SABOTIERS (les), opéra comique en un acte, par M. Pigault Lebrun, musique de Bruni, à Feydeau, 1797. Valentin, fils d'un sabotier, et Faustine, fille d'un autre sabotier, brûlent du desir d'être l'un à l'autre ; mais le père du jeune homme, las du veuvage, veut le faire cesser, en épousant la maîtresse de son fils. On mande le notaire à ces fins, et, en l'attendant, on enferme les deux amans. Un niais, chargé de les garder, les laisse évader, et se laisse prendre lui-même à un piége de loup. Enfin les parens changent d'avis, et marient leurs enfans. C'est ce qu'ils pouvaient faire de mieux. SAC DE CARTHAGE (le), tragédie, par Laserre, 1642. Montfleury a mis cette tragédie en vers, et l'a donnée au théâtre, sous le titre de la Mort d'Asdrubal. Voyez MORT D'ASDRUBAL (la ). SACCHINI (Antoine-Marie - Gaspard), né à Naples, en 1735, mort en 1786. Elève du Conservatoire de Lorette, il y apprit d'abord à jouer du violon; mais bientôt il trouva cette sphère trop étroite, et se livra tout entier à la composition, vers laquelle il se sentait entraîné par son génie. Il était devenu très-fort sur le violon; et, sans doute, c'est à cette première étude qu'il dut le penchant et la facilité qu'il eut toujours, dans la suite, à donner à ses parties instrumentales, ces dessins brillans, ingénieux et variés. Le célèbre Durante, qui était alors maître du Conservatoire de Lorette, surpris des premiers essais de Sacchini lui dit Mon enfant, tu seras un grand maître, et tu porteras la lumière dans les pays du Nord, où il se proposait d'envoyer des sujets, capables d'y former une école. Encouragé par cet heureux présage le jeune homme redoubla d'efforts, et finit, dans l'espace de cinq ans, le cours des études les plus difficiles. Au sortir du Conservatoire, il composa plusieurs opéras comiques qui eurent le plus grand succès; entre autres : l'Isola d'Amore, d'après lequel on a fait la Colonie. Durante, fidèle à son projet, le fit passer à Brunswick, où il demeura quatre années, au bout desquelles il revint en Italie. Il écrivit successivement pour les théâtres de Naples, de Rome, de Venise, etc. la Semiramide, l'Artazerce, il Gran-Cid, l'Andromaca, il Creso, l'Olimpiade, l'Armida et l'Adriano, qui lui firent une grande réputation. Quoiqu'il eût d'abord commencé par des opéras comiques, il préféra, dans la suite, le genre sérieux, et y réussit davantage. La Contadina in Corte, est celui de tous ses intermèdes qui eut le plus de succès. Sacchini passa en Angleterre, où il resta douze ansa Les ouvrages qu'il y composa sont plus connus en France que ceux qu'il avait faits en Italie. Ce sont entre autres : il Gran Cid, Tamerlan, Antigono, Perseo, Montezuma, il Crezo, et l'Erifile. On remarque, dans ces derniers, des rondeaux charmans; genre que les Anglais aiment beaucoup, et dans lequel Sacchini excella. Ce fut encore sur le théâtre de Londres qu'il put déve lopper toutes les ressources de son art, et toute la richesse de son génie, dans des choeurs liés à l'action, qui sont tous du plus grand caractère. Dans ces chefsd'œuvre d'harmonie et de chant, les parties sont si bien disposées, que l'on n'y voit rien d'inutile: tont concourt au même but; l'on ne trouve pas une mesure parasite; enfin chacune d'elles forme séparément un chant si bien suivi, si bien modulé, que, même isolée, elle devient un morceau capital. On a pu reconnaître ces mêmes beautés dans les chœurs qu'il a composés depuis en France, et surtout dans ceux du premier acte de Renaud et de Dardanus. Dans ces deux ouvrages, comme dans sa Chimène, et comme dans toutes les productions sorties de sa plume, on ne saurait trop admirer cette marche facile, ce chant mélodieux, ce caractère tantôt grave, tantôt gai, tour-àtour sombre, brillant, pathétique, tendre, et