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Depuis l'an qu'en 1273. Gall. Chrift.

1254. jul

V. Preuves,

Bourgogne fon grand-pere, en donna actepour elle, étant à Auxerre l'an 1271. le Mardi d'après les Brandons. * Iolende étant remariée l'année d'après à Robert de Bethune Comte de Flandres, donna encore une feconde reconnoiffance du même droit au nouvel Evêque, par acte paffé à Lefi- San marth. gnes, le Jeudi après l'Invention de Saint Etienne, & fon T. 2. p. 308. mari confirma cet aveu. Malgré toutes ces foumiffions, num. 351. Iølende & le Comte Robert ne furent pas plus paisibles poffeffeurs du Comté d'Auxerre. Comme folende avoit plufieurs autres foeurs que j'ai nommées ci-deffus, elle fut obligée de leur faire part de la fucceffion de leur mere Mathilde. Marguerite qui avoit époufé Charles I. de France, Roi de Sicile, fils de Saint Louis, pofféda le Comté de Tonnerre; & Alix qui étoit mariée à Jean de Challon, eut celui d'Auxerre. Du Chêne a produit un extrait des Régiftres du Parlement, qui fait voir que la fucceffion fut fort des Ducs de Génealogie difputée, & que Robert & Iolende avoient d'abord pré- Bourgogne. tendu que Nevers, Auxerre, & Tonnerre ne formoient qu'un même Comté. Mais la Cour décida fur ce partage, après qu'il eut été prouvé par une enquête, que ce font trois Comtés différens. En conféquence, on donna à l'aînée à choisir celui des trois qu'elle voudroit. La Cour affigna enfuite à la feconde, qui étoit la Reine de Sicile, le Comté de Tonnerre, qu'elle jugea meilleur que celui d'Auxerre; de forte que Jean de Challon devint de cette maniere Comte d'Auxerre, du chef de fa femme Alix.

In Parlam. Omn. Sandor.

1273.

Depuis l'an 1273. juf

qu'en 1304. V. Golut.

CHAPITRE XIV.

Gouvernement de Jean de Challon Comte d'Auxerre. Ses conteftations avec l'Evêque, au fujet de l'ouverture des murs de la Cité. Antiquité de l'étendue du cloître de S. Etienne. Le Comte encourre l'excommunication de l'Evêque. La Ville & Fauxbourgs foumis à l'interdit. Le Chapitre entre dans les droits de l'Evêque, à l'égard du cloître de S. Etienne, & borne par-là la jurifdiction du Comte. Diverfes donations de Jean de Challon aux Eglifes. Son droit fur le tiers de la ville d'Autun. Les Officiers du Comte punis par Arrêt du Parlement.

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Inondation de l'an 1280.

Différends du Comte Guillaume fils de Jean, avec l'Evêque Guillaume, jugés au défavantage du Comte. Il amortit un terrain des Cordeliers d'Auxerre. Remarque fur la fituation du marché de la marée, & fur celle des boucheries. Juifs à Auxerre. Jean de Challon continue d'être qualifié Comte d'Auxerre. Demêlés de Guillaume avec l'Abbé de S. Germain. Faux monnoyeurs fur les terres de l'Abbaye. Bienfaits de Guillaume. Le Comte d'Auxerre préfent à l'Affemblée des Etats, au fujet de Boniface VIII. Aveux faits à Guillaume. Il se trouve à la bataille de Mons en Puelle, & y

meurt...

J pitre,

Ean de Challon qui fera le fujet principal de ce Cha étoit fils du fecond lit de Jean Comte de Bourgogne & de Challon, & d'Ifabelle fille de Frederic Duc: de Lorraine. Avant que d'être Comte d'Auxerre, il pre-noit plus communément la qualité de fire de Rochefort (a) mais le Comté d'Auxerre, qui jufqu'ici n'avoit été poffédé que par des Princes du Sang Royal, lui donna un plus haut rang, auffi-bien que fon mariage avec Alix petite fille de Hugues Duc de Bourgogne (b)..

La premiere chofe: qui fe préfente dans fon Hiftoire, font les conteftations qu'il eut avec le nouvel Evêque Erard de Lefignes. Jean de Challon avoit fait percer les murs de la Cité du côté qui regardoit un grand clos que l'Eglife de Notre-Dame-là-d'Hors poffédoit alors; & qui, felon les apparences, n'eft autre que le terrein occupé.

