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fes des Lutheriens. On y déclamoit fort contre les pratiques de la religion catholique, contre fa doctrine & contre l'églife qu'on traitoit de marâtre & de traîtreffe. Le cinquième étoit une épitre à un frere, qui commençoit par ces paroles : La grace, paix & mifericorde de Dieu. On y déclamoit d'une maniere feditieufe & impie contre les mérites de Jefus-Chrift; on y railloit les céremonies de l'églife & les évêques; on y parloit avec beaucoup d'impieté du figne de la croix. Après la condamnation de ces cinq livres, les commiffaires en presenterent encore cinq autres, qui furent de même cenfurez.

Le premier étoit intitulé: Brief enfeignement tiré hors la fainte écriture, pour amener la perfonne à volontiers mourir, & ne point craindre la mort, dans lequel on découvrit beaucoup d'erreurs, dont la premiere étoit, que tout mérite dans 1 homme eft ôté; ç'a été le diable, difoit ce livre, qui a a le premier apporté ce mot fur la terre, auffi long-temps que nous vivons, nous pouvons meriter, & toutefois il ne ment point, nous meritons certes, mais c'eft l'enfer. Propofition manifestement contraire à l'écriture fainte, qui dit, qu'on rendra à chacun felon les œuvres, & que chacun recevra fa récompenfe felon fon travail ; & par confequent héretique. La feconde difoit, qu'il ne falloit point faire de bonnes œuvres pour le falut, la rémiffion & la fatisfaction des pechez, ce qui étoit exprimé en ccs termes : Nous ne faifons point nos bonnes auvres pour falut > avoir rémiffion de nos pepour chez, ou pour fatisfaire, car cela appartient feu

AN. 1541.

lement aux œuvres & mérites de Jefus-Chrift dans AN. 1541 fon amere paffion & fa mort. Nous devons aussi lui attribuer la fatisfaction de nos pechez. Cette proposition eft héretique, parce que l'écriture enfeignant que le merite de la paffion & de la mort de Jefus-Chrift produit principalement en nous le falut, la rémiffion des pechez & la fatisfaction, elle démontre auffi que nous devons travailler & faire de bonnes œuvres pour être fauvez, pour obtenir la rémiffion de nos pechez, & pour duëment fatisfaire. La troifiéme regardoit la confiance qu'on a dans la feule parole de Dicu, & étoit ainsi énoncée : Notre juge Jesus-Christ ne connoît d'autre merite qu'un propre merite qu'il a merité par fa croix, & une ferme foi & confiance en fa feule parole. Cette propofition qui contient l'hérefie de Luther, eft par confequent erronnée & contraire à la foi catholique qu'elle enfeigne que la feule foi dans la parole de Dieu, procure le falut & la rémiffion des pe

chez.

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en ce

Le fecond livre avoit pour titre,expofition des dix commandemens de la loi, dont on tira les propofitions fuivantes. La premiere conçue en ces termes la maladie fpirituelle nous affoiblit tant qu'entre toutes les chofes que nous fommes obli

gez
de faire ou de laiffer, nous ne pouvons rien
faire ni laiffer. Cette proposition est erronée dans
la foi & dans les mœurs, parce qu'elle ôte aux im-
pics toute préparation à la vertu & à la pénitence,
La feconde en ces termes, l'accompliffement des
commandemens, eft de fe commettre & s'aban-

donner tout-à-fait à Dieu, afin que lui feul operc en nous & faffe fa volonté en nous. Certes, ces commandemens requierent que l'homme foit pour cela, s'offrant à Dieu comme mort, & n'étant rien. Propofition heretique, en ce qu'elle prétend que la bonne action vient totalement de Dieu, & en aucune maniere de l'homme, ou de fon libre arbitre. La troifiéme ainfi exprimée:Nous avons besoin de nous occuper aux chofes qui ne font en aucun licu commandées, pour tant qu'elles ne font point agréables à Dieu, auffi ne peuvent en rien profiter. Cette propofition étant évidemment contraire aux faintes écritures, eft cenfurée comme héretique.

AN. 1541.

