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pas d'ordonner au garde du fceau privé d'aller trouver Laffels fous quelque pretexte & de l'inter- AN. 1542. roger en fecret. On le trouva ferme dans fa dépofition, on interrogca fa fœur qui confirma ce qu'elle avoit dit à fon frere ; & fur leurs témoignages on arrêta Dirham & Mannock, qui en dirent plus qu'on n'en vouloit fçavoir. Il y eut encore de forts foupçons contre un nommé Culpeper, que la dame de Rochefort, celle qui avoit accufé fon mari d'avoir un commerce criminel avec Anne de Boulen, avoit fait entrer dans la chambre de Catherine à onze heures du foir, pendant que le roi étoit à Lincoln,& qui y étoit demeuré jufqu'à quatre heures du matin, la reine lui aïant fait present d'une chaîne d'or, & d'un riche bonnet en la quittant.

Sur tous ces rapports l'archevêque de Cantorberi & quelques autres confeillers eurent ordre d'aller interroger la reine, qui nia d'abord les crimes dont on l'accufoit; mais dans un fecond interrogatoire voïant que tout étoit découvert, elle avoia fa vie criminelle, & figna fa déclaration. Cet aveu troubla fort le roi qui fit d'abord condamner à mort Dirham, Mannock, & Culpeper; & voulant que l'accufation de la reine fût portée au parlement, il l'assembla le vingt-sixiéme de Janvier, & fur le rapport des commiffaires qui attesterent les faits fuffifamment prouvez, les deux chambres rendirent une fentence dans laquelle on conjuroit le roi de ne se point affliger de fa difgrace, & de pardonner à ceux qui avoient parlé contre la reine. Enfuite on expofoit que Catherine Tome XXVIII.

Ggg

fon

lui

XLIII.
La reine ad về

crime & on fait fon procès.

Sleidan in comm.

b. 14. p. 4.7. Burnet ut fuprà Spond, ad hunc

p. 430.

ann. n. 7.

avoit pris à son service Dirham, & une femme qui AN. 1542. avoit été temoin de leur commerce honteux, que cela montroit affez que fon deffein auroit été de vivre toujours de la même forte. Enfin le parlement prioit le roi de confentir, que la reine & fes complices, entr'autres la dame de Rochefort, fuffent pourfuivies pour crime de leze-majefté, & punies capitalement. On lui fit la même priere à l'égard de la ducheffe doüairiere de Norfolk grand-mere de la reine, de milord Guillaume Howard fon pere,. de la dame Howard fa mere, de la comteffe de Bridgewater, de cinq autres femmes & de quatre hommes, fur ce que toutes ces perfonnes avoient eu connoiffance des débauches de la reine, & n'en avoient pas averti le roi, & ce prince consentit à

tres.

XLIV.

Sander de fchifm. lib. 1. p. 202.

tout.

Ainfi Henri aïant confirmé cette fentence par pitée avec d'au- lettres patentes, la reine & la dame de Rochefort eurent la tête tranchée dans la place de la tour le douzième Février. La reine perfifta dans ce qu'elle avoit avoüé, qu'il étoit vrai qu'elle n'avoit pas bien vécu avant fon mariage avec le roi : mais elle protefta. toujours avec ferment & fur fon falut, que depuis qu'elle étoit femme du roi, elle étoit innocente des crimes dont on l'accufoit. Dans: la fentence qui la condamnoit on avoit déclaré criminelle de leze-majesté & punissable de mort, toute fille que le roi épouferoit pour vierge & qui ne le feroit pas, fi avant fes nôces elle ne lui reveloit pas la perte de fa virginité; ceux qui auroient eu: part à fa faute & l'auroient celée, devoient être

traitez avec la même rigueur. Cet acte du parle-
ment fut cenfuré du public. On trouvoit qu'il
étoit contre la nature, de punir un pere & une
mere pour n'avoir pas découvert la turpitude de
leur fille: auffi le roi modera cette severité, en fai-
fant grace à la plupart de ceux qui avoient été con-
damnez, dont quelques-uns toutefois demeure-
rent affez long-temps en prifon. Quant à cette der-
niere claufe qui condamnoit toute fille qui ne re-
veleroit pas
fon crime avant que d'époufer le roi,
elle fut tournée en ridicule & fournit quelques
traits de fatyre aux railleurs.

AN. 1542.

XLV.