(a) Golut dans fes Mémoires de la Franche Comté, p. 389. dit qu'on l'appelloit par fobriquet, la Callette bleu.

(b) Ce mariage fe fit au plûtard en 1273. Duchéne, pag. 93. de l'Hiftoire de Bourgogne.

:

Dames de la

Henr.

aujourd'hui par deux Communautés de Filles*; & il avoit fait faire à ces murs une telle ouverture, qu'on pouvoit Depuis l'an 1273. jufentrer par là dans la Cité, & en fortir au préjudice de l'E- qu'en 1304.. vêque & de l'Eglife d'Auxerre, & même contre la dé- *Les Bernarfenfe expreffe du Prélat. On étoit également en fûreté dines & les dans le Cloître Epifcopal du côté de la riviere, c'eft-à- Providence. dire, entre l'Evêché & la tour de Saint Pancrace, par le moyen d'une porte qui s'ouvroit & fe fermoit lorsqu'il étoit néceffaire. Le Comte avoit non-feulement fait enlever cette porte, mais encore ôter le verrouil & la ferrure de la porte pendante; enforte que le Cloître de Saint Etienne fe trouvoit ouvert nuit & jour de trois côtés. L'Evêque fut obligé de traduire le Comte devant le Roi; le regle-Charta Matth. ment qui en résulta, fût, que le Comte feroit par provide fion remettre toutes chofes en l'état qu'elles avoient été Verzeliaco. auparavant; dont Matthieu de Vendôme Abbé de Saint Denis & Henri de Vezelai Tréforier de Laon donnerent acte. Quant au droit de l'Evêque, d'avoir une porte qui ferme le Cloître de Saint Etienne du côté de la riviere, & de faire ouvrir & fermer la porte pendante, deux autres arbitres furent élus, fçavoir, Guillaume Archidiacre de l'Eglife d'Auxerre, de la part de l'Evêque, & Gui de Mez, autrefois Bailly d'Auxerre, de la part du Comte. Dans cette conjoncture, l'Evêque fit écrire qu'il fufpendoir toutes les pourfuites commencées contre le Comte au fujet du rétabliffement de quelques Châteaux mouvans de l'Evêché; & à la priere de l'Abbé & du Tréforier ci-dessus nommés, il confentit que les Officiers d'Auxerre qui avoient été excommuniés pour l'infraction faite au Cloître, fuffent abfous par fon Official, s'ils en demandoient abfolution, en payant l'amende au cas que l'Evêque l'exigeât. Cet accord ainfi fait en bonne forme, ne fût fcellé par l'Evêque, par le Comte & la Comteffe Alix qu'à Paris, l'an 1275. le Samedi après la Saint Nicolas d'hiver ce qui marque que la difficulté avoit été de longue difcuffion. Mais malgré toutes les voies de douceur & de paix que l'Evêque Erard pût employer, il paroît qu'il ne pût vivre tranquillement avec Jean de Challon: & comme fes prédéceffeurs avoient été obligés d'en venir quelquefois aux dernieres extrémités, il fe vit contraint

Depuis l'an d'y avoir recours, ainfi qu'on verra plus bas.