Le troifiéme livre de l'inftruction des enfans dans lequel l'auteur enfeigne que les enfans doivent éviter le culte des images, comme fice culte étoit contraire à la volonté de Dieu; de plus que le fidele ne doit rien faire que ce qui eft contenu dans la bible. L'un & l'autre font impies & héretiques. Dans un quatriéme livre intitulé les faintes évangiles de Jefus-Chrift, il y avoit au commencement une ex_hortation qui ne respiroit que la doctrine Lutherienne, & condamnoit comme des traditions humaines beaucoup de points de la doctrine de l'églife, & l'invocation des Saints. Enfin dans le cinquiéme livre fous le titre de confolation chrétienne on avoit extrait cette propofition, dont voici les termes. Cette commemoration des faints martyrs n'est par nous faite à autre fin qu'à ce que nous foïons amenez & faits hardis pour endurer les semblables maux qu'ils ont endurez. Ladite comme

moration eft mêlée de fuperftition & de folie, de

AN. 1541. Jaquelle font mûs tous ceux qui les célebrent & honorent, à ce qu'ils ne fouffrent les maux que les faints nous enseignent par exemple devoir par nous être foufferts & endurez patiemment. Cette propofition eft qualifiée de vaine, infenfée, contraire à la pieté catholique qui célebre les fêtes des faints martyrs afin d'honorer Dieu & fes faints, d'obtenir par leurs mérites & par leurs prieres la rémission de nos pechez, acquerir la devotion & la pratique des vertus, pour être un jour participans de leur bonheur. Ce livre contient encore plufieurs autres impietez & hérefies.

XXV.

Ouvrages de Co

chiée contre les

Lutheriens.

Cochlens at

fcript.Lutheri hoc ann. p. 303.

XXVI.

Contestations au

Cochlée continuoit toûjours d'exercer fa plu me & fon zele contre les Lutheriens. Il s'étoit rendu à Ratisbonne dans le temps du colloque & de la diéte, & il y publia trois écrits l'un le dix-huitiéme de Juin, par lequel il juftifie les Catholiques de ce qu'ils vouloient qu'on attendit la décision du futur concile, touchant les articles accordez & débattus fans rien regler auparavant. Le fecond eft une lettre touchant une conference particuliere qu'il avoit eûë avec l'électeur de Brandebourg, qui roule fur trois points; fçavoir, fur l'église, sur le facrifice de la messe, & fur l'invocation des faints. Le troifiéme cft une traduction d'un fragment d'un commentaire Grec fur le canon de la meffe touchant la confecration.

Dès le commencement de l'année fuivante 15 4 2. fujet de l'évêché il arriva une affez grande conteftation entre les

de Naumbourg.

Catholiques

lib. 14. pag. 455.

Paul Lange de

Melchior Adam in vitá theolog.

Catholiques & les Proteftans au fujet de l'évêché de Naumbourg, qui étoit vaquant par la mort de AN. 1542. fon évêque. Les chanoines avoient élû en fa place sleidan in comm. Jules Phlug, qui étoit un des théologiens de la dié- & feq. te de Ratisbonne pour les Catholiques, & qui epif. Necburg. s'étoit acquis beaucoup de réputation par fes ouvrages, & particulierement par fon livre de l'in- German. ftitution de l'homme chrétien qu'il écrivit contre Luther. Mais le prince électeur de Saxe contestant aux chanoines de Naumbourg le droit de nommer -à l'évêché, parce que cette ville étoit dans la Mifnie province de Saxe dont il étoit fouverain, dépofa Phlug & donna ce siege à Nicolas Amstorff, ou Amsford miniftre Lutherien & théologien de Wittemberg, qui fut reçû & installé évêque par Luther dans le mois de Janvier 1542. & qui depuis compofa en langue vulgaire un écrit touchant fa nomination, où il foutient que le troupeau de Jesus-Christ ne doit point être confié aux foins d'un homme ennemi de la faine doctrine. Phlug étant ainfi exclu composa de son côté plufieurs petits ouvrages qu'il adreffa aux états de l'empire , pour leur faire voir la juftice de son droit & le tort qu'on lui faifoit. Le prince de Saxe y répondit, & prétendit prouver par un long difcours les droits de fa maifon qui étoient très-anciens, & dans le nombre des raifons qu'il alleguoit pour ne pas fouffrir que Phlug fut évêque de Naumbourg, il se fondoit fur celle-ci, que Phlug étoit ouvertement oppofé à la confeffion d'Aufbourg.

XXVII.

L'empereur après la défaite de Ferdinand fon L'empereur con

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