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fujet fur lequel il écrivoit, fi ce n'eft qu'on y voit AN. 1542. qu'il en prend occafion de s'élever au-deflus de François I. vantant beaucoup les fervices qu'il prétendoit avoir rendus à l'église, & s'efforçant au contraire de montrer que le roi de France loin de la fervir lui avoit beaucoup nuit.

XXXVIII. Edits du roi de

Lutheriens.

Sleidan lib. 14. p. 470. & 471.

Les actions de François I. fi oppofées à ces vaiFrance contre les nes plaintes faifoient affez l'apologic de ce prince pour qu'il dût fe mettre peu en peine d'y repliquer auffi pendant que Charles le décrioit fur fon pretendu défaut de zéle, pour le bien de l'églife, chaque jour il donnoit quelque marque nouvelle de fon attention à empêcher dans fon roïaume le progrès des nouvelles erreurs. Son parlement venoit de faire défenfes aux imprimeurs & libraires fous de très groffes peines, d'imprimer & vendre aucuns livres cenfurez & fufpects, & nommément les livres de l'inftitution chrétienne de Jean Calvin. Et lui-même le feptiéme de Juillet à la priere de l'inquifiteur de la foi, venoit d'ordonner d'avertir le peuple dans les fermons & les inftructions, d'être attaché à la foi de l'églife, & de déferer ceux qu'ils connoîtroient pour Lutheriens, & dans des fentimens contraires à la religion. Il enjoignit aux curez & vicaires de s'informer s'il n'y en avoit point dans leurs paroisses qui niassent le purgatoire, qui cruffent que l'homme n'étoit pas justifié par ses bonnes œuvres, qu'il falloit invoquer Dieu feul & non pas les faints, que le culte des images étoit idolâtrie, que les faints ne faifoient point de miracles, que les céremonies de l'église ne fervoient de rien, que fes loix n'obli

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geoient perfonne, que la connoiffance de l'évangile étoit néceffaire indifferemment à tous, que l'é- AN. 1542. criture fainte se devoit lire en langue vulgaire, qu'il ne convenoit pas de prier Dieu en latin, que le prêtre ne remet pas les pechez par le facrement de penitence, étant feulement le miniftre de Dieu qui feul les remet, que l'églife n'a pas le pouvoir d'obliger fous peine de peché mortel, qu'il cft permis en tout temps de manger de la chair. Enfin il commanda à fes parlemens de proceder contre ceux qui auroient des livres héretiques, & qui tiendroient des affemblées fecretes, ordonnant à la Sorbonne d'en faire une exacte recherche, afin qu'on les punît. Le même jour que cet édit fut publié, on fit unc proceffion generale dans laquelle la châffe de fainte Genevieve fut portée folemnellement, & il y eut quelques héretiques de brûlez.

XXXIX. Procedures contre le curé de Sainte Croix de

la

Dans le même temps le curé de Sainte Croix de la cité à Paris, nommé François Landry fut soupconné de favorifer les nouvelles erreurs, parce- cité. qu'il ne difoit jamais de meffe, alleguant pour ex- slidin ut fuprà cufe qu'il ne pouvoit boire de vin. La faculté de lib. 14. p. 472. théologie informée d'ailleurs des fentimens erro- jud. tom. append. pag. 12v

D'Argentre coll

nez qu'il débitoit ou en chaire ou autre part, col..
le manda & voulut lui faire approuver & figner
un formulaire de doctrine qui contenoit les arti-
cles fuivans; que le facrifice de la messe a été in-
ftitué par Jesus-Chrift, & qu'il eft utile aux vi-
vans & aux morts; qu'on doit prier les faints
afin qu'ils foient nos avocats & nos interceffeurs
Fff iij

1. in

auprès de Jefus-Chrift; que la fubftance du pain & AN. 1542. duvin eft changée au corps & au fang de Jesus-Chrift dans la confecration; qu'il n'eft permis qu'aux prêtres de confacrer & de communier fous les deux efpeces; qu'on doit obferver les vœux monaftiques; que les ames font foulagées en purgatoire par les pricres, les jeunes & d'autres bonnes œuvres ; que les loix de l'églife obligent touchant le jeune & l'abstinence des viandes en certains jours ; qu'il y a un seul fouverain évêque & pape dans l'églife, auquel on cft obligé d'obéir de droit divin; qu'il y a beaucoup de choles qu'on doit néceffairement croire, quoiqu'elles ne foient pas marquées dans les faintes écritures; que la peine du purgatoire eft remife par les indulgences du pape; que les prêtres quelque indignes qu'ils foient, ne laissent pas de confacrer le corps de Jesus-Chrift; qu'il faut confeffer tous les pechez mortels au prêtre & recevoir de lui l'abfolution, que l'homme a fon libre arbitre pour bien & mal faire, & pour se relever du peché par la penitence; que la remiffion des pechez ne s'obtient pas par la feule foi, mais auffi par la charité & par une vraie penitence; que l'églife & les conciles legitimement affemblez font infaillibles; qu'il appartient à l'église d'expliquer & d'interpreter l'écriture fainte. Le curé lut tous ces articles & demanda à les examiner à loifir,ce qu'on lui accorda; mais quelques jours après il dit pour toute réponse que tout ce que l'églife enfeignoit fur ces matieres étoit faint & catholique, & il réfufa de figner les articles qui lui avoient été presentez,

