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du mois de Juin de cette même ana née, dans laquelle on entreprit de juftifier Pomponius Atticus, dont la mémoire étoit un peu flétrie dans Céfarion. On trouve cette Piéce dans le quatriéme Tome du Recueil de Piéces d'Hiftoire & de Littérature, imprimé chez Chaubert en 1741. L'Editeur, en parlant de cet Ouvrage & de celui de l'Abbé dẹ Saint Réal, dit, « qu'on y verra avec » plaifir la différente maniere de penfer de deux hommes d'efprit fur le » caractere d'un des plus adroits Politiques de l'ancienne Rome. La réputation des grands hommes eft quelquefois la matiere d'un problême, & plus fouvent le jouet » de la paffion & de la mauvaife hu» meur: mais en général nous jugeons avec plus d'impartialité les Perfonnages illuftres de l'Antiqui» té. Ceux qui dans ces jugemens ai»ment un air de Tacite, fe déclareront pour l'Abbé de Saint Réal: → mais l'Auteur de l'Apologie trou

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vera peut-être croyance auprès des » perfonnes qui,fans s'ériger en fcru>>tateurs des cœurs, s'en rapportent au témoignage de l'Hiftoire.» Le Difcours fur la Valeur que M. de Saint Réal adressa à l'Electeur de Baviere en 1688. eft une des meilleures Piéces de cet Auteur. Il expose à ce Prince l'idée la plus jufte que l'on puiffe concevoir de la véritable Valeur; & pour faire voir que ce caractere héroïque n'eft point incompatible avec les vertus les plus douces & les plus humaines, il fait voir toutes ces qualités réunies dans le jeune Prince, à qui il adreffe cet Ouvrage. « Il fe trouve, dit-il, un Prince de vingt-fix ans, d'une bravoure approchant de la témérité, » & cependant il n'eft ni brutal, ni malin, ni intéreffé, ni impie: qui ➡n'eft fier que l'épée à la main; qui » reconnoît plus librement le méri>> te des autres que le fien propre;... qui refpecte fa Religion avec la même fidélité qu'il la défend. Il ne

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parle que quand il feroit blâmable » de fe taire. Il ne s'eft jamais mo ›qué que des flateurs..... Il n'abu » fe pas de la foibleffe du commun des hommes pour les careffes des Grands, en repaiffant ceux qui l'approchent, de vaines espéran» ces, ou de promeffes conçues en » termes ambigus. Loin de vouloir -être le feul riche de fes Etats, les dépenses inévitables au genre de » vie qu'il méne, l'ont réduit à en être prefque le feul pauvre. Loin » de fournir du plus pur fang de fon Peuple à fes fantaisies & à fes plai » firs, de s'enivrer de la fueur du » front de fes Sujets, il épuise fon Domaine, & engage fes Droits les » plus facrés, plutôt que de donner la moindre atteinte aux leurs. Ils » n'ont point à gémir de fes Victoires. Si la gloire eft pour lui une efpéce d'idole, du moins ne lui facrifie-t-il point de Victimes innocentes, & il ne fe venge pas fur >> leur Patrimoine de ce que lui cour » tent fes Ennemis.

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Tel eft le portrait que fait M. de Saint Réal de Maximilien - MarieEmmanuel,Electeur de Baviere. Ce Difcours eft parfemé par endroits de traits vifs & brillans, d'exemples curieux, & d'anecdotes intéreffantes. Cet Ouvrage fut imprimé à Cologne en 1689. il eut une fortune trèsrapide, & les Exemplaires en devinrent bientôt extrêmement rares; mais il a reparu dans le fecond Tome des Mémoires de Littérature de M. de Sallengre, & on l'a inféré depuis dans les différentes Editions qu'on a faites des Euvres de M. de Saint Réal.

Cer Auteur fit imprimer à Paris en 1691,fon Traité de la Critique, fur lequel les jugemens furent extrême ment partagés. Le fçavant Bafnage de Beauval trouva que cetOuvrage étoit la Piéce la plus foible que l'Auteur eût encore donnée, & qu'il nẻ répondoit pas au fuccès que fes Ouvrages précédens avoient eu avec raison. Voilà ce qu'il en dit à fes

amis dès que le Livre parut : il changea d'avis peu après, & il en parla affez avantageufement, lorsqu'il en fit l'extrait dans fon Hiftoire des Ouvrages des Sçavans, au mois de Décembre 1691. Le fameux Bayle en fit d'abord plus de cas que Bafnage: Pour moi, fans flater votre ami, ditil à M. Minutoli, en lui parlant de l'Abbé de Saint Réal, (car je vous prie de ne lui rien marquer detout ceci,) je n'ai pas été fi difficile que M. de Beauval j'ai trouvé fon Livre rempli de penfees fingulieres & judicieufes: il eft vrai que j'ai trouvé quelques-unes de fes Remarques de Grammaire trop rafinées, & par-là trop aisées à refu& un peu trop de malignité con

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tre l'Auteur qu'il critique.

Cet Auteur critiqué par l'Abbé de Saint Réal, étoit M. Andri, qui avoit publié en 1689. un Livre intitulé Réflexions fur l'usage préfent de la Langue Françoife, ou Remarques nouvelles & critiques touchant la Politeffe du Langage. L'Abbé de

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