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à Marguerite; il met la jeune amante et son père dans leurs intérêts, ménage ensuite un rendez-vous entre le gouverneur et la jeune Anglaise, et fait si bien que Williams surprend l'amant aux genoux de sa fille. Alors, séduit par l'amour, vaincu par les prières de Marguerite et de Blondel, il se laisse fléchir, et leur remet lui-même son illustre captif.

On retrouve dans cette pièce ce naturel, ce ton de vérité, cette entente du théâtre qui caractérisent les ouvrages de Sedaine,

RICHARD ET D'ERLET, comédie en cinq actes, en vers libres, par Desforges, 1778..

D'Erlet, négociant ruiné, part pour les îles, et confie son fils au berceau, à Richard, qui, pour diminuer le regret que lui fait éprouver la perte du sien, fait élever sous son nom l'enfant de son ami. Quelques années après, il lui vient une fille. Ces deux enfans, qui se croient frère et sœur, grandissent ensemble, et conçoivent l'un pour l'autre une tendresse plus que fraternelle. Enfin d'Erlet reparaît sur la scène, très-changé, comme on peut se l'imaginer, et n'est point reconnu. Sa présence donne lieu à des scènes fort touchantes. Les deux amis se reconnaissent, et unissent leurs enfans.

Cette pièce est romanesque; elle offre de l'intérêt, mais peu de comique.

RICHEBOURG (Mlle Lagrange de). On la croit auteur du Caprice de l'Amour, et de la Dupe de SoiMémc.

RICHE MÉCONTENT (le), ou LE NOBLE IMA¬ GINAIRE, comédie en cinq actes, en vers, par Chapuseau, 1662.

Raimond, riche partisan, voulant acquérir du lustre par quelqu'alliance, recherche Aminte, fille de Géronte, gentilhomme de très-ancienne extraction, mais peu favorisé de la fortune. Ce vieillard consent d'autant plus aisément à ce mariage, que le financier lui offre en même tems Polixène, sa nièce, avec une dot considérable. La plus grande difficulté est du côté d'Aminte, qui aime Lysandre, jeune homme aussi noble et en même tems aussi peu riche que Géronte. Clitophon,' valet de Lysandre, sachant qu'il ne manque à son maître, pour obtenir la préférence, qu'une bagatelle de cent mille écus, entreprend d'arracher cette somme de son rival, et de renverser ses projets. Il va le trouver, sous prétexte de vouloir faire sa généalogie, et lui en présente une dans laquelle il le fait descendre, en droite ligne, des anciens comtes de Toulouse. Clytophon joint à cette généalogie un consentement de l'oncle de Lysandre, qui permet à Raimond de porter ses armes, et de se dire son cousin. Le partisan, ne croyant pas pouvoir payer trop cher des titres aussi magnifiques, compte les cent mille écus; mais, lorsque l'affaire est conclue, il apprend qu'Aminte se marie avec Lysandre, et que l'argent qu'il vient de donner a cimenté cette union.

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RICHER (Henry), né à Longueil, près Dieppe, avocat au parlement de Rouen, mort à Paris en 1748. Il a fait, outre un grand nombre d'ouvrages estimés dans différens genres, deux tragédies, Sabinus et

Coriolan.

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RICOCHETS (les), comédie en un acte, en prose', par M. Picard, à Louvois, 1807.

Tome VIII.

H

Un petit jockey est amoureux de la femme de chambre de Mad. de Mirecourt, jeune veuve très-capricieuse. Gabriel voudrait bien épouser Marie; mais celle-ci est nièce de M. de la Fleur, premier valet de chambre de M. Dorsai oncle de Mad. de Mirecourt. Comment proposer à M. de la Fleur une alliance aussi disproportionnée? Cependant Gabriel ose aborder M. de la Fleur; à force de respect et d'humilité, il parvient à se faire entendre. La Fleur copie, avec le jockey, tous les airs de hauteur et d'impertinence que son maître prend avec lui, Enfin, touché des soumissions de l'amant de Marie, il lui promet sa protection. Bientôt M. Dorsai arrive, et joue avec la Fleur le rôle que celui-ci vient de jouer avec Gabriel, La scène change. Le colonel Sainville paraît; c'est le fils d'un ministre, de qui dépend une place que Dorsai attend. Ce dernier est presqu'aussi souple auprès de cé colónél, que son valet de chambre l'était naguère avec lui. Sainville n'abuse pas de ses avantages; éper duement amoureux de la nièce, il promet tout à l'oncle. Mad. de Mirecourt, par ses caprices; fait évanouir des bonnes intentions du colonel; elle le brusque, le mal traite et le renvoie, parce qu'il ne partage pas la douleur que lui cause la perte de son carlin. L'oncle arrive avec ses papiers; il est fort étonné du changement subit qui vient de s'opérer dans les dispositions du colonel, qui paraît fort décidé à ne rien faire pour lui. Dans ce moment, le valet de chambre se trouve sous sa 'main; il essuie une partie de sa mauvaise humeur: enfin Te jockey lui-même se ressent des gourmades qu'a reçues M. de la Fleur. Cependant, le colonel revient, comme tous les amans congédiés; sa capricieuse maîtresse est de fort bonne humear, non qu'elle ait

