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de cinq cens Deniers, & l'autre de cinquan te, leur quitta ce qu'ils lui devoient. A votre avis, lequel des deux eut plus de fujet de l'aimer ? Ce fut fans doute, répondit le Pharifien, celui qui lui devoit davantage (1). Sans doute, reprit Jéfus. Jugez donc de cette femme (2). Je fuis entré dans votre Maison, & vous ne m'avez point lavé les pieds: elle les a baignés de fes larmes, & effuyés avec fes cheveux. Vous ne m'avez point embraffe: elle ne fe laffe point de les baifer; & elle leur fait un honneur, que vous n'avez pas daigné faire à mon vifage. Auffi je vous affure, que beaucoup de péchés lui font remis parce qu'elle a beaucoup aimé; mais elle n'aimeroit pas tant, s'il y avoit moins eu à lui pardonner (3).

CITATIONS.

(1) Eftimo quia is, &c. Luc. VII. 43.

(2) Recte judicafti: vides hanc mulierem, ibid. 43, 44. (3) Cui autem minus dimittitur, minus diligit. ibid. 47.

LA VIE

DE

JÉSUS-CHRIST.

LIVRE TROISIÈME.

EPENDANT, le tems de la Fête des Tabernacles (LXXXIV), qui fe célébroit au milieu de la septiéme (LXXXV)

REMARQUES.

( LXXXIV.) C'étoit une Fête inftituée par Moïfe, en mémoire du tems que le Peuple de Dieu, fuyant d'Egypte fous fa conduite, campa dans ce Défert. En cette commémoration les Juifs abandonnoient leurs maisons pendant les fept jours que la Fête duroit, & demeuroiens dans des Tentes (ou Tabernacles ) faites de rameaux d'arbres, qu'ils dreffoient exprès pour cet ufage dans les Champs & loin de toute habitation. Il y avoit plufieurs Sacrifices & Cérémonies particulieres à cette folemnité.

(LXXXV) A commencer l'année par le mois de Mars, comme les Hébreux la commençoient pour les chofes de la Religion, ainfi que Moïfe l'avoit ordonné, parce que c'étoit dans ce mois qu'ils étoient fortis d'Egypte. Pour tout le refte, ils la commençoient par celui de Septembre. parce qu'ils croyoient que c'étoit le mois auquel le Monde avoit été créé.

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de vous

Lune (LXXXVI), étant arrivé, les proches de Jéfus, qui ne croyoient point en lui (1), vinrent lui parler ainfi. Puifque vous faites de fi grandes chofes, lui dirent-ils, quitter ce Pays, & allez en Judée à la Fête, afin que votre Puiffance éclate devant tout Le monde (2). Ce n'eft pas le moyen rendre célébre que de vous cacher toujours (3). Mon tems, leur répondit-il, n'eft pas encore accompli. Pour vous, à qui tous les tems font égaux, vous y pouvez aller. Il demeura donc encore en Galilée, pendant qu'ils allérent à Jérufalem; mais il partit bientôt après pour les fuivre, Il ne fe fit point connoître par les chemins (4), & ayant envoyé devant lui quelques Difciples pour

CITATIONS. T

(1) Neque credebant in eum. Joan. XII. 37. (2) Si hac facis, manifefta re ipfum mundo. Joan. VII.4. (3) Nemo in occulto quid facit; & quarit ipfe in pas. Jam effe. ibid.

(4) Non manifeftè, fed quafi in occulto, ibid. zo.

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( LXXXVI. ) C'eft-à-dire Mois, parce que les Hébreux fuivoient ceux de cet Aftre comme les anciens Gaulois, & non pas ceux du Soleil comme nous. C'est pourquoi les plus grandes Solemnités de la Loi étoient affectées à certains tems préfix du cours & du décours de la Lune, comme il paroît encore à notre Pâque que nous célébrons en même tems que la leur. Auffi tous les jours de nouvelle Lune étoient de grandes Fêtes pour eux,

lui préparer des Logis (1), les Habitans d'u ne Ville de Samarie, par où il devoit paffer, refuférent de le recevoir, parce qu'ils connurent qu'il alloit à Jérufalem pour la Fête (2) (LXXXVII), & que leur Religion défendoit d'y aller. Les Fils de Zébédée indignés de ce refus, lui demandérent s'il vouloit qu'ils fiffent defcendre le Feu du Ciel fur cette Ville (3), comme Elie avoit fait autrefois (LXXXVIII) ? Mais il rejetta CITATIONS.

( 1 ) Ante conspectum fuum. Luc. IX. 52.
( 2 ) Quia facies ejus erat euntis Jerufalem. ibid. §
(3) Vis dicimus ut ignis defcendat. ibid. 54.

REMARQUES.

( LXXXVII.) C'étoit une difficulté ordinaire à toutes les grandes Fêtes des Juifs, entre les Galiléens & les Samaritains, à caufe de la fituation de la Samarie, qu'il falloit néceffairement que les Galiléens traverfaffent pour aller en Judée ; & comme l'Evangile nous apprend qu'ils étoient fort reconnoiffables à leur langage, il n'étoit pas fort difficile aux Samaritains de connoître, à leur mine comme dit S. Luc, qu'ils alloient aux Fêtes, quand c'en étoit le tems: On peut voir au V. Chapitre du XX. Livre des Antiquités de Jofeph un différend qui arriva à cette même occafion dans un Bourg de ce Pays, & qui ne fe termina pas fi doucement que celui-ci. Du refte, on comprend bien par ce qui a déja été dit ailleurs des Samaritains & de leur Religion, pourquoi ils faifoient confcience de loger ceux qui alloient aux Fêtes de Jérufalem,

( LXXXVIII. ) Ochozias, Roi d'Ifraël, étant extrêmement malade, voulut confulter un faux Dieu fur ce qui arriveroit de fon mal. Ceux qui y alloient de fa part, rencontrérent Elie en leur chenin, & il leur prédit-la. mort de leur Maître, pour la peine de fon Idolâtrie. Ce

cette Propofition avec horreur (1). Vous n'e fçavez-pas, leur dit-il, à quel Efprit vous êtes appellés (2). Le Fils de l'Homme n'eft pas venu, pour faire périr les hommes, mais pour les fauver.

par

En effet, comme il entroit dans un Bourg de ce même Pays, il rencontra dix Lépreux, qui l'appellérent d'abord fon nom; & élevant leurs voix pour en être entendus, parce qu'ils fe tenoient loin de lui (3), le conjurérent d'avoir pitié d'eux. Il leur dit de s'aller montrer au Sacrificateur comme tous ceux qui guériffoient y étoient obligés par la Loi; & en y allant ils furent guéris. L'un d'eux, qui étoit Samaritain, revint après fe jetter à fes pieds, pour lui rendre graces; & Jéfus ayant demandé où étoient les neuf autres? Il n'y a, dit-il, que cet Etranger, qui donne gloire à Dieu.

CITATION S.

(1) Converfus increpavit eos. Luc. IX. 55.
(2) Nefcitis cujus fpiritus eftis, ibid.

(3) Steterunt à longe, & levaverunt vocem. Luc. XVII,

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Prince, irrité de cette Prédiction, envoya confécutivement deux Troupes de cinquante Soldats chacune avec un Capitaine, pour prendre le Prophête, dans une Montagne où il s'étoit retiré; mais il fit defcendre fur eux le Feu du Ciel, qui les dévora tous en un inftant,

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