il regarda comme un affront, produifit bien-tôt après une rupture entre les deux roïaumes.

IX.

Supplice de la

Ces divifions n'empêchoient pas les perfecucomtelle de Salif- tions en Angleterre. On y punissoit de mort tous ceux qui fe déclaroient en faveur du pape, & qui Act. publ. Angl. paroiffoient oppofez aux entreprises du roi. Pour

buri,mere du cardinal Polus.

tom. 14. pag. 652.

confommer ces cruautez, Henri donna ordre que

la comteffe de Sarum ou Salisburi, mere du cardi- AN. 1541. nal Polus fubit la rigueur de la fentence dont il fufpendoit l'execution depuis deux ans, dans l'efperance que cette suspension engageroit le cardinal à le menager un peu plus, & ne pas écrire contre lui: mais lorsqu'il vit éclater de nouveaux foulevemens dans les provinces feptentrionales de fon roïaume; il fit couper la tête à cette vertueuse dame, en qui finit le nom & la race des Plantagenetes.

X.

les Indes.

Horat. Turfelin.

vta Franci,es

Xaverii l. 1.6. I

En Portugal François Xavier & Simon Rodriguez difciples d'Ignace de Loyola, fe préparoient çois Xavier pour toûjours à aller répandre la foi & la lumiere de l'é- aller précher dans vangile dans le nouveau monde. Mais en attendant le départ de la capitane fur laquelle ils devoient in s'embarquer avec Martin Alphonfe Souza qui commandoit la flote roïale, ils travailloient dans Lif bonne au falut des ames & y faifoient de fi grands progrès, que quelques feigneurs de la cour confeillerent au roi de les retenir en Portugal, plûtôt que de les envoïer aux Indes. Les deux miffionnaires aïant été informez de ce deffein, écrivirent à Rome à leur pere Ignace pour le conjurer de faire parler le pape en leur faveur ; Paul III. fut d'avis de laiffer les Portugais maîtres de cette affaire; & Ignace manda aux deux peres qu'ils devoient fuivre la volonté du roi de Portugal, quoique son avis fut que Xavier allât aux Indes, & que Rodriguez feul demeurât, & le roi y consentit, ce qui fit beaucoup de plaifir à Xavier qui brûloit d'ardeur d'aller prêcher l'évangile aux infidéles.

AN. 1541.

Le temps propre à la navigation étant done venu, le roi l'inftruifit de toutes les voies qu'il pourroit prendre fous fon autorité dans tous les lieux de fon obéiffance aux Indes, pour y établir bref du pape touchant fa million. la foi. Il lui remit enfuite brefs du pape

XI.

Il reçoit du roi.

de Portugal le

C. 13.

quatre

Turfelin ibid. qu'il avoit reçus pour lui., l'un qui lui confirmoit Maffée hist. 1.12. la qualité de nonce apoftolique dans le nouveau monde; l'autre qui lui donnoit tous les pouvoirs, que l'églife pouvoit lui accorder pour la propagation de la foi dans tout l'Orient; le troifiéme qui le recommandoit à David roi d'Ethiopie, & le quatrième pour tous les princes & les régences des Ísles & de la Terre-ferme, depuis le Cap de Bonnc-Efperance, jufqu'à la presque Isle de delà le Gange. Le roi donna ordre à fcs officiers de lui fournir tout ce qui étoit néceffaire pour fon entretien & celui de deux faints prêtres qui s'étoient joints à lui pour le voïage, l'un que faint Ignace lui avoit envoïé de Rome, appellé Paul Camerte & l'autre qu'il avoit gagné pendant fon féjour à Lisbonne, & qu'on nommoit François Marçille; mais le faint n'accepta rien que quelques petits livres de picté, & une mauvaise cafaque de gros drap pour fe garantir du froid qui eft violent vers le Cap de Bonne-Efperance. On voulut l'obliger à prendre du moins un valet pour le fervir, à quoi le faint répondit, que tant que fes deux mains fe porteroient bien, il n'avoit pas befoin d'autre ferviteur,

XII.

