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SÉTHOS, tragédie en cinq actes, par Tannevot, 1739.

Cette tragédie est dédiée au grand Corneille. C'est le roman de l'abbé Terrasson, resserré et mis en action. La scène se passe dans le palais des rois de Memphis. Spanie, princesse de Tanis, paraît d'abord avec Céphise, sa confidente, qui lui annonce la victoire de Cherès sur un imposteur qui avait ôsé prendre le nom de Séthos : elle ajoute que le vainqueur est suivi de Pamphos, auquel Spanie est destinée. Ici la princesse, le cœur gros de soupirs, laisse échapper un grand hélas! Céphise, qui a de la sagacité, s'aperçoit du trouble de sa maîtresse, et lui demande ce qui le cause. Spanie ne se le fait pas dire à deux fois, et nous découvre son ame toute entière. Elle nous apprend qu'elle avait conservé la plus parfaite indifférence, et que son cœur était libre, lorsque Chérès parut à la cour de son père.

Ce héros, dont l'Égypte admire les exploits,

Sans naissance, dit-on, mais plus grand que les rois :
Eh! qu'importe le sang qui coule dans ses veines,
De la source du Nil les recherches sont vaines.
Qui fait sa renommée, est assez glorieux.

La sublime vertu n'a pas besoin d'aïeux.

Disons-le en passant, ces deux derniers vers ressem→

blent beaucoup à ceux-ci :

Le premier qui fut roi fut un soldat heureux,

Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux.

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Continuons Ce fameux héros, après avoir sauvé l'Afrique, revoyait sa patrie, lorsque l'Arabe vint menacer les états du roi de Tanis. Cherès part, combat, triomphe, et revient se faire adorer de la princesse dont il partage la flamme. Bientôt il reprend les armes contre ses maudits Arabes. Leur chef se ose dire fils d'Osoroth,

roi de Memphis. Cherès, qui sait très-bien le contraire, court le battre encore; et, pour cette fois, le fait prisonnier, comme on l'a vu plus haut. Qu'on juge, d'après cet exposé, si la princesse doit être contente de se voir forcée de donner sa main à Pamphos! Laissons celle épisode.

par

Daluca, seconde femme d'Osoroth, paraît transportée de joie. Cette femme ambitieuse touche au moment de recueillir le fruit de ses crimes. En effet, elle croit Séthos moissonné, dans les champs de Coptos, le fer d'un assassin à ses gages; mais ce fils du premier mariage d'Osoroth n'est point mort, comme elle se l'imagine c'est ce même Cherès, c'est ce guerrier, libérateur de l'Egypte, qui vient de terrasser l'imposture, et dont elle-même est forcée d'admirer les exploits. Cependant, au milieu de la joie dont elle est enivrée, un songe l'inquiète : elle a vu, dans ce songe, Séthos, le front ceint du diadême, s'avancer vers elle d'un œil sévère, etc. Elle fut un moment troublée à son aspect; mais soudain elle reprit toute sa fureur, et voulut couper une seconde fois la trame de ses jours, quand ses fils lui en empêchèrent. Ce songe se réalise dans la suite. Séthos arrive, accompagné de Béon et de Pamphos, fils de Daluca. Ceux-ci, pleins du noble enthousiasme de la gloire, sont fiers d'avoir combattu sous lui: ils reçoivent, de sa part, les éloges les plus justes et les mieux mérités. Enfin Séthos rend compte de toutes ses expéditions, et annonce au roi la prise de l'imposteur, qu'il demande de faire paraître, afin de lui faire confesser qu'il n'est point Séthos. Le roi y consent. Dans l'intervalle, Amedès,, gouverneur de Sethos, arrive. Avec quel transport le prince revoit son vieil ami!

SÉTHOS.

D'où vient qu'en différens climats,
Je n'ai pu découvrir la trace de vos pas?

AMEDÈS.

Captif, chargé de fers, chez un peuple sauvage,
J'ai langui, loin de vous, dans un dur esclavage.

Ces vers sont une imitation d'une ode de Lefranc, tirée du psaume: Super flumina Babilonis, illic sedimus et flevimus, cum recordaremur Sion.

Captifs, chez un peuple inhumain,
Nous arrosions de pleurs les rives étrangères,
Et le souvenir du Jourdain,

A l'aspect de l'Euphrate, augmentait nos misères.

Voici d'autres vers que l'on reconnaîtra sans doute beaucoup plus aisément, parce qu'ils sont en effet beaucoup plus connus:

Je me flattais, Seigneur, que le ciel adouci
Daignerait prendre soin de nous rejoindre ici.

et plus loin, dans le couplet suivant :

Quelle était ta rigueur, ô fortune cruelle !
De me priver ainsi d'un ami si fidèle....