Difpure dans l'aftouchant la ver

femblée du clergé

fion de la bible. > Burnet ut fuprà

Le clergé d'Angleterre qui étoit affemblé alors, s'occupa d'abord à examiner la nouvelle verfion de la bible & nomma des évêques pour la revoir, Ceux qui favorifoient la religion Catholique foutenoient que cette traduction étoit pleine de fautes, & que ce feroit faire un grand tort au peuple que de lui permettre de la lire avant qu'elle fût corrigée. C'étoit le fentiment de Gardiner, & il paroissoit assez bien fondé. Mais l'archevêque de Cantorbery s'appercevant du deffein de Gardiner, obtint du roi que la correction feroit commise aux deux univerfitez, où il avoit beaucoup plus de credit que dans l'affemblée du clergé. Plufieurs évêques s'y oppoferent fortement, & même quelques-uns d'entr'eux firent enregistrer leur proteftation. Mais tout cela fut inutile, parce que le roi s'étoit déja déclaré, & qu'il ne vouloit pas être contredit. Il accorda même le douziéme de Mars à un libraire de Londres un pri

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432,

Act. publ. Angl.

tom. 14. p. 745°

vilege pour imprimer la bible en Anglois. Ce qui AN. 1542. donna lieu de croire que les Universitez nommées pour examiner cette traduction, ne la revirent pas, puifqu'il n'y avoit pas d'apparence qu'ils euffent pû le faire en si peu de temps.

XLVI.

Bonne Révêque de
Londres.

fi

Quelque-temps après que le clergé se fut sepaMandement de ré, Bonner évêque de Londres qui prenoit tantôt le parti des Catholiques tantôt des Lutheriens, mais qui d'ailleurs paroiffoit n'avoir pas d'autre religion que celle d'une complaifance aveugle pour toutes les volontez du roi, fit un mandement que Henri l'obligea de publier, & dont voici l'extrait. °. Il recommandoit à toutes fortes de perfonnes d'obéir aux ordonnances du roi. 2°. Il chargeoit les ecclefiaftiques de lire & de medite» tous les jours un chapitre de la bible avec les commentaires de quelque docteur approuvé, & de le retenir pour en pouvoir rendre raifon. 3°. Il ordonnoit la lecture du livre de l'institution chrétienne publié par les évêques. 4°. Qu'on lui amenât tous les vicaires afin qu'il pût les examiner ou faire examiner par fes officiers. 5°. Il exhortoit de s'opposer aux mariages clandeftins. 6o. Il défendoit de marier les veufs ou les veuves, à moins qu'on n'eut un bon certificat de la mort du premier mari ou de la premiere femme. 7. I recommandoit fort Finftruction des enfans, qu'on leur apprit à lire, leur religion, prier Dieu & à vivre faintement. 8°. Que les curez s'emploïaffent à réconcilier les ennemis, & à être d'un bon exemple à leurs paroiffiens. 9o. Il leur défendoit d'accorder la communion à ceux qui ne fe

à

feroient pas confeffez à leurs propres paftcurs. 10°. Il leur ordonnoit de ne point permettre que le peuple allât au cabaret le dimanche & les fêtes durant le fervice, où qu'il perdît fon temps à jouer au lieu d'être à l'églife. 11°. Il recommandoit qu'on expliquât au peuple toutes les fix femaines les fept pechez capitaux, & les dix commandemens de Dieu. 12o. Il défendoit à tous les prêtres de quitter leur habit. 130. Fl les chargeoit de ne point permettre à aucun prêtre de dire la meffe, à moins qu'il ne fût approuvé. 14°. D'exhorter le peuple à ne point blafphemer, ni faire aucun ferment, à s'abstenir de la médifance, de la calomnie, de la fornication, de la gourmandife, & de l'yvrognerie; en les chargeant de pourfuivre juridiquement ceux qui feroient coupables de ces crimes. 15o. On interdifoit aux prêtres toutes fortes de jeux illicites, & l'entrée des cabarets à vin & à biere, hormis dans une preffante néceffité. r6o. On leur défendoit de fouffrir les comedies & les pieces de theâtre dans les églifes. 170. On leur ordonnoit de ne point faire des fermons qui cuffent été prononcez dans les deux ou trois derniers fiecles; mais d'expliquer feulement l'épitre & l'évangile du jour, l'ufage des facremens, de la meffe, des céremonies, & de ne débiter aucunes fables. 18°. On leur défendoit de fouffrir qu'aucun prêchât fans: la permiffion de l'ordinaire ou du roi.

Cependant le pape Paul III. aïant indiqué le concile à Trente au premier de Novembre prochain, nomma fes légats pour y préfider en fon nom & en faire l'ouverture. Ils étoient au non

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