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allé à la fin, quoiqu'il eût refusé d'abord. Je vous dis de même, reprit Jéfus, que les Publicains, & les Femmes de mauvaise vie, auront plus de part que vous au Royaume du Ciel, parce qu'ils ont obéi à JeanBaptifte, en faisant à la fin pénitence comme il leur difoit, & que vous vous êtes contentés de faire femblant de le croire au lieu de lui obéir (1). Enfuite, fe tournant vers le Peuple, « Un Pere de Famille, leur dit»il, ayant planté une Vigne, la ferma de » bonnes haies, y fit bâtir une Tour avec »un Preffoir, la donna à ferme, & s'en alla "en voyage pour longtems. Au premier » Automne, il envoya un de fes Domesti"ques pour partager avec les Vignerons; »mais on le renvoya fans lui rien don»ner (2), après l'avoir fort maltraité. Il en » vint plufieurs autres enfuite, qui ne furent » pas mieux reçus. On jetta des pierres aux » uns, on en bleffa beaucoup, & il y en eut » même de tués. Comment réduire ces gens » à leur devoir (3)? dit le Maître de la Vi

CITATIONS.

(1) Venit enim ad vos Joannes in viâ justitia, & non crea didiftis ei: Publicani autem, & meretrices, crediderunt ei Vos autem videntes, nec pænitentiam habuiftis pofteà ut cre◄ deretis ei. Matth. XXI. 32.

(2) Vacuum. Marc. XII. 3.

(3) Quid faciam ? Luc. XX, 13.

دو

رو

» gne. Il faut que j'y envoye mon Fils: » peut-être qu'ils le refpecteront davantage. » Voici l'Héritier, dirent-ils: tuons-le, & » nous n'aurons plus perfonne à craindre. » A ces mots, ils le prirent, le menérent » hors la Vigne, & le firent mourir. Que » fera le Maître de ces méchans (1) ? Il vien »dra lui-même, & leur fera auffi rigou » reux, qu'ils lui ont été cruels (2); & » quand il les aura punis, il donnera fa Vigne à d'autres Fermiers, qui lui en ren» dront les fruits dans la faifon." A Dieu ne plaife, s'écriérent alors les Pharifiens, entendant bien que cette Hiftoire n'étoit qu'une Parabole fur la réprobation des Juifs, & la vocation des Gentils. Mais Jéfus les regardant fixement, Et que croyez-vous donc, leur dit-il, que fignifient ces paroles de l'Ecriture (3)? La Pierre que les Architectes avoient tant rejettée, eft devenue le fondement de l'angle. C'est le Seigneur qui l'a voulu ainfi, & nos yeux ne fe laffent point de l'admirer (4). Je vous déclare, que le

CITATION S.

(1) Quid faciet agricolis iftis? Matth. XXI. 40.
(2) Malos male perder. ibid. 41.

(3) Ille autem afpiciens eos ait, Quid eft ergo hoc quod feriptum eft? Luc. XX. 17.

(4) Lapidem quem reprobaverunt adificatores, hic factus eft in caput anguli: à Domino factum eft iftud, & eft mirabile in eculis noftris. Matth. XXI, 42,

Royaume de Dieu vous fera ôté, & qu'il Jera transporté à des Nations plus dignes de le poffeder.

Les Pharifiens auroient bien voulu fe faifir de lui fur l'heure: mais ils craignoient toujours le Peuple qui l'admiroit (1); & ils defefpérérent de le faire périr s'ils n'y intéres foient les Romains. Pour cet effet, il falloit tirer quelque parole de fa bouche, qui fournît un prétexte de le calomnier auprès de Pilate (2); & ils lui envoyérent de leurs Difciples avec des Hérodiens, qui lui parlérent ainfi: Maître, lui dirent-ils, nous fçavons que vous êtes fincere, que votre Doctrine eft invariable, que vous enfeignez la voie de Salut en toute vérité, & que vous ne faites aucune acception de perfonnes. Dites-nous donc de grace, Eft-il permis de payer le Tribut à Cefar, ou n'eft-il pas permis (CIII)? Jéfus connoiffant leur artifice

CITATION S.