Dans l'Andromaque de Racine, Oreste retrouve son cher Pylade; il s'écrie :

Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle,
La fortune va prendre une face nouvelle....
Et déjà son courroux semble s'être adouci
Depuis qu'elle a pris soin de nous rejoindre ici.

Nous pourrions signaler beaucoup d'autres réminiscences, nous les laisserons de côté, pour nous occuper du fond. Azarès, l'imposteur, est entendu en présence d'un conseil assemble, où se trouve la reine. Il connaît la naissance de Séthos, et le nomme. Amedès vient con

avec eux,

firmer sa déclaration. La reconnaissance opérée, Oso¬ roth, fatigué du poids de la couronne, la pose sur la tête de son fils. Séthos, devenu roi, veut devenir l'époux de Spanie; ainsi les deux fils de la reine seront privés, l'un, du trône de Memphis, sur lequel il allait monter; et l'autre, de la main de la princesse. Dans cette conjoncture, la reine vient trouver ses fils pour délibérer comme Mithridate délibère avec les siens : celui-ci dit à Pharnace et à Xipharès: Approchez, mes enfans. Daluca dit à Béon et à Pamphos: Approchezvous, mes fils. Elle leur fait la proposition d'assassiner Séthos; mais ils rejettent loin d'eux l'idée d'un pareil crime. Au lieu de tremper leurs mains dans son sang, ils répandront jusqu'à la dernière goutte du leur pour défendre ses jours. En vain ils conjurent Daluca de renoncer à ce barbare projet. Au défaut de leurs bras, elle veut employer celui d'Asarès; mais il n'accepte cette odieuse commission que pour mettre Séthos à l'abri du danger dont il est menacé. Ses criminels desseins découverts, Daluca ne cherche point à se justifier; elle s'empoisonne, et profite de ses derniers momens pour exhaler la fureur, la haine et le désespoir auxquels son ame est en proie. Enfin, avant d'expirer, elle a la douleur de voir ses fils heureux par Sethos. Ce héros, plus grand que le trône, le cède au prince Béon, à qui il était destiné; plus fort que l'amour, renonce à la main d'une princesse dont il partage les feux, pour la donner à Pamphos.

Cette tragédie ne fut point représentée.

SÉVIGNY (F. L. de), a fait imprimer à Rouen, vers l'an 1648, une comédie en un acte, en vers, intitulée Philippin sentinelle.

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SEWRIN (M.), auteur dramatique, 1810.

Si le nom de cet auteur ne va pas à la postérité, ce ne sera pas faute de titres. Il a donné aux Français, en société avec M. Chazet: Avis aux Maris, et le Politique en défaut; à Feydeau, avec le même, François Ier, ou la Fête Mystérieuse; seul, Anna, ou les deux Chaumières, le Crescendo, Jadis et Aujourd'hui, le Maçon, l'Opéra au Village, et les Surprises; à l'Odéon, avec M. Chazet: Ordre et Désordre; seul, l'Auberge de Kauffbeurn, et l'Epée et le Billet; au Vaudeville, avec M. Chazet: la Duègne et le Valet, la Famille des Lurons, Folie et Raison, la Laitière de Bercy, Pauore Jacques, et Racine, ou la Chute de Phedre; avec M. Duchaume: Georges Times, ou le Valet Maître; au theâtre des Variétés, avec M. Chazet : les Acteurs à l'Epreuve, les Bourgeois Campagnards, le Chemin de Berlin, les Commères, le Cousin de Dreux, la Famille des Innocens, l'Intrigue en l'air, Janvier et Nivose, la Journée aux Enlèvemens, La Grange-Chancel, Lundi, Mardi et Mercredi, le Mai, et Romainville; avec M. Lefranc : Lainez et la Monnaie; avec M. *** : Habits vieux Galons; seul : Coco Pépin, Il était tems, ou la Leçon de l'Oncle M. Futet, ou une Soirée de Carnaval, les Rejouissances Autrichiennes, Grivois la Malice, ou la Flute; du Grand-Mogol, Jocrisse Maître et Jocrisse Valet, le Caporal Schlag, ou la Ferme de Mulhdorf, l'Ecu de six francs, le Petit Candide, ou l'Ingénu, et la Ferme et le Château; enfin M. Sewrin a donné à l'Ambigu-Comique le Voyageur.

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SIBILET a composé, en 1550, Iphigénie, tragédie.

Tome VIII.

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