toujours si bien soutenu; cette manière enchanteresse de lier et d'enchaîner l'une à l'autre ses phrases musicales, sans que l'oreille soit jamais choquée, même par les transitions les plus dures; cette précision dans le style, telle que l'on ne peut ni ajouter ni retrancher; enfin la richesse de ses accompagnemens si bien distribués, adaptés avec tant d'adresse, qu'ils ne peuvent nuire à la partie chantante, qu'il a toujours regardée comme la principale, et qu'il a traitée avec autant de grâce que de noblesse, Outre les pièces que nous avons citées, il a donné à notre Opéra: Arvire et Evélina, et OEdipe à Colonne. SAGE ÉTOURDI (le), comédie en trois actes, en vers, par Boissy, aux Français, 1745. Léandre préfère la tante à la nièce, parce qu'il aime l'une plus que l'autre. Nous ne voyons ici ni sagesse ni étourderie. Il est tout simple de s'attacher à ce qui plaît davantage; mais on doit pourtant être surpris de voir la froide Eliante accepter la main d'un jeune homme aussi vif que Léandre, et la sémillante Lucinde se déclarer pour un indolent tel que Dorante. Il aurait élé mieux d'intituler ce drame : les Mariages mal assortis. Au reste, il avait déjà paru sur le même théâtre, sous le titre de l'Indépendant. SAINT- AGNAN (François de Beauvilliers, duc de), pair de France, membre de l'Académie française né en 1607, mort en 1687, est auteur d'une comédie intitulée la Bradamante ridicule. Cette pièce n'a point été imprimée. : SAINT-AMANT a composé la musique d'Alvar et Mencia, ou le Captif de retour; du Médecin d'Amour; et de la Coquette de Village. Il a refait celle du Poirier, opéra comique de Vadé, remis au théâtre par Anseaume. en SAINT-ANDRÉ, né à Embrun, a donné 1644, une pastorale sur la Naissance de N. S. JésusChrist. SAINT-AUBIN a traduit et fait imprimer, en 1669, l'Andrienne, les Adelphes, et le Phormion, comédies de Térence. SAINT-AUBIN (M.), acteur u théâtre Feydeau, époux de la célèbre actrice de ce n m, 1810. Quelque respect que nous ayons pour le nom, nous ne saurions dire autre chose de M. Saint-Aubin, sinon qu'il a toujours fait preuve de zèle, et qu'il s'est rendu utile à son théâtre. SAINT-AUBIN (Mad.), actrice du théâtre Feydeau, retirée avec la pension, 1810. Peu d'actrices ont eu plus d'agrément au théâtre, pour nous servir d'une expression consacrée ; son nom, accolé sur l'affiche à celui de M. Elleviou, était capable de faire braver les ardeurs de la canicule, et la rigueur des autans. L'emploi qu'elle remplissait est un de ceux qui exigent le plus de fraîcheur et de jeunesse. Lorsqu'elle fut arrivée à l'âge où l'on perd l'une et l'autre, elle faisait encore plaisir. On admirait le talent de l'actrice qui savait produire une illusion aussi complète, à un âge où cessent toutes les illusions. Mad. Saint'Aubin sentait parfaitement, qu'en allant plus loin, elle compromettait sa réputation; mais il lui restait deux filles à pourvoir; ce qu'elle eût fait plus difficilement, si elle se fût éloignée du théâtre. Elle demanda et obtint sa retraite en 1809. SAINT-AUBIN (Mlle Alexandrine), actrice du théâtre Feydeau, 1810. Comme on vient de le voir, Mlle Alexandrine SaintAubin débuta en 1809, dans l'Opéra Comique, de M. Dupaty et Ségur jeune, et dans Ambroise, ou Voilà ma Journée, de M. Monvel père. Elle reproduisit, dans chaque rôle, le naturel, les grâces et la finesse qui caractérisaient le jeu de sa mère. En un mot, Mad. SaintAubin n'a point quitté le théâtre; c'est elle, avec tous les avantages de la jeunesse. Cette aimable actrice compte à peine deux ans de théâtre, et il ne lui reste, pour ainsi dire, plus rien à ajouter à sa réputation. Le rôle de Cendrillon y a mis le comble: c'est vraiment une enchanteresse dans ce rôle; elle y fait tourner toutes les têtes. |