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des Juifs? Difant, qu'ils avoient vu fon

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REMARQUE.

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dičtum, Judai ad fe trahentes rebellârunt. Tout de même Tacite, au V. Livre de fes Hiftoires, parlant des Juifs. "La plupart dit-il, étoient perfuadés de ce qui ,, étoit contenu dans les vieilles Ecritures de leurs Prêtres, », qu'en ces tems-là l'Orient devoit commander au reste de ,, la terre, & qu'elle feroit foumise à quelqu'un qui viendroit de Judée : ce qui prédifoit obfcurement l'Empire de Vefpafien & de Titus ; mais le Peuple l'entendoit à fon avantage, parce qu'il le fouhaitoit ainsi, Fluribus perfuafio inerat, antiquis Sacerdotum Litteris contineri eo ipfo tempore fore ut valefceret Oriens, profectique Judaâ rerum potirentur, qua ambages Vefpafianum & Titum pradixerant : Sed vulgus more humana cupidinis fibi tantam fatorum magnitudinem interpretati, &c. Enfin, Ciceron, au II. Livre de la Divination, rapporte, à propos des Sibylles, que Pan de ceux qui gardoient leurs Livres, & à qui feuls il étoit permis de les lire, devoir, à ce qu'on difoit, déclarer dans le Sénat des faufferés qui ne s'y trouvoient point, dit cet Auteur, parce qu'on s'en vouloit prévaloir en faveur de Jules Céfar au préjudice de la liberté de Rome, favoir, que devions continue-t-il, donner le titre de Roi à celui qui l'étoit en effet, fi nous voulions être fauvés.,, Quorum Interpres nuper falfa quadam, hominum fama dicturus in Senatu puravatur, eum quem reverâ Regem ha bebamus, appellandum quoque effe Regem, fi falvi effe vellemus. On ne peut confondre cette prédiction avec celle qui fut divulguée en ce tems-là en faveur du même Jules Céfar, que les Parthes ne pouvoient être vaincus que par un Roi, car fi c'étoit le même dont Ciceron entendoit parler, il auroit auffi-tôt dit, fi nous voulions vaincre les Parthes que de dire, fi nous voulions être fauvés. Et quant au foupçon que Ciceron avoit que celui, qui devoit réciter cette Prédiction dans le Sénat, l'avoit forgée à plaifir pour obliger Céfar, il falloit fuppofer que fes quatorze Collégues qui voyoient comme lui ce qu'il y avoit dans les Livres des Sibylles, & ce qu'il n'y avoit pas, étoient d'intelligence avec lui; ce qu'il eft aifé de prouver qui eft faux. Il s'enfuit donc, qu'il y avoit effectivement dans les Livres des Sibylles la Prédiction que Cotta ( c'étoit le nom de

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Etoile en Orient (XVI). Hérode, trouble de cette Nouvelle, comme toute la Ville

REMARQUE S.

cet ami de Céfar, ) lui vouloit attribuer ; & il falloit bien qu'elle fût publique autrement que par ces Livres qu'on tenoit fi fecrets, puifque Virgile, dans l'Eclogue qu'il fit deffus quelque tems après, en parle comme d'une chose toute commune, & conftante depuis long-tems. Le même Ciceron dit ailleurs, que ces Vers des Sibylles étoient acroftiches; ce qui ne laiffe prefque pas lieu de douter, que ce ne fuffent les mêmes que ceux de cette forte que S. Auguftin rapporte au XVIII Livre de la Cité de Dieu, & qu'il attribue à la Sibylle Erythrée, par lefquels il paroît bien clairement, que ce Roi qu'elle prédifoit ne devoit être, ni riche, ni puiffant; mais plûtôt, humble, foible,

& miférable.

( XVI. ) Il paroît par cette maniere de parler, que c'étoit une chofe connue parmi ceux qui attendoient le Meffie, qu'il devoit être marqué par un aftre nouveau. Auffi Hérode, & ceux de Jérufalem, entendirent d'abord, & fans autre explication, ce que les Mages vouloient dire. Cela eft fi vrai, que long-tems depuis, & fous l'Empereur Adrien, un fameux Impofteur, fe difant le Meffie, fe fondoit principalement fur ce qu'il s'appelloit Barchochabas, qui veut dire, en Hébreu, Fils de l'Etoile; prétendant être lui-même cette Etoile qui fe devoit lever de Jacob, prédite par le Prophête Balaam : car c'étoit une opinion conftante parmi les Juifs, que cette Prédiction regardoit le Meffie; & il y a des Rabbins même, qui en demeurent d'accord. Néanmoins, il eft certain que ce que les Mages virent n'étoit pas proprement une Etoile ; car c'eft une chofe affez ordinaire en langage commun d'appeller de ce nom tout ce qui paroît au Ciel. Il falloit néceffairement que ce fût quelque météore ignée, & même dans la plus baffe région de l'air, puifqu'il marqua précisément la Maison où les Mages devoient entrer, en s'arrêtant deffus outre qu'il alla du Septentrion au Midi, quand il les conduifit de Jérufalem à Bethleem: ce qu’une Etoile ne peut faire. Au refte, rien n'eft plus commun dans toutes fortes d'Hiftoires, que des météores nouveaux, qui préfagent des regnes nouveaux.

