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Même comp.

mercier Dieu, on fit une Proceffion folemnelle en l'Eglife Depuis l'an de Saint Germain avec port de Reliques. Selon la coutu- 1477. julme du temps, la Ville fit des dépenfes de cire: de douze qu'en 1483. torches, trois furent présentées à Saint Germain, deux à la Cathédrale, deux à Notre-Dame de Celles, qui étoit fol. 117. un Hermitage fameux à demi-lieue d'Auxerre; le refte diftribué aux deux Communautés de Mendian's, qui étoient les Jacobins & les Cordeliers. Le Roi écrivit aux Magiftrats dès le fecond jour de Juin de l'an 1483. du Château des Montils-les-Tours, que quoique felon les articles du Traité de paix, le mariage de la fille du Duc d'Autriche eût dû être folemnifé à Paris, les grandes chaleurs & la mortalité quí couroit, l'avoit obligé de fe rendre aux avis de ceux qui croyoient plus à propos que la Ducheffe vînt jufqu'à Amboife où le Daufin faifoit fa résidence, & qu'ils euffent à y députer un Notable de la Ville. Il leur réitera Tiré des letla même chofe par une aurre lettre du dix du même mois. tres en origiLe Bailli Jean Regnier partit le 2 r. de Juin accompagné de Jacques Cefaire notable Bourgeois, & fe rendit en diligence à Amboise & à Tours, où ils trouverent le Gouverneur d'Auxerre venu de Franchife. C'eft ainsi que plufieurs perfonnes appelloient depuis fix ans la ville d'Arras, conformément aux intentions du Roi, qui auroit voulu que ce nom lui eût refté. Le Mémoire de notre Député employe le même nom, auffi-bien que Jean Berthier alors Receveur de la Ville dans fes comptes. Mais ce nouveau nom n'eut pas de fuccès, & l'on voit que quelque fincere fol. 98. que fût la volonté qu'on eut à Auxerre de plaire à Louis XI. on fe fervoit plus communément du nom d'Arras qui est refté dans l'ufage. Les lettres dont je viens de parler fu sent les dernieres que les Auxerrois recurent de Louis XI., ce Prince étant décédé le trente Août fuivant.

nal.

Comp. Jae.

Cef. f. 178

Depuis l'an 1483. jufqu'en 1498.

CHAPITRE XXVI.

Principaux traits de l'Hiftoire Civile d'Auxerre fous le regne de Charles
VIII. Ce Prince permet d'employer les deniers de la Ville pour ache-
ver l'Horloge public. Il confirme les privileges des habitans, & ré-
prime l'infolence des troupes logées à Auxerre. Les Auxerrois pré-
tendent n'être pas tenus d'affifter aux Etats de Dijon, Revue des
Nobles du Comté. Ordre du Roi aux habitans d'Auxerre d'arrêter
les coureurs du parti du Duc d'Orleans. Information fur le droit
du pajage des vins.
des vins. Les Auxerrois refufent d'entrer dans le parti
du Duc d'Orleans. Demêlés au fujet des moulins. Le Capitaine
d'Auxerre devient rébelle au Roi. La Ville s'oppofe au don du Comté
d'Auxerre fait par le Roi à Engilbert de Cleves. Rareté des Mede-
cins dans le pays. Calomnies contre la ville d'Auxerre refutées,
Auxerre exempté de troupes par ordre du Roi. Calamités de l'an
1494. Eau des fontaines de Vallan amenée dans Auxerre en
1498.

L

A coutume étoit à Auxerre comme dans les autres Villes , qu'auffi-tôt qu'un nouveau Roi étoit monté fur le throne, on députoit quelques-uns des principaux habitans, pour l'affurer de la fidélité inviolable de la Ville, & lui demander en même temps quelque grace. On a vu ci-dessus Louis XI. accorder beaucoup de privileges à la ville d'Auxerre, pour l'engager à fe foumettre à lui, & même depuis qu'elle lui fut foumife. Charles VIII. fon fils dès le commencement de fon regne eut occafion de s'attacher les habitans de la même Ville par des graces de plufieurs efpeces. Il y avoit environ trente ans qu'ils avoient pris des mefures pour la conftruction d'un horloge public; mais les guerres avoient été caufe que jufques-là on n'avoir travaillé que foiblement. On n'avoit pû élever que l'arcade où l'on voit aujourd'hui un cadran à double face, & l'on s'étoit contenté de placer à côté les roües de l'horloge fans beffroi ni fonnerie. Pendant les derniers mois du regne de Louis XI. on avoit fait marché avec un fondeur de Paris pour une groffe cloche de même ton que celle de l'horloge Elle fe trou- du Palais, avec deux appeaux convenables. Comme cette 3287. livres. dépenfe & celle de la plomberie qu'on vouloit faire magni

va péfer

de

Depuis l'an

261.

de

II. Compte
Benoit de

Coifty, f. 21.

