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AN.

de ceux qu'il a le plus travaillé, & où il raisonne 1543. avec plus de précision & de jufteffe. Il y traite en peu de mots les principales controverfes touchant les livres canoniques, l'autorité de l'églife, des traditions des conciles & des papes, le nombre des facremens, les conftitutions & les loix ecclefiaftiques. Cochlée y dit à Bullinger que s'il ne reprenoit que les abus qui se font gliffez dans l'église par la négligence des prélats, & que s'il ne s'élevoit que contre la vie scandaleufe & les mœurs corrompuës de quelques-uns du clergé qui ne s'acquittoient pas de leur devoir, non feulement il l'approuveroit, il ne craindroit pas même de le louer publiquement. Mais que parce qu'il attaque de front les principaux articles de la religion, il fe croit obligé en confcience de lui répondre. Cochlée met enco re entre fes ouvrages un traité du feu du purgatoire contre deux difcours d'André Ofiander, & un extrait en Allemand du jugement du clergé & de l'univerfité de Cologne touchant un livre de Bucer qui paroiffoit depuis peu.

XVIII.

de la focieté de

faint Ignace.

fociet. liv. 4. n. I.

Ignace de Loyola ne fe faifoit pas moins conAccroiffement noître par l'accroiffement de fon nouvel inftitur, que Cochlée par fes ouvrages. Il fe trouva beauOrland. in hift. coup de gens qui demanderent à entrer dans cette Bouhours vie de compagnie, & le pape dérogeant à la loi par la5. Ignace liv. 4. quelle il avoit fixé le nombre de ces nouveaux afsociez à foixante, permic par une autre bulle à Ignace de prendre autant de fujets qu'il s'en prefenteroit pour entrer dans fa focieté, après les avoir éprouvez. Cette bulle est du quatriéme de Mars

beg. 260.

E

AN. 1544..

Le roi de Por

un college à Co

1543. Dès-lors plufieurs villes d'Italie, d'Espagne, d'Allemagne & des Païs-Bas demanderent au general des ouvriers formez de fa main, & lui offri- XIX. rent des colleges pour en former d'autres. Il y eut tugal leur fonde peu de païs Catholiques où l'on ne reçut fes difci- nimbre. ples; en Portugal Jean III. leur fonda un college à Boubours ut fuConimbre en la province de Beira,pour être com- & suiv. me le feminaire de ceux qu'on deftinoit à aller prêcher dans le nouveau monde, & il prit un confesfeur dans cette compagnie.

prà liv. 5. p. 352.

Orland l. 5. n. S.

6.& feq.

XX.

lib. 15. pag sol. trouva Pontanus lib. 4Belcarius lib. 23.

I.

Charles V. partit alors de Cambrai fe pour Arrivée de l'emrendre à la diéte de Spire quiétoit indiquée pour pereur à Spire. la fin de Janvier, & il arriva en effet le neuvié- Sleidan, in comm. me du même mois. Ferdinand fon frere s'y trouva auffi avec tous les électeurs, & prefque tous les sond. hoc ans. *princes Catholiques & Proteftans à qui l'empereur avoit envoïé de Bruxelles un fauf-conduit datté du dixiéme de Decembre, dans lequel il excluoit ceux qui étoient ligucz avec les enne mis. Le pape craignant qu'on ne traitât à Spire des affaires de la religion au préjudice du faint fiege, y avoit auffi envoïé fur la fin de l'année précedente François Sfondrat Milanois évêque de Melfi, qui fut depuis cardinal; & afin d'avoir recours à Dieu parmi tant de guerres & d'hérefies, il avoit ordonné des prieres publiques dans toute la chrétienté, & lui-même en fit faire à Rome, accordant des indulgences femblables à celles du jubilé, à tous ceux qui prieroient pour la paix de l'églife & des princes.

XXI

L'affemblée de Spire fut des plus nombreuses, tous les électeurs s'y étant trouvez, ce qui juf- Ouverture de l'a

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diéte de Spire,

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Pallavicin. hift.

cap. 5. n. 2.

qu'alors avoit été affez rare. Le duc de Cleves y af A N. 1544. fista auffi; l'électeur de Saxe devant y arriver le dixSleidan ut fup. huitiéme de Février, le lantgrave de Heffe, l'arSonc. Trid. lib. 5. chevêque de Cologne, Frederic Palatin & le viceroi de Sicile allerent au devant de lui, & deux jours après fe fit l'ouverture de la diéte qui dura depuis le vingtiéme de Février jufqu'au dixiéme de Juin. L'empereur la commença par un difcours dans lequel il demanda des fecours extraordinaires contre le Turc & le roi de France.. dit qu'il n'étoit pas néceflaire d'exposer les raisons qui l'avoient porté à indiquer cette affemblée, qu'il l'avoit fuffifamment exposé dans fes lettres patentes données à Genes; que s'agiffant de s'oppofer à l'ennemi du nom chrétien qui avoit fait de fi grands progrès l'année précedente, il étoit réfolu d'emploïer toutes fes forces pour les arrêter, & de fe trouver lui-même en perfonne en cette guerre,comme son devoir l'exigeoit.