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s'enquit des Pontifes (XVII), & des Docteurs de la Loi (XVIII), où devoit naître le Chrift? On lui dit que c'étoit à Bethléem, de la Tribu de Juda, fuivant ces paroles du Prophête Michée: Et vous, Bethléem, vous n'êtes pas la moins confidérable des Villes de Juda; car c'eft de vous que doit fortir le Chef de mon Peuple. Sur cette Réponse, il s'informa fecrettement des Mages en quel tems l'Etoile leur étoit apparue (1); & les envoyant à Bethléem, il les chargea de lui faire fçavoir quand ils auroient trouvé cet

CITATION.

(1) Clam vocaris Magis, diligenter didicit, &c, Mattli, II. 9.

REMARQUE S.

(XVII.) Toute la defcendance d'Aaron, Frere de Moïfe, qui compofoit feule l'Ordre des Sacrificateurs parmi les Juifs, étoit divifée en vingt-quatre Familles, qu'on appelloit Sacerdotales par cette raifon. Elles avoient chacune un Chef : & ce font ces vingt-quatre Chefs, que les Evangéliftes entendent, par les Pontifes, les principaux Sacrificateurs, & les Souverains Pontifes; car c'eft la mê me chofe,

(XVIII.) Autrement, Scribes. C'étoit un Ordre fort ancien parmi les Juifs, & de la Tribu de Levi, comme tous les autres, qui étoient particuliérement affectés au fervice de la Religion. Leur fonction étoit de lire la Loi au Peuple dans le Temple, & dans les Synagogues, & de l'expliquer quand il étoit néceflaire. Plufieurs rapportent leur inftitution à Moïfe même, d'autres à David feulement. Ce qu'il y a de plus certain, eft que cet Ordre f conferva pendant la Captivité de Babylone, puifqu'il eft écrit qu'Efdras, qui en ramena le Peuple, & qui rétablir la Loi, en étoit.

Enfant, afin qu'il allât auffi l'adorer. Cette Etoile leur parut de nouveau dès qu'ils se furent remis en chemin, & elle alloit toujours devant eux, jufqu'à ce qu'elle s'arrêta fur le Lieu qu'ils cherchoient (1). Ils entrérent dans la Maison tranfportés de joie, trouvérent l'Enfant avec la Mere, l'adorérent, lui firent leurs préfens, qui étoient de l'Or, de l'Encens, & de la Myrrhe; & ayant eu un avertissement en fonge de n'aller point retrouver Hérode, ils s'en retournérent par un autre chemin (2). Joseph en eut auffi un de s'enfuir en Egypte (XIX) avec sa Famille, parce qu'Hérode devoit chercher Jésus pour le faire mourir. En effet, voyant que les Mages s'étoient moqués de lui (3), il entra en fi grande colére, qu'il fit tuer tous les Enfans de Bethleem & des environs (XX),

CITATIONS.

(1) Suprà ubi erat puer, intrantes domum. Matth, II, 9, 112 (2) Cum receißent. ibid. 13.

(3) Videns quoniam illufus effet à Magis. ibid. 16.

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REMARQUES.

(XIX.) Ce Pays étoit de tout tems l'afyle ordinaire des Juifs dans toutes les perfécutions, foit domeftiques, foir étrangères, qui leur arrivoient.

(XX.) Macrobe, Auteur Païen, qui vivoit environ la fin du troifiéme fiécle, rapporte parmi les bons mots d'Augufte, qu'ayant appris qu'Hérode avoit compris l'un de Les propres enfans dans la Profcription dont il s'agit ici, cet Empereur dit, qu'il valoit mieux être fon pourceau

qui avoient moins de deux ans ; jugeant par le tems auquel l'Etoile avoit paru aux Mages la premiere fois (1), que celui qu'elle mar quoit ne pouvoit pas avoir plus que cet âge. Mais il mourut lui-même quelque tems après; & Jofeph, qui en fut encore averti par l'Ange,n'ofant revenir en Judée (XXI), à caufe qu'Archelaüs fils aîné d'Hérode Y régnoit (XXII), s'en retourna demeurer à

CITATION.

(1) Secundum tempus quod exquifierat à Magis. Matthe

II. 16.

REMARQUES.

que fon Fils. C'est au II. Livre des Saturnales, Chapitre IV. Cùm audiffet inter pueros, quos in Syria Herodes Rex Fudæorum intra bimatum juffit interfici, filium quoque ejus occiJum, air: Melius eft Herodis porcum effe quam Filium. Il falloit que ce malheureux enfant fût élevé quelque part auprès de Bethleem, & qu'il fût envelopé dans la Profcription générale, ou par mégarde, ou pour fervir d'exemple; ce qui ne feroit pas vraisemblable de toute autre Pere qu'Hérode.

(XXI,) Ileft naturel de conclure de ces paroles de S. Matthieu, que Jofeph étoit encore en Judée, quand l'Ange lui ordonna de s'enfuir en Egypte, & qu'il n'étoit point retourné en Galilée depuis la naiffance de Notre Seigneur jufqu'alors: foit qu'étant de la Tribu de Juda, le peu de bien qu'il avoit fûr en Judée, & l'eût obligé de s'y artêter quelque tems: ou même, qu'ils s'y fuffent tout-à-fait établis, ainsi qu'il eft facile de le préfumer de gens de mêtier, comme eux, fort pauvres, & qui trouvoient partout également à gagner leur vie.

(XXII.) Il fut relégué peu d'années après à Vienne en France, par Augufte, fur les plaintes des Juifs; & la Judée réduite en Province fous des Gouverneurs particuliers. au lieu qu'auparavant c'étoit celui de Syrie qui prenoit connoiffance de ce qui regardoit l'autorité de l'Empire en ce Pays, pendant qu'il y eut des Souverains

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