(1) Quarebant eum tenere & timuerunt turbam, Marc

XII. 12.

(2) Confilium inierunt. Matth. XXII. 15. Ut caperent cum in fermone, ut traderent illum principatui, & poteftari prafidis. Luc. XX. 20.

REMARQUE.

(CIII.) C'eft qu'on foupçonnoit Notre Seigneur, à caufe qu'il étoit Galiléen, d'être de la nouvelle Seite de ce Judas Gaulanite, dont il a été parlé ci-deffus, Remar➡ que (LXXVI.), qu'on appelloit la Secte des Galiléens. & qui défendoit de payer aucun Tribut.

& leur malice, Hypocrites, leur dit-il, croyez-vous me furprendre (1)? Faitesmoi voir la Monnoie dont on paye le Tribut, & je vous répondrai. De qui eft, continuat-il, en montrant un Denier qu'ils lui présentérent, cette Figure, & cette Infcription? Et comme ils répondirent qu'elle étoit de Célar, Rendez-donc, reprit-il, à Céfar ce qui lui appartient, & à Dieu ce qui appartient à Dieu. Ils n'oférent donner aucun mauvais fens à fa Réponse, à cause du Peuple qui étoit préfent (2), & ils se retirérent en l'admirant (3).

Il vint enfuite des Saducéens lui proposer une autre difficulté. C'étoit une Secte de Juifs qui ne croyoient pas l'immortalité de l'Ame (CIV). Maître, lui dirent-ils, comme

CITATIONS.

(1) Sciens verfutiam eorum. Marc. XII.15. Cognitâ nequitia, quid me tentaris? Matth. XXII, 18.

(2) Non potuerunt verbum ejus reprehendere coram plebe. Luc. XX. 26.

( 3 ) Mirari abierunt, ibid.

REMARQUE.

(CIV.) C'est-à-dire, la Réfurrection des morts, parce que Moïfe ne l'enfeignoit pas clairement; ce qui eft fi vrai que les autres Sectes, qui la croyoient, la foutenoient de plufieurs manieres différentes. Les uns tenoient la Tranfmigration des Ames, comme il a déja été remarqué: d'autres la Réfurrection avant la fin du Monde ; & d'autres encore d'autres erreurs. Jofeph dit qu'il n'y avoit presque que des Riches qui fuflent de cette Secte desSaducéens.

notre

il

notre Loi ordonne que fi quelqu'un meurt fans Enfans, fon Frere époufe fa Veuve, s'eft trouvé une Femme parmi nous qui a été mariée de cette forte à fept Freres l'un après l'autre. Elle eft morte depuis, & nous voudrions bien fçavoir de vous duquel des fept elle fera la Femme au jour de la refurrection. Si vous étiez, leur répondit-il, perfuadés des Ecritures, & de la Puiffance de Dieu, vous ne tomberiez pas dans l'erreur où vous êtes. Il n'y aura plus de Mariage quand on reffufcitera, non plus que parmi les Anges qui font dans le Ciel. C'est un engage ment particulier aux enfans de ce Siécle (1); & ceux qui feront trouvés dignes de l'autre, ne pouvant plus mourir, n'auront que faire de Femme pour fe perpétuer: Enfans de Réfurrection,& Enfans de Dieu,ce n'eft qu'une même chofe. Mais c'eft que vous ne croyez pas ce que Moïfe a écrit, quand le Seigneur lui dit dans le buiffon ardent, Je fuis le Dieu d'Abraham, d'Ifaac, & de Jacob. Or le Dieu vivant ne peut pas être le Dieu des morts, mais feulement des vivans. Donc, ces Patriarches ne font pas morts ils fone encore vivans à fes yeux (2).

CITATION.

(1) Filii hujus faculi traduntur ad nuptias. Luc. XX. 34. Omnes enim vivunt ei, ibid. 38.

Tome I.

A a

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