Enfin après un fejour de huit mois entiers à Il s'embarque & Lisbonne, il s'embarqua le huitiéme d'Avril 1541. jour de fa naiffance, fur le vaiffeau du nouveau

part pour les Indes.

gouverneur

Mae hift. l. 12.

Turfel nibid.c13.
Maffee
Ribadin. l. 3. c. 3.
A Cefta de rebus

Indicis,ferè initio

comment.

gouverneur des Indes. Ce vailleau contenoit près AN. 1541. de mille perfonnes, officiers, matelots, foldats, marchands, cfclaves, & toute l'occupation du faint fut de s'appliquer s'appliquer au falut de ces paffagers; inftruifant les uns, corrigeant les autres, invitant chacun à fe confeffer, retranchant les querelles & les juremens, & fe faisant aimer de chacun par fa douceur & fa bonté. Son naturel gai & fa complaifance lui attirerent l'eftime des plus brutaux & des plus libertins, qui prenoient plaifir à l'entendre parler de Dieu. Il prêchoit tous les Dimanches au pied du grand mât, & ne vivoit que de ce qu'il pouvoit mandier dans le navire, aïant refufé dès le premier jour de manger à la table du viceroi, ou de permettre qu'on lui en portât. Les maladies qui furvinrent dans le vaiffeau exercerent fa charité; il voulut être l'infirmier de tous, il les fervit dans tout ce qu'il y avoit de plus bas & de plus rebutant, fa chambre étoit une infirmeric, if la remplit de malades, & alloit coucher fur le tillac, lorsqu'il vouloit prendre quelque repos, n'aïant point d'autre oreiller que des cordages.

a

Le viceroi Souza aïant enfin doublé le Cap de Bonnc-Esperance, & par un long circuit échappé à beaucoup de tempêtes affez furieuses, la crainte de faire naufrage fe changea en joïe, & à la faveur d'un temps calme, on commença à pourfuivre l'autre côte d'Afrique entre l'Orient & le Midi, d'où aïant fait environ fix cens licues au delà du Cap, & emploïé cinq mois entiers à cette navigation en de continuels travaux, on arriva fur la fin du mois d'Août au port de Mozambique

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dans le Zangucbar entre l'Abyflinic au feptentrion

A N. 1541. & l'Ocean Ethiopique au midi, vis-à-vis l'ille de Madagascar.

XIV. Ignace & fes

leur profeffion fo

217.

faciet. l. 3. n. 11.

1541.

Dans cet intervalle Ignace commença à prencompagnons font dre le gouvernement de fa focieté le jour de Pâlemuelle. ques dix-feptiéme d'Avril de cette année Et Bouhours vie de le vingt-deuxième du même mois tous ses com5. Ignace liv. 3.P. pagnons qui étoient à Rome firent leur profefOrland, in hift. fion folemnelle après avoir vifité les fept églises, qui font les principales ftations de Rome. La cercmonie de la profeffion se fit dans faint Paul, qui eft hors des murs de la ville. Ignace y dit la messe, & y reçut les vœux de fes compagnons avant que de leur donner la communion. Ils s'engagerent tous comme lui à l'obfervance d'une chafteté, d'une pauvreté & d'une obéiffance perpetuelle, felon la forme de vivre contenue dans la bulle de leur inftitution. Ils promirent de plus une obéiffance fpeciale au fouverain pontife à l'égard des miffions marquées dans la même bulle, & ils s'obligerent à enfeigner aux enfans la doctrine chrétienne. Il n'y eut que le faint qui fit immédiatement toutes ces promesses au pape, les autres firent la leur à lui-même comme à leur general & à leur chef, en lui baifant humblement la main pour marque de leur foumiflion & de leur obéiffance.

X V. Ocenpations de

mc.

La premiere fonction de ce nouveau general ce fait dans Ro- après fes vœux prononccz, fut d'aller faire le catechifme dans l'église de fainte Marie de Strata, qui fut donnée à fa compagnie, parce que les res n'occupoient qu'une maifon de loüage; il

Orland, ibid. n.

14 15. 16.

pe

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