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Philippin, qui met dans ses intérêts Célie, suivante de cette demoiselle. Bientôt Camille surprend Philippin, et lui arrache une lettre dont il est porteur. Luside accourt aux cris de ce valet; elle voit Camille qui déchire cette lettre en lui disant que Henri est un traître, et qu'il aime Nise, leur cousine, à qui ce billet était adressé. Ce mensonge est appuyé de quelque apparence. Le duc, rebuté des rigueurs de Camille, a ordonné à Henri de feindre de l'amour pour Nise, et de savoir d'elle le nom du rival qui s'oppose à son bonheur. En obéissant aux ordres du duc, Henri s'attire l'indignation des deux sœurs, qui le surprennent en conversation avec Nise. Il parvient une seconde fois à faire connaître son innocence à Luside; mais un nouveau rendez-vous le brouille plus que jamais avec ces deux soeurs, et le rend ennemi de Fabie, leur père, et d'Octave, amant de Nise. Ce n'est pas tout sur le rapport de Fabie le duc croit que le comte aime Camille, et jure de se venger de cette trahison. Dans un tel embarras Henri cherche d'abord à se justifier auprès de Luside, et prie Célie de lui rendre ce service. Philippin, qui aperçoit son maître avec cette soubrette, devient jaloux à son tour; et, ne pouvant faire pis, l'accable d'injures; Henri n'y fait pas attention. Conformément aux ordres du duc, il ne manque pas de se trouver sous le balcon de Nise. Octave l'y surprend, l'attaque brusquement, veut lui faire mettre l'épée à la main, et ne lui laisse pas le tems de s'expliquer. Fabie et le duc arrivent dans le même dessein. Henri, qu'on croyait un volage, qui en voulait conter à la fois aux deux sœurs et à la cousine, sans oublier la suivante, est reconnu fidèle amant de Luside. Un heureux hymen

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couronne sa constance; le duc épouse Camille : 06 tave, guéri de ses soupçons, obtient Nise; et Philippin, avec le pardon de ses insolens discours, la main de Célie.

SOEURS RIVALES (les), comédie en cinq actes, en vers, par Quinault, 1653.

Cette pièce, copiée de Rotrou, est dans le goût espagnol elle ne porte que sur des méprises et des déguisemens; ressorts si souvent mis en jeu par nos anciens poëtes comiques.

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SOEURS RIVALES (les), comédie, par Véronèze, aux Italiens, 1747.

C'est dans cette pièce, dont Mlle Camille fit tout le succès, que cette jeune actrice déploya, pour la première fois, et à l'âge de douze ans, les rares talens qui, depuis, la rendirent si chère au public. Son père, Véronèze, qui jouait le rôle de Pantalon, sut la distinguer, et crut avec raison que, d'une danseuse aimable, elle pouvait devenir une excellente actrice. Sa sœur, Mlle Coraline, avait déjà paru sur lą scène avec beaucoup de succès. Véronèze, qui composait assez facilement des farces italiennes, fit exprès, pour le début de sa fille, les Sœurs rivales. Toute cette comédie roule sur la jalousie que Coraline porte à Camille, sa sœur cadette, qu'elle traite comme un enfant; mais cet enfant lui enlève tous ses amans.

SOEURS RIVALES (les), comédie en un acte, en prose, mêlée d'ariettes, par la Ribardière, musique de Desbrosses, aux Italiens, 1762.

Colette et Babet, filles de Lucas, ont pour amans deux frères, officiers d'un régiment en garnison dans

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le pays, et qui se nomment tous deux Dorimond. Ges deux frères ont conduit leur intrigue avec tant de secret, qu'ils n'ont point su qu'ils étaient amans des deux sœurs, et chacune de ces dernières a de même ignoré que son amant eût un frère. Les deux amans ayant écrit chacun à sa maîtresse, les deux lettres tombent ès-mains de Lucas qui, ne sachant rien de cette double intrigue, trouve fort mauvais que ses filles écoutent un officier, et qui plus est, un officier qui leur parle d'amour à toutes deux. La réprimande qu'il leur fait étonne les deux sœurs qui ont ensemble une grande contestation. L'arrivée des deux Dorimond éclaircit ce mystère. Après quelques scènes, qui font tout le comique de cette pièce, elle se termine par le mariage des deux demoiselles Lucas avec les deux frères Dorimont.