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retrouvé son carlin, mais parce qu'elle a fait l'acquisition d'un serin. Le colonel, enchanté du bon accueil de sa maîtresse, reprend toute sa bonne volonté pour l'oncle ; il lui redemande ses papiers, s'empresse de les porter à son père, et obtient la place. M. de la Fleur se ressent de cet heureux changement. Le jockey, qui commençait à prendre son parti, éprouve les effets de cette révolution ;p la veuve donne sa main au colonel, et Gabriel obtient celle de Marie...

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est, selon Aristote, tout défaut, qui cause difformité sans douleur, et qui ne menace personne de destruction, pas même celui en qui se trouve le défaut; car, s'il menaçait de destruction, il ne pourrait faire rire; un retour secret sur nous-mêmes nous ferait trouver plus de charmes dans la compassion. Le ridicule est essentiellement l'objet de la comédie. Un philosophe disserte contre le vice; un satirique le reprend, avec aigreur; un orateur le combat avec feu; la comédie l'attaque par le côté plaisant, et réussit souvent mieux qu'on ne pourrait de faire avec les plus forts argumens. La difformité qui constitue le ridicule sera donc une contradiction de pensées de quelqu'homme, de ses sentimens, de ses mœurs, de son air, dessa façon d'agir, avec la nature, avec les fois reçues, avec les usages, avec ce que semble exiger la situation présente de celui en qui est la difformité. Un homme est dans la misère, il ne parle que des grands et des rois; il est de Paris, à Paris, il s'habille à da chinoise; il a cinquante ans, et il s'amuse sérieusement à atteler: des rats de papier à un petit chariot de carte; il est accablé de dettes, ruiné, et veut apprendre

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à un autre à se conduire et à s'enrichir. Voilà des diffor mités ridicules qui sont, comme on le voit, autant de contradictions, avec une certaine idée d'ordre ou de décence établie. Il faut observer que tout ridicule n'est pas risible. Il en est de plusieurs sortes : l'un ennuie, parce qu'il est maussade, grossier; l'autre nous cause du dépit, parce qu'il tient à un défaut qui blesse notre amour-propre: tel est le sot orgueil. Celui qui se montre sur la scène comique est toujours agréable, délicat, et ne nous cause aucune inquiétude secrète. Le comique, ce que les Latins appellent vis comica, est donc le ridicule vrai, mais chargé plus ou moins, ou moins, selon qu'il 'est plus ou moins délicat. Il est un degré en-deçà duquel on ne rit point, et au-delà duquel on ne rit plus, au moins les honnêtes gens. Plus on a le goût fin et exercé sur les bons modèles, plus on le sent; mais ce sont de ces choses qu'on ne peut que sentir. Or, la vérité paraît poussée au-delà des limites quand les traits sont multipliés, et entassés les uns sur les autres. Il y a des ridicules dans la société ; mais ils sont moins frap'pans, parce qu'ils sont moins fréquens. Un avare, par exemple, ne fait ses preuves d'avarice que de loin en loin: les traits qui prouvent son avarice sont noyés, perdus dans une infinité d'autres traits qui portent un autre caractère, ce qui leur ôte presque toute leur force. Sur le théâtre, un avare ne dit pas un mot, ne fait pas un geste qui ne peigne l'avarice; ce qui produit un spectacle singulier, quoique vrai, et d'un ridicule qui, nécessairement fait rire. Il est au-delà des limites, quand il passe la vraisemblance ordinaire. Un avare voit deux chandelles allumées, il en souffle une; cela est juste : on la rallume; il la met dans sa poches: c'est aller loin;

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