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» y étoit. Jefus fut auffi convié aux
» nôces avec fes Difciples; & le vin
»venant à manquer la mere de Jefus
» lui dit: Ils n'ont point de vin. Jefus
» lui répondit : Femme qu'y a-t-il en-
» tre vous & moi? mon heure n'eft pas
» encore venuë. Sa mere dit à
ceux qui
» fervoient; faites tout ce qu'il vous
» dira. Or il y avoit là fix grandes urnes
de pierres pour fervir aux purifica
» tions qui étoient en ufage parmi les
» Juifs, dont chacune tenoit deux ou
trois mefures. Jefus leur dit; em-
pliffez les urnes d'eau, & ils les em-
plirent jufqu'au haut. Alors il leur
»dit; puifez maintenant & portez-
en au Maître d'Hôtel, & ils lui en
»porterent. Le Maître d'Hôtel ayant
goûté de cette eau qui avoit été chan-
gée en vin, ne fçachant point d'où ce
vin venoit, quoique les ferviteurs
qui avoient puifé cette eau le fçuffent
» bien, il appella l'époux & lui dit :
» Tout homme fert d'abord le bon vin,
» & après qu'on en a beaucoup bû, il en
» fert alors de moindre: mais pour
» vous, vous avez refervé jufqu'à cette
» heure le bon vin. Ce fut là le pre-
» mier des miracles de Jefus.Il fit (ainfi)'
» connoître fa gloire, & fes Difciples
» crurent en lui.

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رو

رو

"

CHAPITRE

XXI.

PARTIE

J'ai obfervé ailleurs les caracteres

III. de vérité de cette hiftoire, où l'on n'auroit pas fait répondre Jefus-Christ à sa mere d'une maniere dure en apparence, fi l'on n'y avoit été contraint par la néceffité de rapporter les chofes comme elles s'étoient paffées; & où l'on auroit dit quelque mot pour expliquer cette dureté apparente à les réflexions avoient été permifes. J'ajoûte maintenant qu'après une telle réponse, on ne fe feroit pas attendu que la fainte Vierge regardât comme certain le miracle qu'elle avoit demandé, ni qu'elle dût avertir les ferviteurs de ne point héfiter à faire tout ce que fon fils leur commanderoit, puifqu'il paroiffoit ne vouloir rien ordonner. Enfin il étoit peu vraisemblable que Jefus Chrift leur commandât d'aller chercher de l'eau lorfqu'on manquoit de vin; & toutes ces circonftances fingulieres, contribuent à rendre plus fenfible la certitude du fond.

Mais indépendamment de ces obfervations, comment s'y prendroit-on pour rendre un tel miracle douteux ? Les ferviteurs puifent eux-mêmes l'eau, & rempliffent les urnes jufqu'au haut; on n'a donc pas pû y mêler du vin, ni

fuppofer qu'il y en eût. Ce vin fe trouve excellent, il n'est donc pas falfifié. Il est beaucoup meilleur que le premier qu'on avoit fervi, il est donc d'une autre efpece. Il eft abondant, & l'on en manquoit. Il étoit inconnu au Maître d'Hôtel avant qu'on le lui por tât; & il s'étonne que l'Epoux l'ait refervé pour un tems où le goût des con-. viés n'eft plus capable d'en difcerner toute la bonté. L'affemblée eft nombreufe, plus peut-être qu'on ne s'y étoit attendu, puifque le vin y manqua. Le miracle eft fçu de tout le monde, & il affermit dans la foi les nouveaux Difciples de Jefus-Chrift. Il faudroit être ennemi de la vérité, & non la chercher pour ne pas fe rendre à ces preuves. Il faudroit même refufer à Dieu le pouvoir de faire des miracles, pour contefter la certitude de celui-ci.

Le mystere couvert fous la fimplicité de l'hiftoire ajoute encore à cette certitude un nouveau dégré : car on voit que la lettre eft faite pour l'efprit, & qu'un miracle en marque un autre. L'incarnation de Jefus-Chrift & la nouvelle alliance, qui en eft la fuitte, font fouvent repréfentées dans l'Evangile fous l'image des nôces qu'un Roi

CHAPITRE

XXI.

PARTIE
III.

fait à fon fils, & du feftin où beaucoup de conviés font appellés. Les anciens Patriarches & les Prophêtes ont prédit & ont efperé cette alliance. Ils fe font aflis en efprit au feftin des nôces de l'Epoux dont ils étoient les amis, & ils ont bû à fa table le premier vin que l'Epoux y a fait fervir. La Synagogue, occupée de fes purifications exterieures, & n'ayant ni l'efprit ni l'habit des nôces, n'a eu que des urnes vui des; on s'eft contenté de les remplir d'eau par des miniftres qui n'avoient que ce pouvoir. Mais lorfque les tems ont été accomplis, l'Epoux eft venu en perfonne s'affeoir avec fa mere & fes Disciples à la table des conviés : & il a changé par l'efficace de fon efprit l'eau dont la Synagogue fe contentoit en un vin excellent, non-feulement trèsdifferent de cette eau infipide, mais fort fuperieur au vin des Patriarches & des Prophêtes, qui n'avoient que l'efperance & non la réalité des biens, & même plus délicieux & plus exquis que

celui

que les Difciples avoient bû au commencement du répas, avant que la plénitude de l'efprit les eût inondés & qu'ils en euffent été faintement enyvrés au jour de la Pentecôte, jour de

la parfaire folemnité des nôces, où l'Epoux & l'Epoufe poffederent toute la gloire de la divinité en commun, & où l'humanité de Jefus-Chrift ne fut pas feulement affife à la droite du trèsHaut, mais eut part avec le Verbe à l'effufion de l'efprit & du vin céleste.

CHAPITRE
XXI.

Cet efprit de grace & d'amour ne devoit être communiqué avec cette abondance qu'après que Jefus-Chrift feroit entré dans fa gloire. C'étoit lui Joan, y. 39o demander un miracle avant que fon heure fut venûë, que de lui demander le vin le plus exquis avant fon retour dans le Ciel : mais la figure pouvoit le prévenir fans renverfer l'ordre, & Jefus-Chrift en refufant la vérité au defir même de fa mere, pour fuivre la volonté de fon Pere célefte, lui accorda un miracle extérieur qui en étoit le gage & le fymbole.

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Premiere multiplication des pains dans le défert: Divinité de Jesus-Chrift prouvée. Nourriture céleste figurée par une nourriture miraculeufe.

» Une grande foule de peuple ayant fɛan. 6. 2. fuivi Jefus (dans le défert,) parce

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