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odieux favori de Charles IX. Tout-à-coup le canon se fait entendre; le prince Royal, précédé des officiers de sa cour, arrive, et rend Charles à son épouse et à ses amis.

La première représentation de ce drame fut trèsorageuse; mais, au moyen de quelques corrections, il se releva dans la suite.

SITUATION. La situation n'est autre chose que l'état des personnages d'une scène, à l'égard les uns des autres. En ce sens, toutes les scènes d'une pièce sont, malgré qu'on en ait, autant de situations; mais on n'emploie ordinairement ce terme que dans un sens plus restreint, et pour exprimer des situations singulièrement intéressantes. Elles ne peuvent être singulières que par deux moyens; ou par celui de la nouveauté, ou par celui de l'importance des intérêts. La nou veauté supposée, qui serait toujours d'un grand mérite, quand les passions ne seraient pas si vives, il faut encore faire attention à l'importance des intérêts. Une situation, bien imaginée dans ce genre, est d'an si grand effet, qu'avant que les personnages se parlent, il s'élève parmi les spectateurs un murmure d'applaudissemens et une curiosité avide de ce que les acteurs vont se dire. Nous remarquerons, en passant, qu'on ne saurait ménager dans une pièce plusieurs de ces situations, qu'à la faveur d'un nombre d'incidens qui changent tout-à-coup la face des choses, et qui mettent ainsi les personnages dans des situations nouvelles et surprenantes.

La situation, en fait de tragédie, dit l'abbé Nadal, est souvent un état intéressant et douloureux;

c'est une contradiction de mouvemens qui s'élèvent tout à la fois, et qui se balancent; c'est une indécision en nous de nos propres sentimens, dont le spectateur est plus instruit, pour ainsi dire, que nousmêmes. Au milieu de toutes les considérations qui nous partagent et qui nous assiégent, nous semblons céder à des intérêts où nous inclinons le moins; notre vertu ne nous rassure jamais plus, que lorsque notre faiblesse gagne de son côté plus de terrein: c'est alors que le poète, qui tient dans sa main le secret de nos démarches, est fixé par ses règles sur le parti qu'il doit nous faire prendre, et tranche d'après elles sur notre destinée. C'est dans le Cid qu'il faut chercher le modèle des situations. Rodrigue est entre son honneur et son amour; Chimène est entre le meurtrier de son père et son amant; elle est entre un devoir sacré et une passion violente; c'est de là que naissent des agitations plus intéressantes les unes que les autres; c'est là que s'épuisent tous les sentimens du cœur humain, et toutes les oppositions que font éclore deux mobiles aussi puissans que l'honneur et l'amour. La situation de Cornélie entre les cendres de Pompée et la présence de César, entre sa haine pour ce grand rival et l'hommage respectueux qu'il rend à la vertu; les ressentimens en elle d'une ennemie implacable, sans que sa douleur prenne rien sur son estime pour César, tout cela forme, de chaque scène où ils paraissent, une situation différente. Dans de telles circonstances, leur silence même serait éloquent, et leur entrevue une poésie sublime; mais, les présenter vis à vis l'un de l'autre, c'est pour Corneille avoir déjà fait les beaux vers et ces tirades magnifiques qui mettent les vertus

romaines dans leur plus grand jour. Il ne faut pas confondre les coups de théâtre avec les situations. Celui-ci est passager, et, à le bien prendre, n'est point une partie essentielle de la tragédie, puisqu'il serait facile d'y suppléer; mais la situation sort du sein du sujet, et, par conséquent, s'y trouve beaucoup plus liée à l'action.

SOBRI (Jean François), auteur dramatique, 1810, M. Sobri a fait représenter à Lyon une tragédie en cinq actes, en vers, intitulée: Valdemar (Voyez VALDEMAR). Il est auteur du Muphli, opéra comique, joué en société. On lui doit plusieurs dissertations sur divers objets d'utilité publique le Mode français entr'autres, et principalement la Poétique. des Arts, ouvrage rempli d'érudition, qui vient de pa

raître.

SOCRATE, tragédie en cinq actes, par un anonyme, 1764.