ce qui ne fatisfit pas la faculté. Mais elle ne put rien obtenir de plus pour lors.

reur

,

AN. 1542.

pereur.

XL.

pape
par contre l'em-
Pallavicin. hift.
cap. 1.1.

conc. Trid. lib. 5.

Quoique François I. qui favorifoit en tout le zé- François I.envoie le de la faculté, montrât affez par cette attention fon apologie au particuliere que les plaintes de l'empereur n'étoient pas fondées, il crut néanmoins qu'il devoit y répondre d une maniere plus expreffe ; c'eft ce qu'il fit dans une apologie qu'il envoïa au pape, & dans laquelle il reproche beaucoup de chofes à l'empe& en particulier le fac de Rome & la prifon du pape Clement VII. & après avoir rapporté l'origine de leurs querelles dont il rejette toute la faute fur Charles V. il conclut qu'on ne pouvoit lui imputer d'avoir ni empêché ni retardé la célebration du concile, d'où il ne lui revenoit aucun avantage. Que bien loin de faire à la religion l'injure qu'on lui imputoit, il avoit à l'imitation de fes ancêtres, emploïé tous ses soins à la conserver ; témoin les édits rigoureux qu'il avoit faits, & l'execution qui s'en faifoit tous les jours dans son roïaume. Qu'il prioit donc le pape, de n'ajoûter aucune foi aux calomnies de l'empereur, & de compter fur lui comme fur un prince entierement devoué au service du faint fiege.

Le pape voulant agir en pere commun dans cette occafion à l'exemple de fes predeceffeurs, nomma deux légats, les cardinaux Contarin & Sadolet, pour le rendre aux cours de ces deux princes, & travailler à leur reconciliation parfaite, en les obligeant à quitter leurs inimitiez particulieres en faveur de la caufe publique, de peur que leur difcorde ne fût un obftacle à la tenuë du

XLI. Le pape veut accorder l'empereur & le roi de Fran

ce.

sleidan. in comm. Spond. bune

lib. 15. pag 479.

ann. n. 12. 13.

concile & au rétablissement de la religion Catholi AN. 1542. que dans les païs infectez des erreurs de Luther. Mais peu de temps après cette nomination Contarin étant mort le pape lui fubftitua Michel de Sylvie cardinal évêque de Vifeu en Portugal, au grand étonnement de la cour de Rome qui fçavoit que l'empereur auquel ce cardinal étoit envoïé, n'avoit pas beaucoup d'eftime pour lui, auffi ne réuffit-il pas dans fa légation, non plus que Sadolet auprès du roi de France, parce que la guerre étoit déja déclarée entre ces deux princes.

XLII. Cranmer infor

me Henri VIII.

de la vie licen

ticufe de la reine.

Burnet hifi. de la

428.

Sanderus
B01. de la tradus

fch fm. lib. 1. pag.

tion.

Dans le temps que Henri VIII. paroiffoit le plus content de fon nouveau mariage avec Catherine Howard, Cranmer archevêque de Cantorbery vint troubler fa joïe par le rapport qu'il

reforme liv.3.pag. lui fit de la vie licentieufe & débauchée de cette de princeffe. Pendant que le roi étoit à Yorck, un nommé Laffels vint réveler à ce prélat qu'il avoit appris de fa fœur ancienne domeftique de la ducheffe douairiere de Norfolk, que la reine avoit fort mal vécu avant fon mariage, quelle continuoit la même vie depuis qu'elle avoit épousé le roi, & que deux hommes entr'autres François Dirham & un nommé Mannock s'étoient fouvent approchez d'elle. Cranmer aïant communique ce secret au chancelier & à quelques conseillers d'état, qui étoient à Londres, tous conclurent que l'archevêque en informeroit le roi dès qu'il feroit de retour d'Yorck. Cranmer fit donc un memoire qu'il rémit entre les mains du prince, en le priant de le lire en particulier. Le roi crut d'abord que c'étoit une calomnic. Il ne laiffa

pas

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