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avocat & protecteur de l'églife, & de mettre leurs biens & leurs perfonnes fous la protection de l'un AN. 1544. & de l'autre. Tel fut le refultat de cette affembléc à laquelle préfidoit Georges de Brunswick frere d'Henri, comme prévôt du chapitre.

Cette déliberation étant venue à la connoiffance

de l'archevêque, il fit imprimer fa réponse dans
laquelle il prétendoit montrer que l'appel étoit
nul, parce qu'il n'avoit fait, dit-il, que ce qu'il
étoit obligé de faire, ce qui lui fait efperer, ajoû-
te-t'il, que
les chanoines fe défifteront de leur
pourfuite. Que pour lui, il continuera toujours
d'agir de même, parce qu'il y va de l'honneur de
Dieu & de la reformation des églifes. Par un au-
tre écrit, il répondoit à leurs accufations, & fai-
foit voir qu'il n'avoit aucun commerce particu
lier avec Luther ni avec Bucer; qu'il étoit bien
vrai qu'il penfoit comme eux fur la doctrine,
parce qu'elle s'accordoit avec la fainte écriture,
qu'il la tenoit pour apoftolique & digne d'être
reçue par tout; qu'il ne nie pas que Luther n'ait
été condamné par l'églife Romaine, mais que ç'a
été fans être oui, avec violence & d'une maniere
tirannique. Que quant à l'édit de Wormes, qui
felon eux, a condamné ce docteur, il n'en fut
informé qu'après l'impreffion & la publication de
l'édit. Ainfi lorfqu'ils avancent que l'édit a été
fait du confentement des princes, cela ne touche
point Luther, puifqu'on ne lui en a jamais rien
communiqué. Le décret d'Aufbourg touchant la
religion, ne fait pas plus d'autorité, & ne merite
aucune déference de fa part; puifque quand les

Tome XXVIII.

Xxx

LVI.

Réponse du préfon chapitre. sleidan ut fuprà

lat à l'appel de

b. 16. p. 525. 526.

cipaux du clergé dans l'églife cathedrale pour le AN. 1544. neuviéme d'Octobre.

LIV. Affemblée du

même prélat.

Sleidan ut fuprà.

Etant tous affemblez, ils firent lire tous les acelergé contre ce tes qui avoient été faits contre l'hérefie depuis vingt trois ans, entr'autres l'édit de Vvormes qui condamnoit Luther & le mettoit au ban de l'Empire du confentement de l'empereur & de tous les princes, les édits d'Aufbourg, de Ratisbonne & le dernier de Spire. Ils reprefenterent que leur archevêque ne faifoit aucun cas de toutes ces ordonnances; qu'il avoit même embraffé une conduite toute contraire; qu'il avoit appellé Bucer, apoftat de la profeffion monaftique, diffamé par deux mariages inceftueux, grand partifan de la doctrine des Sacramentaires, qu'on lui avoit commis le foin d'inftruire; qu'il s'étoit affocié d'autres ouvriers auffi corrompus que lui, par l'autorité defquels on avoit publié une certaine formule de réformation imprimée & repanduë par l'ordre de l'électeur. Qu'ils s'étoient vivement oppofez à toutes ces violences, fans que l'archevêque eut voulu ni les écouter ni attendre le concile, ni differer jufqu'à la prochaine diete. Que pour toutes ces raifons, voïant le danger aupe & à l'empereur quel la religion eft expofée dans la province, que contre l'archevê tout y eft déja dans le trouble & dans la confuqu'il n'y a aucun lieu d'efperer que leur Raynald ad hunc prélat rentre dans lui-même & change de conduite, puifqu'au contraire tout ce qu'ils font ne fert qu'à l'irriter d'avantage & le rendre plus furieux, ils font forcez d'avoir recours au dernier remede, d'appeller au pape & à l'empereur

LY.

Son appel au pa

que.

Sleïdan ut fuprà.

annum n. 14.

fion

,

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avocat & protecteur de l'églife, & de mettre leurs biens & leurs perfonnes fous la protection de l'un A N. 1544& de l'autre. Tel fut le refultat de cette affemblée

à laquelle préfidoit Georges de Brunswick frere d'Henri, comme prévôt du chapitre.