SOIRÉE DES BOULEVARDS (la), comédie en un acte, par Favart, aux Italiens, 1758.

Cette comédie est une peinture fidelle et saillante de ce qu'on voyait sur nos boulevards, alors fréquentés par la noblesse et la bourgeoisie. L'auteur s'est interdit les scènes pittoresques que donnaient quelquefois des petits-maîtres de robe et d'épée, des femmes du plus haut rang et des filles de spectacle. Il a pris tous ses personnages dans le peuple et dans le bourgeois. Ce sont des Catalans qui font danser des marionnettes sur une planche, au son des hautbois et des cornemuses; ce sont des nouvellistes qui dissertent dans un café, des garçons limonadiers, des savoyards et des savoyardes, des chansonniers des rues, des marchands de camelotte, des filles de boutique, des soldats, des garçons perruquiers, etc. Tout cela est d'une

vérité dont rien n'approche. On croit voir des personnages de Téniers détachés de leurs tableaux, agir réellement, danser, sauter et boire.

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Un des nouvellistes, en attendant la gazette, demande les Petites Affiches au garçon limonadier, et dit toute autre chose que ce qu'elles renferment. On y indique les effets de la succession d'un avocat, qui consistent en cabriolets, en déshabillés, en chenille, en plumets blancs, en noeuds d'épée, en musique italienne, en guittares, etc. On passe à la succession d'un abbé celui-ci laisse beaucoup de jarretières brodées, des coupons de différentes étoffes, propres à faire des mules, des boîtes à mouches, des lorgnettes d'Opéra, des toilettes portatives, et une collection de petits romans. Il s'agit ensuite de celle d'un chanoine : elle est composée de toutes sortes de vins et de liqueurs fines, de linge de table et de batterie de cuisine. Voici un trait qui nous semble digne d'être cité : « Un homme de la plus haute considération aurait besoin pour l'éducation de son fils unique, d'un précepteur qui sut au moins lire et écrire les gages sont de trois cents livres. La même personne aurait besoin d'un bon cuisinier, dont les honoraires seront de cent louis sans les profits; il sera reçu à l'essai : il y aura concours. »

On rencontre souvent dans le monde de ces curieux ignorans, qui ont l'air d'entendre ce qu'on dit, et qui, lorsqu'on les interroge, ne répondent que par monosyllabes, avec un sérieux et un air de profondeur qui en imposent. Ce ridicule était échappé à Molière; Favart l'a très-bien saisi. Son M. Gobe-Mouche, dans la scène des Nouvellistes, est très-plaisant. Ce rôle

était supérieurement rendu par Carlin. Il avait la marche, le maintien, le ton et le geste des originaux dont il était la copie. On lui demande ce qu'il pense de la guerre survenue entre le Mogol et l'empereur du Japon; il répond: Eh! mais.... mais.... messieurs.... messieurs.... à dire la vérité.... on sait.... Cela parle tout seul. Il fallait entendre Carlin dans cette scène !...

SOIRÉE D'ÉTÉ (la), opéra comique en un acte, et en vaudevilles, par Parisau, aux Italiens, 1782.

Cette bagatelle roule sur différentes espiégleries que les filles d'un village font à un niais nommé Nicaise, et dont la principale est de le laisser morfondre dans

l'eau.

On trouve dans ce petit ouvrage, de l'esprit, de la fraîcheur, de la finesse, et des couplets bien tournés.

SOIRÉE ORAGEUSE (la), comédie en un acte, en prose, mêlée d'ariettes, par M. Radet, musique de d'Alayrac, à Feydeau, 1790.

Dans cette pièce, on voit un tuteur dur et méchant', qui veut épouser une jeune personne, sa pupille, et qui, pour y parvenir, emploie des moyens qui tournent contre lui: il est battu et conduit chez l'alcade, comme auteur de voies de fait, dont au contraire il est la victime; et enfin, à son retour, il trouve la jeune personne mariée à un rival qu'il avait voulu éconduire. Tout cela est le fait d'un frèr e, marin très - vif et très-impatient, qui vient pour signer le contrat de sa sœur, et qui, croyant que ce rival qu'on a terni dans son esprit . est celui que lui préfère le tuteur, s'empresse de conclure le mariage, parce qu'il l'a trouvé tête à tête avec

cette sœur.

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