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CLIT ANDRE.

Je vais vous épargner ce chagrin.

MADAME DE BOISVIEUX.

Je ne vous chasse point.

CLITANDRE.

Loin de vous.

Demeurez,

Moi-même je m'exile,

MADAME DE BOISVIEUX.

Ah! Clitandre, il cst bien difficile

De punir par l'exil les torts d'un indiscret,
Quand notre foible cœur le rappelle en secret.

Que de bontés!

CLITANDRE..

MADAME DE BOISVIEUX.

Je sens que le reproche expire

Sur mes lèvres. Parlez.

CLIT ANDRE.,

Eh! que faut-il vous dire ?

MADAME DE BOISVIEUX.

:

Vous me le demandez, perfide! mais sachez
Que je n'ignore rien en vain vous me cachez
Vos noirceurs : tour à tour vous brûlez pour ma nièce
Ft

pour moi. Quel abus affreux de la tendresse !!

Allez, volage, allez « et retournez encor

«De la fille d'Hélène à la veuve d'Hector. »>››

CLITANDRE.

Vous me le conseillez, et j'y vole.

MADAME DE BOISVIEUX.

Infidèle,

Ne crois pas m'échapper; je veillerai sur elle

Et sur toi. Je te suis.

Cet'e peine.

CLITANDRE.

De grâce, épargnez-vous

(Ils sortent d'un côté, Nérine paroît de l'autre.)

SCÈNE X.

NERINE, tenant MELCOURT par la main

NÉRINE.

Ah! le champ de bataille est à nous;

:

J'ai tout prévu tandis que Clitandre fuit l'une,
Cléon auprès de l'autre est en bonne fortune.

Mais Lucile...

MELCOURT, à Nérine

NERINE, à Melcourt.

Consent à vous entretenir

Devant moi. La voici.

(Elle va au-devant d'elle.)

SCÈNE XI.

LUCİLE, MELCOURT, NÉRINE.

LUCILE.

Je tremble!...

NÉRINE.

De plaisir ?

LUCILE.

Parle plus bas

NÉRINE.

Allons; venez.

MELCOURT, la saluant.

Mademoiselle...

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Conduit par l'amitié, je viens sous ses auspices,
Pour obtenir la paix, offrir des sacrifices

De la part de Dorval à son voisin Mondor,

Et mettant à la fin leurs intérêts d'accord,
Réunir deux maisons faites pour vivre ensemble.

LUCILE.

Je doute que jamais l'amitié les rassemble...

Mais saviez-vous, monsieur, qu'en ces lieux j'habitois?

Oui.

MELCOURT.

LUCILE.

Oui... Vous n'y veniez que pour votre procès ?

Vous ne le croyez pas,

MELCOURT.

LUCILE.

Pourquoi !

MELCOURT.

Pourquoi ? Madame. Ne vous souvient-il plus de ce jour où mon âme, Pour la première fois se laissant enflammer, Sentit auprès de vous l'heureux besoin d'aimer? Ce bal où, vous pressant la main avec tendresse. Mes regards, mes discours, pleins de trouble et d'ivresse, Vous peignirent si bien mes sentimens confus? L'avez-vous oublié ?

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Pour assurer la paix, je formerois le vœu
D'obtenir votre main pour Dorval son neveu.
LUCILE, avec dépit.

Son neveu! vous l'aimez tendrement?

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Je le crois. Avez-vous appris à le connaître ?

▲ peu près.!

MELCOURT.

LUCILE!

Quand à moi, sa réputation

Ne m'en a pas donné fort bonne opinion,
Mon père m'en a fait le portrait...

MELCOURT.

Votre père

Déteste sa famille ; et la haine exagère..

LUCILE.

Oui, la haine le mal; l'amitié le bien.

Dorval...

MELCOURT.

LUCILE.

Est votre ami. Rompons cet entretien

MELCOURT.

Ah! madame, arrêtez! je demande sa grâce :
Pour l'obtenir de vous que faut-il que je fasse ?.

LUCILE.

Laissez-moi.

MELCOURT.

Détrompez votre esprit prévenu:

Puisque Dorval vous aime, il aime la vertu.

LUCILE.

Comment peut-il m'aimer s'il ne m'a jamais vue?

MELCOURT.

Plus que vous ne pensez vous en êtes connue.

Comment?

LUCILE.

MELCOURT.

Par vous peut-être il s'entend déchirer; Plaint votre erreur, soupire, et n'ose murmurer.

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