1 Ce front, ces doux regards, cet aimable fouris, Qui de mon tendre amour font la caufe, & le prix. HORTENSE. Non; de vous mon humeur n'eft pas connue encore. Je ne voudrois jamais accepter votre foi, Si vous aviez un cœur, qui n'eût aimé que moi. Je veux que mon Amant foit bien plus à la mode, Que par trente Grifons tous fes pas foient comptez Que mon amour vainqueur l'arrache à cent Beautez, Qu'il me faffe fur-tout de brillans facrifices. Un Amant moins couru ne me fçauroit flatter. DAMIS. Oh! j'ai fur ce pied-là de quoi vous contenter, Mais encor? HORTENSE. DAMIS. Eh!... ma foi, vous n'avez qu'à parler, Clarice, Æglé, Doris ?... HORTENSE. Quelle offrande eft cela? On m'offre tous les jours ces facrifices-là. DAMIS, s'affeiant auprès d' Hortenfe. Ecoutez. Entre nous, j'ai certaine Maîtreffe, A qui ce Portrait-là reffemble trait pour trait, HORTENSE. Point, point. DAMIS. Si je n'avois quelque peu de de prudence; Si je voulois parler, je nommerois Hortenfe. HORTENSE. A l'indifcretion joindre la calomnie! DAMIS. Du dernier bien : je dis la chofe comme elle eft. Peut-on plus loin pouffer l'audace & l'imposture? DAMIS. Non, je ne vous ments point, c'eft la verité pure. Le traître ! HORTENSE à part DAMIS. Eh! fur cela quel eft votre souci ? Pour parler d'elle enfin fommes-nous donc ici ? Daignez, daignez plûtôt... HORTENSE. Non, je ne fçaurois croire Qu'elle vous ait cedé cette entiere victoire. DAMIS. Je vous dis que j'en ai la preuve par écrit. DAMIS. C'est trop me faire injure Il lui donne la Lettre. Tenez donc vous pouvez connoître l'écriture. HORTENSE, fe démafquant. Oui je la connois, traître ; & je connois ton cœur, M'a rendu pour jamais le Portrait & la Lettre ******HH HH HH HH ****HHHHHHHH.: *************************** SCENE DERNIER E. HORTENSE, DAMIS, TRASIMON, CLITANDRE. HORTENSE, à Clitandre. Si je ne vous fuis point un objet de couroux, Si vous m'aimez encor, à vos loix affervie, Je vous offre ma main, ma fortune, & ma vie. |