Hiftoire des Tours impri

Etats de

fique, étoit un peu forte pour le temps, & qu'il fût befoin d'y employer les deniers communs des habitans en plus 148. juf grande quantité que dans les dépenfes ordinaires, on crut qu'en 1498. devoir fe munir de la permiffion du Roi. Ce fut donc la Preuv. num. premiere grace que ce Prince accorda aux Auxerrois étant à Tours au mois de Janvier 1483. mais dans le mois fuivant il y donna des Lettres Patentes infiniment plus estimables. C'étoit une confirmation de tous les priviléges accordés par Louis XI. entre autres, de la réunion du Comté d'Auxerre à la Couronne, l'érection du Bailliage, le pouvoir de fournir le grenier à fel au prix du marchand, &c. Le Bailli Jean Regnier qui avoit été bienvenu auprès de Louis XI. alla vers ce temps-là lui offrir les corps & les biens des bourgeois d'Auxerre, felon la coutume, & afsifta enfuite aux Etats Generaux tenus à Tours, avec Jean de Chaftellux Chevalier, & Jean du Pleffis. On eut à ce Bailli l'obligation de la réuffite de prefque toutes les entre- mée 1561. prifes qui furent avantageuses à la Ville. Jean Geuffroi qui en étoit Prevôt avoit été bleffé fans aucun fujet par des gens I. Compte guerre: on envoya les informations au Bailli, & il obde Benoit de tint justice contre les foldats que leur grand nombre avoit Coiffy, f. 47. rendu infolens. La Ville étoit en effet fi pleines de troupes depuis la mort de Louis XI. & ces gens de guerre étoient fi peu difciplinés, qu'il y en eut de la compagnie du Bâtard de Bourgogne, qui de leur chef fe logerent chez des Eccléfiaftiques. Les Gens d'Eglife en avertirent Madanie Anne de France, dite de Beaujeu, qui faifoit toutes les fonctions de Régente; & ils eurent ordre de fortir de toutes les maifons privilégiées. Comme on étoit perfuadé de l'extrême habileté du Bailli, on n'en chercha point d'autre pour aller aux Etats de Bourgogne qui furent tenus à Beaune avant Pâques. Le même y retourna pour ceux du mois de Juillet 1484. accompagné de Jean Daubenton Licentié 1bid. fol. 63. ès Loix. On n'envoya perfonne aux Etats qui fe tinrent à Dijon au mois de Septembre, parce qu'on crut qu'il fuffiroit Ibid. fol. 58. d'écrire des lettres d'excufe à l'Evêque de Langres & au Lieutenant de Roi. Mais Laurent le Seurre Bourgeois &. Praticien, fut envoyé à ceux qu'on y tint à la fin de Décembre, & qui furent continués dans le mois de Janvier. 11 fut chargé de remontrer que la ville d'Auxerre étoit

Ibid. fol. 63

Depuis l'an exempte de toute jurisdiction tant ordinaire qu'extraordi1483. juf naire du Duché de Bourgogne, & même qu'elle n'étoir qu'en 1498. point tenue de comparoir aux Etats. Il fit fes protestations

Viole.

le douze Janvier en préfence des Elus & de Maître Adam Fumée Confeiller, aufquels il en demanda acte.

Ce fut dans la même année 1484. au mois de Juillet; Mem. de G. que Charles VIII. fit faire une revue très-exacte de tous les Nobles du Comté d'Auxerre par Bernard Foreftier Chevalier Bailli d'Auxois, & qu'il fit rendre les comptes de fon domaine d'Auxerre depuis vingt ans. Il députa pour les entendre Jean du Deffend l'un des quatre Maîtres de son Hôtel. Etant averti qu'il y avoit plufieurs gens de guerre qui couroient la campagne & pilloient le peuple, il écrivit du bois de Vincennes aux habitans d'Auxerre le Preuv. num. 29. Juillet, qu'ils euffent à arrêter tous ceux qui pafferoient par la Ville, & à n'en remettre aucun en liberté fans fes ordres. Etant à Gien fur Loire au mois de Novembre, il écrivit au Gouverneur & Bailli d'Auxerre, &c. pour les engager à remettre à Jean Champion, qu'il appelle fon Queux ordinaire de bouche, une fomme dont fa femme étoit redevable envers la Ville en qualité de veuve de Jean Marchant Grenetier du Grenier à fel. En quoi il parut que le Roi approuvoit la poffeffion où la Ville étoit de jouir de la recette & vente du fel, pour l'entretien de fes forțifications.