Le sujet de cette pièce est infiniment simple. C'est Socrate accusé d'impiété par le grand-prêtre Anitus; traduit devant l'aréopage, et condamné à mort par ce tribunal. Le philosophe n'y paraît qu'au quatrième acte. Le théâtre représente sa prison. On le voit au fond d'un cachot, assis et enchaîné. Anitus, qui a suspendu son arrêt, vient l'y trouver pour l'engager à renoncer à ses principes, et lui accorde la vie à ce prix. Socrate demande la mort; il boit la ciguë au cinquième acte, et finit en philosophe, en 'sage.

Cette pièce est précédée d'une longue préface adressée à Mad. la comtesse d'Humbecque, dans laquelle l'auteur jette un coup d'œil rapide sur les théâtres,

depuis celui des Grecs jusqu'au nôtre. Il dit, entre autres choses, que le style de Sénèque a une enflure extravagante on ne lui fera pas le même reproche, le sien va terre à terre. Il dit beaucoup plus loin, qu'une personne qui doit bien connaître le théâtre, dont le nom seul rappelle de grands talens et de grands succès, a reproché à son ouvrage plusieurs défauts, dont trois sont essentiels. Le premier, le peu d'incidens dont sa pièce est chargée : il n'en faut pas trop; mais i en faut dans une tragédie; il n'y en a point dans la sienne. Le second, c'est le temps qui s'écoule avant l'apparition de Socrate cette personne prétend que c'est une faute sans exemple contre les règles du théâtre; elle n'a pas tort quoique l'auteur de Socrate nous cite pour sa justification, l'exemple du Tartuffe. Il prétend que le caractère qu'il a tâché de lui donner, était trop beau pour qu'il lui fût possible de le soutenir long-tems dans toute sa noblesse: tant pis; d'ailleurs nous n'y avons rien vu de merveilleux. Le troisième, c'est d'avoir rendu le dénouement trop facile à prévoir. Les raisons qu'il fournit pour s'excuser sont insignifiantes.

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SOEUR GÉNÉREUSE (la), comédie en cinq actes, en vers, par Rotrou, 1645.

Cette pièce offre un tissu d'artifices et d'expédiens employés par un valet souple et adroit, pour affermir un vieillard, malgré mille preuves évidentes du contraire, dans la croyance de toutes les fables que l'on débite pour lui cacher le mariage de son fils avec une inconnue, qui passe pour sa fille, et la sœur de celui dont elle est l'épouse.

SOEUR GÉNÉREUSE (la), comédie, par un anonyme, attribuée à Boyer, 1646.

Clodomire, reine de Thémiscire, et Sophite, sa sœur, sont prisonnières du roi de Cilicie. Ce roi est amoureux de Clodomire, et Hermodor, son fils, aime Sophite. La reine de Cilicie reproche au roi, son époux, son amour pour Clodomire, en des termes peu convenables à son rang. Cette reine offensée ne s'en tient là ; elle forme la résolution de faire poignarder Clodomire. Sophite, qui découvre son dessein, prend la place de sa sœur

pas

lui pour

sauver

la

vie. C'est ce qui justifie le titre de la pièce. Enfin, tout cela se raccommode. Le roi de Cilicie, renonce à son amour pour Clodomire, et lui rend la liberté, ainsi qu'à sa sœur Sophite, qui devient l'épouse d'Hermodor.

SOEUR RIDICULE (la), comédie en quatre actes, en vers, par Montfleury, 1663. Voyez CoMÉDIEN POETE (le).

SOEURS JALOUSES (les), ou L'ÉCHARPE ET LE BRACELET, comédie en cinq actes, én vers, par Lambert, 1658.

Le comte Henri, favori du duc de Florence, est aimé de Luside et de Camille, filles de Fabie; mais il préfère l'aînée, à laquelle il fait le sacrifice d'une écharpe bleue qu'il a reçue de la cadette. Par malheur il laisse tomber le bracelet dont Luside lui a fait don, et la jalouse Camille le ramasse. Les deux sœurs se flattent d'abord qu'elles triomphent l'une de l'autre, et se persuadent ensuite être trahies par un infidèle. Toutefois, Henri obtient sa grace de Luside, par le moyen de

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