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contre l'Ecce do, que M. Arnauld me re prend d'avoir rendu par le Préfent. Voyons donc fi ce qui fuit conclut davantage.

M. ARNAUL D.

Et afin qu'on ne croie pas que cela fe dife fans fondement, voici des Exemples.. J'avois bien ouï-dire qu'on expliquoit une Régle par des Exemples; mais jamais qu'on fondât une Régle fur des Exemples. Les moindres Ecoliers de Logique fçavent, qu'on ne peut pas conclure un univerfel d'un particulier. Comment donc des Exemples particuliers peuvent-ils prouver une Régle qui eft toujours une chofe générale de fa nature, quand même elle ne feroit pas énoncée en termes auffi généraux, que celle que M. Arnauld établit pour me juger: La Particule Ecce, jointe à un Préfent, marque très-naturellement ce que les Grecs appellent un Paulo-poft-Futur ? Qui dit, très-naturellement, dit, fans doute, généralement, n'y ayant rien de plus général en tout genre, que ce qui eft très-naturel. Si j'accufois M. Arnauld d'avoir mal traduit quelques Paffages, il me répondroit bien en me difant, qu'il auroit fuivi une bonne Régle en les traduifant; mais fi je lui niois que cette Régle fût bonne, me répondroit-il bien en m'alléguant la Traduction de ces mêmes Paffages,

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pour preuve de fa Régle? C'eft pourtant ce qu'il fait ici. Il établit contre moi pour Régle, l'Ecce, joint au Préfent, marque un Futur. Je le lui nie, Il le prouve par des Paf-fages où il l'explique ainfi.Cela prouve qu'il croit fa Régle bonne, puifqu'il l'a fuivie dans l'Explication de ces Paffages, mais cela ne prouve pas qu'elle le foit, ni que ces Paffages foient bien traduits. Non ridiculus fit, dit quelque part Cicéron, fi quis in lite domefticis teftimoniis pugnet, & fuo ipfius abutatur exemplo ?

Mais quand ces Paffages feroient bien traduits, cela ne prouveroit encore rien en faveur de fa Régle; puifqu'il fe peut faire qu'il y a d'autres raifons que fa Régle pour les traduire de cette forte, comme je le ferai voir.

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Nil agit exemplum litem quod lite refolvit.

Que fi elle pouvoit fe prouver de quelque maniere par des Exemples, ce feroit en montrant, que toutes & quantes fois qu'il y a un Paulo-poft-Futur dans le Grec, la Vulgate l'a traduit par Ecce avec un Ecce avec un Présent; ou que toutes & quantes fois qu'il y a un idee, qui veut dire Ecce, avec un Préfent dans le Grec, la Vulgate a traduit par le Futur tout feul fans Ecce. Mais bien loin que cela foit toujours ainfi, cela ne fe trouvera pas une feule fois : car il n'y a pas un Ecce dans la

Vulgate, qu'il n'y ait auffi un ide dans le Grec; & il n'y a pas un dans le Grec, qu'il n'y ait un Ecce dans la Vulgate.

Que fi S. Luc, dans tant d'Endroits différens où il s'eft exprimé par l'idee joint au Préfent, a toujours eu deffein, comme M. Arnauld le prétend, de faire entendre un Paulo-poft-Futur; comment cet Evangélifte, qui parloit paffablement Grec, ne s'eft-il jamais fervi du Paulo-post-Futur même ;.& n'eft-il pas à préfumer qu'il s'en feroit fervi quelquefois, s'il avoit toujours voulu le faire entendre ?

M. ARNAUL D.

Voici des Exemples du Texte Grec, où i♪ov avec le Verbe au Prétérit marque un Futur. Comme il n'y a qu'un seul Prétérit dans tous les Exemples que M. Arnauld va citer, il faut qu'il y ait une faute d'impreffion, & qu'on ait mis Prétérit au lieu de Préfent: la fuite du fens ne permet pas d'en douter. Cependant, l'Errata ne marque point cette faute, quoiqu'elle en vaille bien la peine, comme on verra par la fuite, puifqu'elle confond entiérement le fens du Difcours. -Il faut donc lire de cette forte.

M. ARNA U L D.

Voici des Exemples du Texte Grec où idon

avec le Verbe au Préfent marque un Futur. La Vulgate en a mis quelques-uns par le Futur en fuivant le fens ; & elle en a laiffe d'autres au Préfent, parce qu'il étoit ainfi dans le Grec, & que l'Ecce du Latin fait le même effet.

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Ce Difcours me paroît fi embrouillé, que je defefpere de pouvoir l'éclaircir, à moins que d'en faire l'Analyfe. Voyons donc à quoi il fe réduit.

SVoici Voici des Exemples du Texte Propofition. Grec, où ido avec le Verbe au Préfent marque un Futur.

Preuve:

Objection.

1. Réponse.

II.Réponse.

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La Vulgate en a mis quelques uns par le Futur en fuivant le fens ;.

Et elle en a

Préfent,

Laiffé d'autres au

Parce qu'il étoit ainfi dans le
Grec,

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SEt
Et que l'Ecce du Latin fait te
même effet.

Le but de tout ce Difcours eft donc, comme vous voyez, de rendre raifon pourquoi la Vulgate a traduit par le Préfent quelques Paffages où il y a is avec le Préfent dans le Grec, au lieu de les traduire tous par le Fu

zur, comme M. Arnauld prétend qu'il les faut traduire.

Il n'en peut rendre raison, qu'en faifant voir qu'il y a quelque différence entre ceux qu'elle a traduits par le Préfent, & ceux qu'elle a traduits par le Futur.

Voici fa premiere raison. La Vulgate en a laiffé d'autres au Préfent, parce qu'il étoit ainfi dans le Grec.

Je demande fi cette raison eft particulie re à ces Paffages qu'elle a laiffés au Préfent, s'il n'y a que ceux-là qui fuffent au Préfent dans le Grec, & fi ceux qu'elle a traduits par le Futur n'étoient pas de même au Présent dans le Grec ?

C'eft ce que M. Arnauld n'oferoit dire puifque le feul terme de laisse au Préfent dont il fe fert fuffit, pour montrer qu'elle n'y a pas laiffé les autres; & qu'ainfi tous y étoient également dans le Grec, ainfi fa Propofition le dit: Voici des Exemples du Texte Grec où idoù avec un Préfent marque un Futur.

que

Donc, puifque cette raifon, qu'ils étoient au Préfent dans le Grec, leur eft commune à tous; elle ne peut pas juftifier la différente maniere dont la Vulgate les traduit.

Donc M. Arnauld allegue pour différence ce que lui-même fuppofe, & reconnoît pour

commun,

Mais

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