tie. Je fouhaiterois pour me contenter, d'être auprès de vous: mais le malheur veut que je me trouve arrêté en cette Ville par des affaires que je ne puis abandonner. Tous ces obftacles cependant, n'empêcheront point que je ne m'acquitte de ce que je vous dois, fi vous me ju gez utile à vous rendre quelque service. C'eft de quoi je vous affure, & que je serai toute ma vie,

timent que vous m'avez témoigné avoir de ma maladie : mais comme elle a été fort longue, j'ai été contraint de retarder à vous rendre ce devoir de remerciment jusqu'à ce jour que je m'en acquitte. Ce n'eft pas d'aujourd'hui que je fçai combien vous êtes fenfible à ce qui touche vos amis, c'eft ce qui fait aufli que vous en avez fans nombre. Mais je vous puis affurer que de tous ensemble je fuis, Le plus, &c.

MONSIEUR,

Lettre de Monfieur *** à un de ses amis. Il le prie de lui faire le portrait d'une Demoifelle qu'on lui propofe en mariage.

JE

E m'apperçois, Monfieur, que je m'ennuie d'être feul. On me parle de Mademoiselle ***; fi l'on dit vrai, c'eft une très-bonne affaire. Comme vous la connoiffez parfaitement, je ne fçaurois mieux faire que de m'en rapporter à vous pour m'en faire un portrait fidéle. Je vous demande un peu de promptitude; car mes fentimens font difficiles à retenir fur ce chapitre, de même que lorsqu'il s'agit de vous convaincre de l'attachement parfait avec lequel je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

REPONSE.

MONSIEUR,

Our répondre à l'impatience dans la quelle vous me paroiffez être, je vous dirai qu'il eft fort difficile de rélister à Mademoiselle *** dont voici le portrait. Sa taille eft médiocre, mais bien prife; fon air libre; fes traits bien proportionnez; fes yeux font vifs & noir; fes fourcils bien relevez; elle a le nez bien fait;

la bouche gracieufe & bien bordée; les dents bien rangées & extrêmement blanches; la gorge bien deffignée ; & tout cela eft accompagné d'un embonpoint parfait. Elle a de la vivacité, de la modeftie & de la politeffe, autant qu'il en faut pour plaire. Enfin il n'y a point de cœur libre qui puiffe tenir contr'elle. Je ne doute point, Monfieur, que la curiofité ne vous porte fur les aîles de l'amour dans ce Paysci. Je vous promets une entrevûë dès que vous'y ferez arrivé; j'en ai, je vous affure, autant d'impatience que vous, pour avoir l'honneur de vous affurer de vive voix que je fuis avec toute la fincérité poffible,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre pour demander protection à un Prince étranger.

MONSEIGNEUR,

Encore que je n'aye pas l'honneur d'è

connu de V. A. S. l'eftime que tout le monde fait de votre générofité, m'a donné la hardieffe de vous fupplier très-humblement de me donner protection fur les terres de votre obéiffance. Je ne fuis point coupable d'un crime qui me fafle rougir; & fi j'ai violé les loix de

mon

mon Prince, ce n'a été que pour obéir à celle que l'honneur m'avoit prefcrites auparavant. Ce qui me fait efpérer de la bonté de V. A. S. toute forte d'affiftance, puifque la feule profeffion que je fais de Soldat, m'a rendu criminel. Elle augmentera par cette action le nombre de fes créatures, me voüant à fon fervice pour lui donner des marques du profond refpect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

De Votre Alteffe Séréniffime,

Le très humble, trèsobéiffant & très-obligé Serviteur,

Lettre d'offre de fervice à une Demoiselle.

MADEMOISELLE,

'Inclination que j'ai à vous estimer plus que toutes les perfonnes du monde m'oblige aujourd'hui à vous faire offre de mes très-humbles fervices, & vous affurer en même tems, s'ils vous font agréables, que je ne changerai jamais la réfolution que j'ai prife d'être tou te ma vie,

I

Autre Lettre fur le même fujet.

MADEMOISELLE,

L faut de néceffité pour mon repos, que je vous déclare le deffein que j'ai de vous aimer & de vous fervir. Votre mérite m'y oblige, mon inclination m'y contraint; je ne fuis en peine que de fça. voir votre volonté, pour me déterminer une derniere fois à faire profeffion publi que de la qualité,

MADEMOISELLE, De votre, &c..

Réponse pour les Dames aux Lettres d'offre de fervice..

MONSIEUR,

E vous fuis infiniment obligée de la:

gnez: mais je n'ai point d'autre liberté que celle de vous en remercier très-humblement comme je fais, après vous avoir affuré que j'en conferverai le fouvenir pour reconnoiffance, & que je fuis,

MONSIEUR:,,

Votre, &C..