Et n'eft-il pas mille fois plus plaufible, Qui befoin a du feu, comme on dit, le cherchant, Que ce foit le chapon qui tourne ? Affûrément ; Ce que vous me contez me paroît fort sensible. Sçavante Agathe, eh bien, le cas eft tout pareil; Le chapon c'est la Terre, & le feu le Soleil. Tu ne doutes donc pas qu'il ne fut malhonnête, Que comme un grand nigaut, le Soleil chaque jouz Tournant & retournant, s'en vînt faire la cour A notre chétive planette? Je n'entens rien à tout cela; Vous me pouflez à bout, & je suis à quia: Mais j'entens dans la cour aboyer Laridon. Allons cueillir enfemble,au bord de l'onde claire Une falade de creffon. Que l'on m'apporte mon fiphon, Pour foûtirer au fin la liqueur falutaire C'eft ainfi qu'écartés dans ce lieu folitaire, Délivrés des fâcheux, des grands, du plat vulgaire 1 LE GENTILHOMME CAMPAGNARD, Qui fe prépare à marcher à l'Ariereban, DEPESCHON E' PESCHON S-nous, Enfans, retrouf fons nos moustaches, L'Ariereban bat le tambour. Pour couvrir nos chapeaux de fuperbes panaches, daches: Et qu'enfin,fans fçavoir mon nom Mes vaffaux, Gilles, Roch, Martin, Robert, Gautier De dix ans payés par avance. La fomme en fous marqués eft toute en ce chauffon. Vive la qualité, vive l'honneur en France. La guerre dût-elle durer, Six fois jufqu'au retour des melons & des figues, Notre femme, atteins-moi cette luifante broche, Afin que ma lame s'accroche, Noblement, haut & court, & joue à mon côté, Et toi, valet Jeannot, vieux drille, Au prochain barbotoir me pêcher un anguille, Tire mon juft'-au-corps d'écarlatte jaunâtre Qui dans ce bahu dort tout feul; C'efl'habit que portoit mon fameux bifayeul, Quand on le vit jadis fe battre Avec le Marguillier, pour quatre fous tournois Qu'il perdit au berlan : oh! c'étoit un grivois! Dans fa jufte fureur il eut caffé les vîtres : Mais ils joüoient à l'air, affis auprès d'un bois, Mon ancêtre étoit vif & prompt; Au fang des chiens hûrlans cent & cent fois trempée; Un abreuvoir à mouche au front, Quoique du Marguillier le courage intrépide Mais laiffons se vanter ces faquins glorieux, A mes propres périls je veux chercher fortune Vite, ma guerrierre arquebuse, Où brille artiftement la nacre fur l'acier, La hache à débiter les tourbes au foyer; Ma femme, après ceci, ne me regarde pas, Et l'épouvante, & le trépas; Er j'aurois du regret de t'avoir mise en poudre. Jeannot, cours avertir Bodichon le Meûnier, Et dont, foi de Meûnier, fon ame s'eft chargée, Fort bien, je crois, dans ma bougette : Pour toi, mon écuyer fidele, La gloire auprès de moi, tes fabots à la main, Sors, Jeannot, aujourd'hui de la pouffiere obscure. Jeannot, ah que la gloire offre un digne loyer! Mais quels ruiffeaux de fang! quelle déconfiture! Si pourtant un fatal acier Me faifoit dans le flanc une large bleffure.... Tu partirois, cruel? Eh quoi ! tu refterois, Tu resterois ? Oui dà. Que t'importe la gloire |