2.62.

Il n'eft point certain que ceux qui ravageoient les villages circonvoifins, fuffent des foldats excités par le Duc d'Orleans. Mais les lettres que le Roi écrivit d'Orleans Preuv. num. aux habitans d'Auxerre le 31. Août 1485. le laiffent à

265.

pen

fer. Il leur marquoit que quoique le Duc d'Orleans fe fût excufé en perfonne de tous les troubles arrivés dans l'Hiver précédent, il avoit cependant ramaffé depuis peu un grand nombre de gens de guerre qui vivoient aux dépens de fon peuple, & s'étoient retirés avec lui à Blois & à Beaugenci fans en vouloir fortir. Il les avertiffoit comme bons & loyaux fujets, qu'ils fe donnaffent bien de garde d'écouter leurs plaintes qui n'étoient fondées que fur des paroles controuvées, & qu'à l'égard des impôts, c'étoit la néceffité qui l'avoit obligé de les lever; & qu'afin de marquer l'envie qu'il avoit de foulager fes peuples, étant à

Gien

1483. juf

tres.

Gien il avoit envoyé aux auteurs de la rébellion le Sieur du Bouchage & autres, les prier de venir vers lui, ou de Depuis l'an l'aider de leurs confeils pour remettre fes finances en un qu'en 1498, meilleur état, dont ils n'avoient tenu compte. Le Roi en- Memes Letjoignoit par les mêmes lettres de ne recevoir d'eux aucunes remontrances par écrit ni de vive voix, & que fi on en recevoit à Auxerre on eût à les lui envoyer en diligence; il recommanda pareillement qu'on fit bonne garde dans la Ville, & qu'on n'y admît aucunes troupes qui n'euffent expreffément fes ordres. On verra par la fuite que nos citoyens exécuterent ponctuellement les volontés du Prince. Quelque temps après il s'éleva une difpute fur le paffage des vins par la ville d'Auxerre. On a vu plus haut le profit que cette Ville tiroit pour fes propres fortifications fur les vins qui s'écouloient au-deffous de la Tour de Saint pag. 54. Marien, & l'exemption dont elle joüiffoit, de payer à Joigny l'impôt de l'écu qui étoit devenu incompatible avec fa réduction à l'obéiffance du Roi. Ce fut fur le premier article qu'en 1486. il y eut une information au profit des habitans d'Auxerre. Elle fut faite par Maître Gui Arbalête III. Comp. Docteur en Droit Civil & Canon, Confeiller Clerc au Par- Ben. de Coiflement, aidé de Maître Jean Regnauldin. La Ville avoit fy, Octobre reçu environ ce temps-là des lettres du Duc d'Orleans par lesquelles ce Prince effayoit d'engager les habitans à fe joindre à lui contre le gouvernement qui avoit lieu alors dans le Royaume; mais nos Magiftrats ne fe prefferent point d'entrer dans les vûes de ce Duc. Ils députerent Louis de Gaillart l'un des Gentilshommes du pays, pour en donner avis au Roi qui étoit alors vers le Poitou. Il alla pour cet effet à Lufignan & de-là à Bourdeaux. Y ayant trouvé Charles VIII. à une petite lieue de cette Ville, il lui fit part des tentatives du Duc d'Orleans, & lui montra la copie de ce que ce Duc difoit avoir écrit au Roi, affurant que la fidélité des Auxerrois ne pourroit jamais être Ex origin. ébranlée par de pareils motifs, & qu'ils lui feroient bons & loyaux. Ce font les termes de la lettre qu'il écrivit d'YMgar au fortir de l'audience qu'il avoit eue du Roi. Nos Magiftrats reconnoiffant de plus en plus l'équité du nouveau Prince , ne différerent pas davantage à faire délivrer le Ben. de Coifpayement de ce qu'il avoit exigé pour les frais de fon Sacre fy, f. 49. Tome II.

X x

1486.

IV. Comp.

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