et malicieusement imité par le poëte Richer, dans son Ovide bouffon. Voyez aussi l'épigramme de Léonidas, livre 3 de l'Anthologie, C. 6, et le père Sirmond, sur l'Epitre II du livre 8 de Sidonius Appollinaris. On trouve plus de cent vers, en écho, à la fin du second livre du burlesque poëme de la Magdeleine, par le père Pierre de Saint Louis, carme. Pelisson a fait un écho sur la prise de Valenciennes; comme il n'est ni aussi long, ni aussi ridicule que la tirade du Révérend Père carme, nous allons le citer ici : Toujours au milieu du salpêtre Percer partout comme un éclair être, l'air, pelle, Ne se plaire qu'où la trompette De bon œil les soldats qui font bien leur devoir voir, Porter un faix de soins dont on verrait Atlas Et servir aux futurs d'exempie une las, assez, ample, Que par ce conquérant vous serez embellis Lys, Son nom quoiqu'éclatant bien moins que sa personne sonne, loix, Quiconque à les louer employer vers ou prose ose, pris. Nous rapportons un sonnet sur le même sujet à l'article acrostiche. On cite, comme pièce d'une naïveté charmanté, le dialogue composé par Joachim Dubellay, entre un amant qui interroge l'écho, et les réponses qu'il en reçoit; voici les meilleurs vers de cette pièce : Dis-moi l'auteur de ces maux avenus? Vénus Qu'étais-je avant d'entrer à ce passage ? Sage. Dure. Point. Voici encore quatre vers en écho, que je puis citer comme exemple, et qui valent ceux que nous venons de rapporter : Nos yeux par ton éclat sont si fort éblouis, Louis, Que lorsque ton canon qui tout le monde étonne, tonne, On voit que ces puérilités annoncent aussi peu de goût, qu'elles sont difficiles à composer. Elles étaient fort en vogue sous François Ier. et sous Henri II. Ronsard et ses successeurs s'y sont distingués; mais depuis le siècle de Louis XIV le bon goût a fait justice de ces bagatelles laborieuses. Il faut cependant avouer que le gentil Panard a tiré fort bon parti de ce jeu de mots dans l'un de ses vaudevilles, dont je vais rapporter quelques couplets, comme étant ce qu'il y a de plus supportable dans ce genre: On peut regarder la rime emperière, comme un double écho, ainsi qu'on le voit exemple assez insignifiant : Prenez en gré mes imparfaits, Benins lecteurs très-diligens, par cet faits, faits gens, gens. Cet exemple est tiré de la controverse du sexe masculin et féminin. Il prouve, ainsi suivant : Qu'est-ce qu'un immoude que le monde, onde? combien ce genre de vers est ridicule. DES VERS ENCHA INÉS. On appelle ainsi les vers qui ont une espèce de gradation de mots et de sens d'un vers au suivant; comme dans ce quatrain de Marot: Dieu des amans d'amour me garde, En le navrant me tiendra seur, DES VERS ÉQUIVOQUE S. Ce genre de poësie est tel, que les dernières syllabes de deux vers, quoiqu'ayant le même son, ont cependant une autre signification. C'est encore Marot qui va nous en fournir un exemple: En m'ébattant je fais rondeaux en rime, DES VERS FRATERNISÉS. Ce sont ceux où le dernier mot du vers doit être répété tout entier ou en partie au commencement du vers suivant, soit dans un sens équivoque, ou d'une autre manière; par exemple : Metz voile au vent, cingle vers nous, Caron, Sans te fâcher; mais en sois content Tant qu'en ce faisant nous le soyons autant, On voit par cet exemple de poésie surannée combien est pitoyable, et combien a peu duré |