페이지 이미지
PDF
ePub

La plus grande force de leurs vaiffeaux de guerre confiftoit dans la force & dans l'ufage de l'éperon, dont ils fe fervoient pour frapper & pour entr'ouvrir les vaiffeaux ennemis. Pour cela il falloit les frapper à fleur d'eau; & par confequent plus la prouë étoit baffe, plus ils avoient d'avantage fur l'ennemi. Ce fut le confeil que donna un certain Arifton, ut proras navium breviores facerent & depreffiores quod magno in confli&tibus deinde ad victoriam ufui fuit... Naves inftruita proris firmis & depreffis uno fæpe ictu hoftium Triremes deprimebant. Diod. Sic. 1. 13.

....

[ocr errors]

Il y avoit ordinairement un château de proue, où l'on plaçoit quelquefois des machines & des foldats, autant que l'efpace du lieu le pouvoit permettre. Le deffous de ce château de proue s'appelloit Thalamus, c'est-à-dire interius cubiculum, d'où les rameurs de cet endroit prenoient le nom de Thalamites. «noîτο δι ̓ ἂν ἡ θάλαμος, δ οἱ θαλάμιοι ἐρέπεσι. Pollux, κυρίως ἡ κάτω εν νεώς τρώγλη θαλά aλé. Schol. Ariftoph. proprement l'enfoncement qui eft au bas du vaiffean s'appelle Thalamia, où l'on voit Tw of res oppofé à cette autre expreffion, ave vw's que nous avons vu fignifier le

C

haut du vaiffeau du côté de la poupe. C'est donc par rapport à cette fituation que les Auteurs mettent les Thalamites au bas du vaiffeau T. De cette fitua tion dépend l'intelligence d'une expreffion comique d'Ariftophane: A

[ocr errors]

και προσπαρδεῖν γ ̓ εἰς τὸ ςόμα τῷ θαλάμακι, 冯 μανθώσαι * ξύτον. Le Thalamite place derriere le dernier Zygite & un peu moins élevé que lui, pouvoit en recevoir l'infulte dont parle le Poëte. Il est aifé de concevoir comment les rames, des Thalamites devoient être plus courtes que les autres; non feulement parce qu'ils étoient plus bas, mais encore parce que cette partie du vaisseau étant plus étroite, ils étoient obligez de fe tenir plus ferrez contre les bords du vaiffeau. Comme ils fatiguoient moins, leur païe étoit auffi moins conGiderable. οἱ ο θαλαμακες ὀλίγον ἐλάμβανον μιπόν. διὰ τὸ κολοβαίς χρήθαι κώπαις ... ὅτι μᾶλλον ἐξγὺς εἰσὶ τὸ ὕδατος, Schol. Ariftoph. Pollux appelle les bancs fur lesquels étoient placez les rameurs de la proue, εδώλια, ἐπ δέτι ἐδώλιον χωρατικὸν, pu. Et ce mot, qui eft un diminutif d'os, nous marque que leurs fieges étoient inferieurs à ceux des au

tres rameurs.

ου

Dans une Tragedie d'Efchile, le chœur aïant fait des reproches à Egiste fur l'affaffinat d'Agamemnon. Egifte luf répond en ces termes : σὺ ταῦτα φωνε καρτέρα προσήμενος κώπη, κρατούντων ἢ ἐπὶ (y does. Afchyl. Agamemn. v. 1226. 1227. Tune hac profers inferiori affidens remo, dum ii qui in tranftro funt rerum potiuntur. Voici l'explication que don ne le Scholiafte de ces paroles: [vopτέρα προσήμβρος ] υποδεεστέρα καθέδρα ὤν. οἱ ζυγοὶ ἢ θαλαμίων ανωθεν εἰσιν. Cette répon fe fententieufe dans la bouche d'Egifte, que le Poëte a dû faire parler felon la difpofition où étoient les chofes de fon tems; cette réponse, dis-je, fuppofe évidemment, comme le remarque le Scholiafte, qu'il y avoit dès le tems de la guerre de Troye, des rangs de rameurs, les uns appellez Zygites cm (vy, les autres Thalamites, moins élevez que leurs compagnons, veprepa προσήμβροι κώπη. Οr ces degrez ne fe peu vent prendre pour des étages, qu'on reconnoît generalement n'avoir point été en ufage dans ces tems-là. Ils ne peu vent donc s'entendre que par rapport à la differente fituation que gardoient entr'eux les rameurs qui étoient ou à la poupe, ou au milieu, ou à la proue du vailleau. Cij

& que

Suppofé cette fituation, on comprend aifément ce que dit Appien, qu'un vaiffeau aïant été frappé fous la proue, & s'étant entr'ouvert du coup en cet endroit, les Thalamites furent noïez, les autres rameurs eûrent le tems de fe jetter hors du vailleau: κατάρωμα αναρρήξαντες, perfracta contabulatione. Les rameurs du côté de la poupe forcerent le plancher qui les couvroit, & fur lequel on avoit élevé des tours qui furent culbutées du coup. Appien venoit de dire que tous les vailfeaux de cette Flotte avoient des tours à la poupe & à la prouë.

Otez au contraire cette fituation, vous ne comprenez plus rien à ce que, raconte Polybe, qu'un petit vaiffeau Triremiola aïant donné violemment de l'éperon dans le flanc de la Decemreme de Philippe, fous le banc des Thranites, elle y demeura attachée, & rendit la Decemreme inutile. omoions γ αυτῇ τριημιολίας, ταύτη δᾶσα πληγὴν βιαίως και μέσον τὸ κύτος ὑπὸ ἢ θρανίτων σκαλμὸν ἐδέ SL. 16. Si les rameurs euffent été difpofez par étages, la Decemreme eût été frappée fous le banc des Thalamites; étant impoffible que l'éperon d'un auffi petit vaiffeau pût la frapper ail

leurs que fous l'eau, ou à fleur d'eau, puifque deux Quinquerèmes qui la cho querent enfuite, la percerent fous l'eau, & la firent couler à fond. Suivant nôtre explication tout le fait & s'explique naturellement. Auffi Polienus ditil que dans ce choc de vaiffeaux on tâchoit de donner dans le flanc du côté de la poupe, fous le banc des Thranites: τω ἐμβόλω εἶναι καὶ τας πρώτας πρα vindas. Si les Thranites euffent été guindez au haut du vaiffeau, les coups qu'on eût porté à cet endroit n'euffent pas fait grand mal au vaiffeau, du moins n'euffent-ils pû le fubmerger. En vain nous objecte-t-on, que fi Polybe avoit crû les Thranites placez du côté de la poupe, il n'auroit pas dû dire que le vaif feau fut frappé au milieu du flanc, mais fous la poupe. Cette objection n'eft fondée que fur ce qu'on ne prend pas comme il faut le fens de ces paroles, από θρανίων εκδημὸν, qui fignifient que le vaiffeau fut percé au-deffous ou en deçà du banc des Thranites du côté des Zygites, où étoit justement l'endroit le plus large du vailleau : μέσον τὸ κύτος.

Au refte, à l'extrémité de la prouë auffi bien qu'à l'extrémité de la poupe, il y avoit un espace où il ne fe trou

« 이전계속 »