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Le pourront-ils racheter du trépas?
Las! que diroit le Public, reprit-elle,
Veuve aujourd'hui, fi je ne pleurois pas !

U

VIII.

N fameux Menteur contoit

Que jamais il ne mentoit.
Quelqu'un de la Compagnie
Lui répondit à l'instant:
Ce menfonge eft de ta vie
Le dernier & le plus grand.

I X,

MARINETTE, avant l'héritage

Qui lui vint inopinément,
Etoit une fi bonne enfant,

Si douce, fi fimple, fi fage,
Ettout le monde l'aimoit tant.
Si la bonté du Tout-Puiffant
M'avoit, difoit-elle, en partage
Donné fuffifamment du bien,
Je ne voudrois en mariage

Qu'un homme d'un joli maintien,
Qui m'aimat feule & qui n'eût rien,
Afin qu'il me dût davantage.
Mais depuis fa fucceffion

Elle eft coquette, précieuse,
L'éclat devient fa paffion,
Et fon ame avaricieufe,
Dans fes projets ambitieuse,

Ne veut plus que d'un riche époux.
L'or fait, dit-elle, un nœud folide;
L'Hymen s'égare fans ce guide.
Ah! je vois bien, folles & fous,
Volages hommes, que chez vous
C'eft l'état préfent qui décide
De vos vertus & de vos goûts.

L

X.

OE Soleil redoroit la célefte surface,'

Quard fur de vieux bidets, Dom Quichottesnouveaux,
Vous & votre cousin galoppiez par la place.
J'appellai mon valet: Regarde un peu qui passe.
Ce font, me dit-il, des chevaux.

X I.

SUR UNE GRANDE RIEUS E.

LEs Graces & les Jeux, les attraits les plus doux,

La charmante Vénus, Iris, vous accompagne;
Mais on voit fur tout avec vous

Sans ceffe les Ris en campagne.

X I I.

Sur le Traité de l'Opinion de M. LE GENDRE, Marquis de Saint Aubin fur Loire, ci-devant Maître des Requêtes.

LE

E mois paffé je marchandois les livres
Dans lesquels Saint Aubin,ce Sçavant de nos jours,
Confond,par merveilleux & convainquant discours
La folle Opinion, dont nos ames font ivres.
Pas un fol, me dit-on, à moins de qninze livres.
Quinze livres, repris je,un Traité? vertuchoux !
Maître Gafpard, y pensez-vous?

C'eft au Mouton plaintif, d'une lame inhumaine,
Couper, en vérité, la chair avec la laine.
Je le pris cependant ; mais après l'avoir lû,
En vous remerciant, vins-je dire au Libraire,
Certes, ce n'eft pas trop vendu.

Dieu metre en Paradis feu Gafpard votre Pere.
Mais chez vous la Science aujourd'hui n'eft point
chere.

Je croyois pour le prix n'acquérir qu'un Traité,
Et je trouve avoir acheté

Une Bibliothéque entiere.

271

PARODIE

De quelques-unes des belles Stances de M. ROUSSEAU, Que l'homme, &c.

Q

U'UN Livre eft bien pendant fa vie

Un parfait miroir de douleurs!

En naiflant, fous la preffe il crie,
Et femble prévoir les malheurs.

Un effain de fâcheux Cenfeurs,
D'abord qu'il commence à paroître,
En dégoûte les acheteurs,

Qui le blâment fans le connoître.

A la fin, pour comble de maux,
Un Droguifte, qui s'en rend maître,
En habille poivre & pruneaux:
C'étoit bien la peine de naître.

Z

FABLES.

LE SOLEIL ET LES NUAGES.

FABLE I.

A M. DI LA TOUR, Intendant & Premier Président du Parlement de Provence.

JALOUX d'une lueur féconde,

Que répand en tous lieux,fur la terre & dans l'onde,
Le brillant Aftre des Saisons,

Les Nuages un jour, contre lui fe liguerent,
Réfolus d'obfcurcir à jamais ses rayons.

Au jour preferit en foule ils arriverent
Des différentes régions.

Alors dans les hautes campagnes,

Ces efcadrons épais, s'élevant en montagnes, Formant des Bastions, des Remparts & des Forts, S'entaflerent, fe condenserent,

Au-devant des rayons de leur mieux fe placerent. Mais qu'en arriva-t'il? après tous leurs efforts, Pour trop s'enfler, les uns creverent, D'autres furent fondus, les autres promptement A bâtons rompus s'échapperent,

Portés fur les ailes du vent.

Illuftre Magiftrat, dont le rare mérite,

D'un Emploi fouverain foûtient la dignité,

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