Cette déliberation étant venue à la connoiffance

LVI.

lat à l'appel de

fon chapitre. sleidan ut fuprà

l. 16. p. 525. 526.

de l'archevêque, il fit imprimer sa réponse dans Réponse du prélaquelle il prétendoit montrer que l'appel étoit nul, parce qu'il n'avoit fait, dit-il, que ce qu'il étoit obligé de faire, ce qui lui fait efperer, ajoûte-t'il, que les chanoines fe défifteront de leur poursuite. Que pour lui, il continuera toujours d'agir de même, parce qu'il y va de l'honneur de Dieu & de la reformation des églifes. Par un autre écrit, il répondoit à leurs accufations, & faifoit voir qu'il n'avoit aucun commerce particu lier avec Luther ni avec Bucer; qu'il étoit bien vrai qu'il penfoit comme eux fur la doctrine parce qu'elle s'accordoit avec la fainte écriture, qu'il la tenoit pour apoftolique & digne d'être reçue par tout; qu'il ne nie pas que Luther n'ait été condamné par l'églife Romaine, mais que ç'a été fans être oui, avec violence & d'une maniere tirannique. Que quant à l'édit de Wormes, qui felon eux, a condamné ce docteur, il n'en fue informé qu'après l'impreffion & la publication de l'édit. Ainfi lorfqu'ils avancent que l'édit a été fait du confentement des princes, cela ne touche point Luther, puifqu'on ne lui en a jamais rien communiqué. Le décret d'Aufbourg touchant la religion, ne fait pas plus d'autorité, & ne merite aucune déference de fa part; puifque quand les

Tome XXVIII.

Xxx

princes promirent à l'empereur de le fecourir pour AN, 1544. la défense de la religion papale, lui électeur défendit à fes confeillers de faire les mêmes promeffes, & même leur ordonna de protefter contre : ce qu'ils ne firent pas toutefois, on n'en ignore pas la raison, & ceux qui font aujourd'hui les premiers entre fes adverfaires, font bien informez du motif qui les a portez à ne pas fuivre fes ordres. C'est ce qui prouve que l'édit d'Aufbourg ne l'oblige point, & que quand cela feroit, l'obligation cef fe à prefent qu'il connoît la verité; aucun contrat ou ferment ne pouvant avoir de force, tant que l'honneur de Dieu y eft bleffé. Or par le décret de Ratisbonne, non feulement il étoit permis à lui & aux autres évêques de reformer leurs églises, il leur étoit même ordonné, & c'est ce qu'il a fait, il a appellé Bucer pour ce fujet, il l'a fait à la follicitation de Gropper qui lui en a écrit en termes tout-à-fait avantageux, comme il pourroit le faire voir; qu'au refte, il n'a rien trouvé dans Bucer qui ne marquât un homme de bien, ce qui cft prouvé par le choix qu'en fit l'empereur au colloque de Ratisbonne, comme un théologien habile & qui aimoit la paix. Cette réponse du prélat engagea fon clergé à s'affembler encore le dix-huitième de Novembre, & à mander tous les états pour foufcrire à l'appel; ce qu'ils demanderent auffi à d'autres églifes & univerfitez éloignées, fous peine de dépofition, s'ils refufoient d'obéir.

LVII. Erreurs de Da

Les erreurs que David George répandoit dans vid George dans la Frife, furent plus promptement reprimées. Ce

la Frife.

1

la

George étoit de Delft ville d'Hollande, laïque,
peintre fur le verre & fils d'un bateleur. Il avoit
commencé dès l'année 1525. à prêcher fes reveries,
débitant qu'il étoit le vrai meflie, le troifiéme Da-
vid neveu de Dieu, non par la chair, mais par l'ef-
prit. Le ciel, à ce qu'il disoit, étant vuide, il avoit
été envoïé pour adopter des enfans qui fussent di-
gnes de ce roïaune éternel, & pour reparer Ifraël,
non par la mort comme Jefus-Chrift,
mais par
grace. Avec les Saducéens il nioit la vie éternelle,
la refurrection des morts & le dernier jugement.
Avec les Adamites, il reprouvoit le mariage, & ad-
mettoit la communauté des femmes. Avec les Ma-
nichéens, il s'imaginoit que l'ame ne pouvoit être
tachée du peché, & qu'il n'y a que le corps qui en
pût être fouillé. Les ames des infidéles, felon lui,
devoient être fauvées, & celles des apôtres dam-
nées. Il affuroit enfin que c'est une grande folie de
croire que ce foit peché de renier Jefus-Christ, & il
fe moquoit des martyrs qui avoient préferé la mort
à l'apoftafie. La guerre que les Catholiques fai-
foient à fes fectateurs, l'obligea de paffer de la Flan-
dres où il étoit, dans la Frife, où il continua de
publier fes pernicieux dogmes, combattant les an-
ges, les démons, le baptême, le mariage, la sain-
te écriture & la vie éternelle, & débitant les maxi-
mes & les opinions les plus monstrucuses, & les
plus horribles.

L'empereur n'en fut pas plûtôt informé, qu'il emploïa les édits les plus feveres, le fer & le feu pour reprimer ces héretiques. Cochlée dit, que

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