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vendant jufqu'à quarante piaftres la pièce. C'est une grande pèrte pour la famille, quand il s'en caffe quelqu'un.

Les étrangers font reçus chez les Lampoons Réception avec bien plus de cérémonie, que dans les pays des Ecrangers. adjacens. Non-feulement la principale perfonne de la troupe voyageufe, mais encore chacun de fa fuite eft obligé, à fon arrivée à quelque village, de dire ce qui l'amène. Quand le Chef du Village eft informé des motifs du voyage de l'Etranger, il répète en entier fes paroles, avant que de faire une réponse; & fi c'eft quelqu'un de confidération, les paroles doivent paffer par deux ou trois bouches, avant qu'elles foient censées venir à fes oreilles avec toute la dignité nécessaire. Dans le fait, cette pratique paroît établie plutôt pour fe donner une certaine importance, que pour fairé honneur à l'Etranger. Mais ce n'est pas Sumatra feulement qu'on trouve cette contradiction dans la manière d'honorer les Etrangers.

à

Les conditions du joojoor, ou de la fomme pour obtenir une femme, font ici à peu-près les mêmes, que parmi les Rejangs. Le cris à poignée d'or n'eft pas effentiel au marché, comme chez les habitans du Paffumah. Le père de la fille ne permet jamais que la fomme foit payée en entier, pootoos tallee kooloo, & par-là il emTome 11.

I

Mariages,

pêche le mari, dans tous les cas poffibles, d'ufer du droit de vendre fa femme, qui, dans le cas de divorce, revient à fes parens. Dans les parties de l'île où le pootoos tallee a lieu, le mari a fur la femme un droit de propriété qui diffère peu de celui d'un maître fur fon efclave, comme il a déjà été obfervé. Les fommes particulières qui conftituent le joojoor, font moins compliquées ici qu'ailleurs. La valeur des joyaux d'or de la fille eft eftimée au jufte, & fon jocjoor réglé fur cette estimation, & fur le rang de fes parens. Le mariage par femundo a prefque toujours lieu parmi les pauvres gens, lorfqu'il n'y a point de bien des deux côtés, ou lorfque la fille a eu quelqu'intrigue galante, dans lequel cas les parens font bien contens de conclure un mariage de cette manière, au lieu de demander de l'argent pour la marier. Il arrive cependant quelquefois que des perfonnes de confidération préfèrent le mariage par femundo, pour imiter les Malais; mais on le regarde comme peu convenable, & propre à occafionner des défordres.

Les amendes & compenfations pour meurtres font à tous égards les mêmes, que dans les pays déjà décrits.

Religion. La religion Mahométane a fait de grands progrès

Farmi les Lampoons, & la plupart de leurs vil

lages ont des mofquées : néanmoins un refte d'attachement aux fuperftitions originales les porte à rendre un honneur particulier aux crammais ou tombeaux de leurs ancêtres, qu'ils ornent d'offrandes, & couvrent foigneufemennt pour les mettre à l'abri des injures du temps.

Gouverne

ment Malais.

Empire du

bow.

CHAPITRE XVII.

Gouvernement Malais. Empire de Menangcabow. Etendue de la puifance ancienne & actuelle du Sultan. Ses titres. Litté rature & Arts parmi les Habitans. Epo.que de leur converfion au Mahométifme. Acception générale du mot Malais. Conftitution des Etats. Bencoolen. Indrapour. Anac Songey. Palembang. Jambee, &c.

JE vais maintenant donner une idée des Gou

vernemens Malais, comme étant diftingués de ceux des Sumatranois originaires, auxquels les Malais donnent le nom d'orang ooloo on paysans, & quelquefois celui d'orang doofoon ou villageois, parce qu'ils habitent dans les villages.

Le principal fiège de l'Empire des Malais & Menangca de toute l'île, eft Menangcabow. Il eft fitué à-peuprès au centre de l'île; s'étendant au nord, mais principalement au fud de la ligne, environ foixante. à cent milles. Telles font les limites actuelles d'une Monarchie qui n'avoit anciennement d'au

tres bornes que l'île même, & dont le Souverain étoit refpecté jufques dans les parties les plus lointaines de l'Orient. Le Pays eft, généralement parlant, une vafte plaine, bornée par des montagnes, dénuée de bois, & bien cultivée, en comparaisen des autres. Il a une communication aifée avec les deux côtés de l'île; il est plus près de la côte à l'oueft, mais à l'eft il a l'avantage de plufieurs grandes rivières, telles que Racan. Indergeree, Siack, Jambee, & même Palembang, avec laquelle on affure qu'il communique par le moyen d'un lac, d'où fortent les deux dernières, ainfi que la rivière Catt wn du côté oppofé. Les Colonies des Malais de Menangcabow, font établies fur diverfes branches de la rivière Jambee, ou plutôt fur ces petites rivières qui s'y jettent, favoir Leemoon, Battang Aly. Pacallang-Jamboo, & quelques autres. Ils y ramaffent une grande quantité de poudre d'or.

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Le nom de Menangcabow vient, dit-on, des mots menang, vaincre, & carbow, bifon; & cela, d'après l'hiftoire, que je crois fabuleufe, d'un fameux combat, entre les bisons & les tigres, dont ce pays fut le théâtre, & dans lequel les premiers remportèrent une victoire complète. Tel eft le récit des Naturels; mais je dois obferver qu'ils aiment fingulièrement les fictions; & je pense que cette étymologie n'a d'autre fondement qu'une ref

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