XXII.

Plaintes de l'em

pereur contre le roi de Feance.

Lib. 15. p 503.

1. 23. n. 53. Raynald, a bunc

au

Annum. n. 4.

Dans la fuite de fon difcours, il déclama avec beaucoup de paffion contre François I. il exagera l'alliance qu'il avoit faite avec Soliman,faisant voir Sleidan ut fuprà que c'étoit une conduite indigne d'un prince chréBelcar. in comm. tien. Il ajoûta que ce qui rendoit le Turc fi hardi & fi entreprenant, étoit que que le roi de France l'informoit de tout ce qui fe paffoit dans l'empire, des differends de la religion, des divifions publiques & particulieres dans les états, du gouvernement des affaires, & après en avoir conclu qu'il étoit néceffaire de fe déclarer contre ce prince, il parla des autres affaires qui concernoient la religion, & dit que l'examen en avoit été renvoïé au concile

qui n'étoit differé qu'à caufe de la guerre avec la France, & qu'il avoit pourvû à bien regler la cham- AN. 1544bre imperiale,afin qu'on n'eût plus fujet de se plaindre de les jugemens.

XXIII.

teftans contre le

&

duc de Brunswick fa réponse. leida. ut supp

2. 15. p. 505

Le même jour Ferdinand roi des Romains fit auffi demander du fecours aux princés par les am- Plaintes des Frobassadeurs, au sujet de la guerre de Hongrie. Enfuite l'électeur de Saxe, le lantgrave, & leurs alliez adrefferent la parole à l'empereur contre Henri de Brunswick, pour expliquer la conduite qu'ils avoient été forcez de tenir à fon égard, & prier ce prince de ne pas fouffrir qu'il le trouvât dans la diéte: mais parce que nous voïons, dirent-ils, qu'il s'y ingere lui-même malgré nous, nous protestons, puisque nous ne pouvons autre chose, & que nous ne voulons pas qu'il foit dit que nous aïons empêché ou retardé les déliberations de la diéte; nous proteftons, dis-je, que nous ne le reconnoiffons pas pour prince de l'Empire, & que nous ne fouffrirons pas que fa prefence porte quelque préjudice à nos droits. Cette proteftation ne demeura pas fans replique, Henri répondit par fon chancelier, que l'électeur de Saxe, le lantgrave & leurs alliez aïant violé les loix de l'empire & la foi publique, l'avoient dépouillé de fes états; ce qui l'avoit oblit gé de recourir à la chambre imperiale; que par leur conduite, ils font privez du droit d'affifter aux assemblées de l'empire, & méritent que tout le monde fuïc leur compagnie; que s'il eft obligé de se trouver avec eux aux déliberationis publiques, il proteste de fon côté que ce n'eft point de fon conɔ.

fentement qu'ils y paroiffent, & qu'il n'entend pas AN. 1544. que cela porte préjudice à fon action.

XXIV.

Le roi de Fran

Les princes Proteftans vouloient rendre raison de leur conduite, & entrer dans le détail de toute leur procedure, afin qu'on n'ajoûtât aucune foi aux accufations du duc de Brunswick; mais l'empereur les fit prier par l'électeur Palatin & par Naves, de remettre cette affaire à un autre jour, attendu qu'il étoit tard, & qu'il falloit fe retirer; dequoi les parties convinrent. Et parce que dans l'affemblée le lantgrave étoit aflis auprès du duc Jean prince Palatin, pour arrêter toute difpute, il vint s'affeoir entre ces deux princes, aïant auparavant protefté que cette place ne tireroit à aucune confequence, & ne préjudicicroit ni à lui ni à sa famille. On crut que l'empereur l'avoit engagé à faire cette démarche. Le jour précedent l'électeur de Sa xe & le lantgrave avoient prié le Palatin & Naves d'engager l'empereur à exclure de la diéte le duc de Brunswick, mais ils ne purent rien obtenir, l'empereur alleguant que ce prince ne pouvoit être exclu, qu'auparavant fon affaire ne fut jugée, & décidée. Avant la fin de cette féance, les Catholiques & les Protestans fur l'efprit desquels le difcours de l'empereur avoit fait beaucoup d'impression, lui promirent de l'affifter de toutes leurs forces contre le roi de France, & délibererent même entr'cux de ne lui plus donner la qualité de roi, jufques-là qu'ils le traiterent de regenat, de barbare, d'ennemi de Jefus-Chrift & de fon églife.

François I, qui s'étoit bien douté que Charles V.

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