페이지 이미지
PDF
ePub

met de fervir fes amours. Pendant que Lelio caufe avec Silvia, Pantalon se fait entendre, Scapin fait mettre Lelio & Mario par terre, & étend deffus eux des tapifferies, de façon qu'on puiffe croire que c'eft un canapé. Pantalon entre dans la chambre, s'entretient quelque temps avec Silvia, & s'affied fur le prétendu canapé. Arlequin arrive tout effrayé, & dit que le Docteur vient de tuer fa fille, parcequ'elle refufoit d'époufer Lelio. Auffi-tôt Mario fe leve avec fureur, & fait tomber Pantalon, il met l'épée à la main, fort en difant qu'il va vanger la mort de Flaminia, & Pantalon s'enfuit épouvanté de cette avanture. Flaminia, qui a fait accroire au Docteur qu'elle s'eft tuée, fort de fa maifon, & trouve Arlequin qui la prend pour un fantôme; elle lui ordonne d'aller dire à fon pere, qu'elle ne ceffera point de le tourmenter, pour l'avoir obligée à fe donner la mort. Scapin fe fert du même ftratagême, & dit à Pantalon Silvia s'eft jettée par la fenêtre, & que fon ombre lui eft apparue pour lui dire qu'elJe ne cefferoit point de le lutiner. Arlequin en dit autant au Docteur. Les deux Vieillards prennent l'épouvante,& prient Scapin de chercher un moyen pour les ti

que

rer de cet embarras. Scapin amene Arle quin déguifé en Magicien ; celui-ci fajt une conjuration; les Ombres paroiffent, & difent qu'elles cefferont de tourmenter Pantalon & le Docteur, s'ils veulent confentir par écrit que Lelio époufe Sil via, & Mario Flaminia. Les Vieillards fignent ce qu'on leur demande. Alors Flaminia & Silvia fe découvrent, & la Piéce finit par ce double hymenée.

[blocks in formation]

Mufique, p. 32.

E vin rend Polyphême aimable,

[ocr errors]

A fon exemple enyvrons-nous :
Gloux, gloux, gloux, gloux.

Le Tigre le plus redoutable,

Devant Bacchus perd fon courroux,
Gloux, gloux, gloux, gloux.

De mon gozier jufqu'à mes veines
Ce bon vin coule à chaque coups,
Gloux, gloux, gloux, gloux:
Toutes les eaux de nos fontaines
N'ont pas un murmure fi doux :
Gloux, gloux, gloux, gloax,

Je fens que je perds la mémoire, Je vois tout fans deffus deffous,

Gloux, gloux, gloux, gloux. Dans ce vin à force de boire, Peut-être la trouverons nous ; Gloux, gloux, gloux, gloux,

PREMIER VAUDEVILLE!

:

Mufique, page 330

Lorfque l'on aime une cruelle,

'Auffi farouche qu'elle eft belle,
La peine paffe le plaifir:

Mais quand ceffant d'être inhumaine,
Elle comble notre defir,

Le plaifir paffe la peine.

[ocr errors][merged small]

Qu'avec un jeune on l'entreprenne,
Quoique l'on en ait à fouffrir,
Le plaifir paffe la peine.

Dans les douceurs du mariage, Et les embarras du ménage,

La peine paffe le plaifir:

Mais qu'un heureux veuvage viente, S'il en coûte quelque foûpir

Le plaifir paffe la peine.

Si mon époux a des maîtreffes,
Que me font fes froides careffes?
La peine paffe le plaifir :
Pourquoi faut-il que je me gêne,
Lorfque j'ai de quoi l'en punir?
Le plaifir paffe la peine.

Qui va trop tard dans nos prairies, N'y trouve que des fleurs flêtries, La peine paffe le plaifir: Qui du bon matin s'y promene, Voit la rofe s'épanouir,

Le plaifir paffe la peine.

SECOND VAUDEVILLE.

Mufique, P. 34.

Eft-ce votre vertu, Bergeres,

Qui vous rend pour nous fi féveres,
Et vous fait fouvent dire non?
Ah voyez donc !

La beauté la plus inhumaine,
Seroit plus douce qu'un mouton,
Sans ce fâcheux qu'en dira-t-on,

Tonton, tontene,
Qu'en dira-t-on.

Iris, comme une Tourterelle,
Regrette fon Berger fidele:

Le pleure-t-elle tout de bon ?
Ah voyez donc!

Qu'un autre d'amour l'entretienne,
Elle prendroit la balle au bond,
Sans ce fâcheux qu'en dira-t-on,

Tonton, tontenne,
Qu'en dira-t-on.

Eft-ce le courage indomtable

Eft-ce la valeur véritable,

Qui fait marcher à l'action?
Ah voyez donc !

« 이전계속 »