Chez PISSOT Libraire, Quai des Augu - M. D C C. X X V. 43780 1 PREFACE. D -- ANS la prévention prefque genérale où l'on est contre les Poëmes Epiques François, je paroîtrai fans doute bien préfomptueux d'avoir oíé tenter une entreprise sous laquelle jufqu'ici tant d'Auteurs ont fuccombé. Le goût que j'ai toujours eu pour ce genre d'écrire, m'a porté à le préferer à tout autre, & la chûte de ceux qui m'ont devancé, n'a pût m'en détourner. Je n'ignore pas ce qu'on avance pour prouver l'impoffibilité d'y réuffir. Les uns attribuent le mauvais, fuccès qu'a eu parmi nous le Poëme Epique * 1 à notre verfification: ils prétendent que la repetition des deux Rimes mafculines & des deux Rimes feminines, qui tombent alternativement, nous laffe & nous rebute bien-tôt. Les autres le rejettent fur la Langue, qui ne peut, difent-ils, fouffrir ces figuces métaphores & ces hardieffes qui font un fi bel effet en Grec & en Latin. res, Il y en a qui vont jusques à accuser le Genie de notre Nation, fi fécond d'ailleurs, & fi heureux dans toutes fortes de Poëfies, de n'être pas propre pour le Poëme Epique. On en voit enfin qui mettent pour dernier obstacle à la pleine réuffite d'un pareil ouvrage, cette impatience fi naturelle aux Lecteurs François de voir bien-tôt la fin de ce qu'ils lifent. Il ne fera pas malaifé de refuter des fentimens fi injuftes pour la Nation, & si désavantageux à la Langue. Il faut l'evouer, de toutes les Verfifi |