1273. juf

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Le Cloître de Saint Etienne dont je viens de parler, qu'en 1304. étoit toute la partie baffe de la Cité, qui comprenoit l'Eglife Cathédrale, le Palais Epifcopal fondé en partie fur les anciens murs Romains, les bâtimens deftinés à l'utilité des Chanoines, tels que font les greniers, les preffoirs, &c. Il n'y avoit pas eu d'abord tant de maisons affectées à l'ufage des Chanoines, qu'il y en a aujourd'hui. Immédiatement avant le régne de Louis le Débonnaire, la plupart des Chanoines demeuroient où bon leur fembloit dans la Cité ou dans les dehors. Il fut reglé dans le Concile d'Aix-la-Chapelle, tenu fous cet Empereur, que les Chanoines fe réuniroient tous proche l'Eglife Cathédrale, où ils auroient un réfectoir & un dortoir commun; ce qui n'occupa à Auxerre que la place qui eft aujourd'hui entre le Chœur de l'Eglife de Saint Etienne, & l'Eglife de Saint Pierre en Château. Les Chanoines un fiécle ou deux après ne continuerent guère à manger ensemble fous les yeux de leur Prévôt & du Doyen, qu'à certains jours, fçavoir, ceux que les Evêques nommerent; ftatuant, par exemple, que tel ou tel bien qu'ils donnoient, étoit pour manger ensemble le jour de leur Anniversaire ou autre folemnité, ainsi qu'il se voit par le Necrologe écrit au XI. fiécle, & par la vie des Evêques d'Auxerre du même fiécle & du précédent. Mais les Chanoines ceffant de manger en commun, quitterent auffi peu à peu l'usage de coucher dans le même dortoir, foit que les bâtimens fuffent devenus inhabitables, ou autrement. Les uns couchoient dans leur famille; d'autres ayant eu de leur patrimoine des maisons voifines de l'Eglife, ou en ayant fait acquifition des propriétaires féculiers, les habiterent pendant leur vie, & les donnerent au Chapitre en mourant. Ces donations ayant formé un certain nombre de bâtimens, le Chapitre qui recevoit des fondations de prieres pour des fommes affez confidérables, acheta tout ce qu'il pût de bâtiment des propriétaires dans les rues voifines, & en revendit même à quelques-uns ; & comme quelques Monafteres du pays ou des environs, en poffédoient qui pouvoient convenir au Chapitre à caufe qu'ils étoient renfermés dans ce même canton, on s'accommoda de

Depuis l'an

1273. juf qu'en 1304.

clôture de fon cloître,

part & d'autre, moyennant d'autres biens donnés en échange. Ce fut ainfi que fe forma jufques fur la fin du treiziéme fiécle l'étendue du terrain qu'on appelle le Cloître du Chapitre, par maniere d'accroiffement à l'ancien Cloître du neuviéme fiécle. Les Evêques y avoient pleine & entiere Jurifdiction, à l'exclusion du Comte, fuivant la Charte de Saint Bernard de l'an 1145. & la Bulle de Clement IV. de l'an 1266. confirma ces immunités. Cependant dix ans après, ce Cloître n'étoit point encore auffi étendu que le circuit auquel la Charte de Saint Bernard avoit donné le nom de Clauftrum Sancti Stephani. Cette étendue de territoire que l'Evêque Erard de Lefignes appelloit en 1276 Clauftrum noftrum, contenoit encore alors plufieurs maisons qui n'appartenoient ni à l'Evêque ni au Chapitre, ainfi que cet Évêque le dit lui-même, & qu'il Ecritures du paroît par des écritures poftérieures. Il fe défaifit cette Chapitre en année en faveur de fes Chanoines, de toute la Jurifdiction faveur de la & Juftice temporelles qu'il avoit en fa qualité d'Evêque, dans les maifons du Cloître que le Chapitre poffédoit alors, faites vers ou qu'il acquerreroit dans la fuite, & dans celles que les l'an 1350. particuliers Chanoines tiendroient à loyer des féculiers, 206. p. 116. ou que les féculiers tiendroient à loyer du Chapitre, à la réserve de certains cas, & du droit de haute Juftice; & il en inveftit le Doyen Hugues, qui repréfentoit le Chapitre en lui mettant en main fon propre anneau. De-là l'origine du Bailly de Chapitre, & des Officiers qui lui font foumis. J'ai cru que cette remarque étoit auffi néceffaire dans l'Hiftoire civile d'Auxerre, que celle que j'ai faite à l'an 1204. touchant les Bourgeois qui fe disoient du Chapitre, & qui créerent fur eux en faveur du corps, une redevance annuelle, de laquelle j'ai parlé en fon lieu. L'acte de cette conceffion eft daté du mois de Septem* Gall. bre. Quoique le lieu ne foit pas défigné, il paroît par d'au T. iv. p. 311. tres monumens, qu'Erard fit cette donation dans le temps qu'il fe difpofoit à partir pour Rome, à moins qu'on ne veuille dire que le Doyen Hugues auroit été le trouver à Clermont en Auvergne, où il étoit le Mercredi d'après la Saint Matthieu de la même année 1276.

Le fujet du voyage d'Erard n'eft point une matiere étrangere à notre Hiftoire. Le Comte Jean de Challon

Preuv. num."

Chrift.

Il eft au

Cartul. Capit. f. 503.

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