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A MONSEIGNEUR

LE DUC

DE NOAILLES,

PAIR ET MARECHAL DE FRANCE Miniftre d'Etat, Capitaine général des Troupes de Sa Majefté Catholique ; Chevalier des Ordres du Roi, & de celui de la Toifon d'Or ; premier Capitaine des Gardes duCorps deSaMajefté;Gouverneur & Capitaine général de la Province de Rouffillon, Conflans & Cerdaigne; Gouverneur des Ville & Citadelle de Perpignan; Gouverneur & Capitaine des Chaffes de Saint-Germain-enLaye & dépendances; Général des Troupes de Sa Majefté Très-Chrétienne, en Flandre & fur la Mofelle, &c.

M

ONSEIGNEUR,

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Je prens la liberté de présenter
VOTRE GRANDEUR une

a

core que

M. l'Abbé de SAINT REAL, plus complette & plus exacte encelle que vous me permites de Vous dédier, il y a quelques an nées. C'est un foible hommage que je rens à la Protection dont vous m'honorez depuis fi longtems : j'aurois bien voulu la reconnoître par un tribut d'éloges que vous méritez fous tant de titres, mais il a fallu me conformer à vos Ordres, qui me condamnent, malgré moi, au filence,

Je fuis avec le plus profond ref

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AVERTISSEMENT

D

DE L'ÉDITEUR.

E tous les Auteurs qui fe font acquis un nom célébre par leurs Ouvrages, il y en a peu dont la réputation ait été aussi rapide & auffi étendue que celle de M. l'Abbé de SAINT REAL; il n'y en a guéres auffi dont la perfonne ait été plus ignorée. Tout le monde a lu fes écrits avec autant d'empreffement que de plaifir; prefque perfonne n'a connu l'Ecrivain: de-là vient que les premiers Editeurs de fes Ouvrages ont parlé de l'Auteur comme d'un homme abfolument inconnu, dont on ignoroit jufqu'au nom de Baptême on ne fçavoit pas même fi le nom de Saint Réal étoit celui de fa

Famille, ou le nom du lieu de fa naiffance, ou celui de quelque Terre, ou Abbaye qu'il eût poffédée. A l'égard de fa Patrie, on fçavoit en général qu'il étoit né en Savoye, mais on ne pouvoit défigner ni le tems ni le lieu. La vie de ce Sçavant a prefque toujours été fi cachée, que des perfonnes même de fa famille, qu'on a confultées à fon fujet, n'ont pas pu encore donner des éclairciffemens capables de fatisfaire la curiofité de ceux qui aiment à connoî¬ tre en détail la vie privée des Hommes de mérite. Si ce que j'ai à dire de la perfonne de l'Auteur fe ré-. duit à peu de chofes, je tâcherai au moins de le faire connoître par par fes Ouvrages,

L'Abbé de SAINT REAL nâ quit à Chambéry quelque tems après le commencement du dix-feptiéme fiécle. Son Pere qui étoit Confeiller au Sénat de Chambéry, étoit fils d'un Juge - Mage de Tarantaife; leur nom de Famille étoit Vichard,

L'Abbé reçut au Baptême le nom de Céfar; à l'égard du nom de Saint Réal, c'étoit celui d'une Terre qui appartenoit à la Famille : ce nom eft devenu propre dans la fuite, & il y a actuellement, à quelques lieues de Chambéry, des Defcendans de cette Famille qui portent le nom de -Saint Réal.

L'Abbé vint fort jeune en France; il y apporta des difpofitions naturelles pour les Sciences, & un goût décidé pour l'Etude, dont il penfa de bonne heure à faire ufage. Ce fut ce qui lui fit embraffer ce genre de vie retirée qu'il a confervé prefque toute fa vie, & qui a été cause fans doute de l'obfcurité dans laquelle fa perfonne a été enfevelie, tandis que fon Nom & fes Ouvrages lui acqueroient de jour en jour la plus brillante réputation.

Il fit connoiffance à Paris avec le fameux Varillas *; le commerce

* VARILLAS étoit un homme extrêmement retiré ; il 'applaudiffoit d'avoir été trente ans fans manger une Teule fois hors de chez lui.

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