ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

Réponse pour les Dames aux Lettres fur l'abfence.

L

MONSIEUR,

Es maux d'amour font fi aifez à guérir que je n'en confole jamais perfon ne. Si vous en êtes atteint, ma longue absence dont vous vous plaignez, en fera bientôt le remede. S'il arrive au contraire qu'elle ne produife pas cet effet fi ordinaire, ce fera toujours à votre avanta ge, me faifant connoître par votre conf tance, la vérité de votre amour. Je vous puis affurer cependant que je n'en aurai jamais que pour ma liberté, fans changer la réfolution que j'ai prife dès les premier momens de notre connoiffance, d'être,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Autre Réponse fur le même sujet..

MONSIEUR,

V point d'humeur à ajouter foi aux

Ous pouvez fçavoir que je ne füis

plaintes des Amans; parce qu'ils meurent tant de fois le jour, de parole & en

apparence:

apparence-fans être malades, que le récit de leurs peines paffe maintenant pour fable. Si j'ai de la pitié, ce ne fera jamais des maux dont vous vous plaignez. Il faut que vous en fouffriez d'autres qui vous foient plus fenfibles, & que je connoiffe mieux. C'eft de quoi je vous affure. Je fuis,

J

MONSIEUR,

Votre, &c.

Autre Réponse fur le même fujet.

MONSIEUR,

E crois que vous fouffrez moins de peine que vous n'en avez eû à décrire celle que mon abfence vous caufe. Je n'ai point une beauté à faire des malheureux ni des affligez. De forte que fi vous continuez à me faire des plaintes, je vous en ferai à la fin des reproches, connoiffant votre feinte plûtôt que votre amour. Treve donc, s'il vous plaît, de ces difcours qui ne parlent que de regrets, de foupirs ou de larmes ; c'eft un langage qui choque extrêmement mon humeur, je vous parle franchement en qualité,

MONSIEUR,

De votre, &c.

Proteftation d'amour.

MADEMOISELLE,

[ocr errors]

L faut enfin que je vous dise, mais de cœur plûtôt que de bouche, que de toutes les perfonnes du monde vous êtes la feule que j'aime uniquement, & que j'aimerai toute ma vie. Ce ne font point des difcours de civilité, mon ame vous exprime tous fes fentimens de la même maniere que mon efprit les a conçûs, fans avoir eû d'autre objet que celui de votre mérite. Si vous doutez de ces vérités, fervez-vous du pouvoir abfolu que vous avez acquis fur moi, pour en tirer toutes fortes de preuves: mon honneur & ma vie font en votre difpofition, je hazarderai l'un & l'autre quand vous voudrez, ou pour votre fervice, ou pour votre contentement, puifqu'il faut de néceffité pour mon repos, que je fois éternellement,

MADEMOISELLE,

REPONSE.

MONSIEUR,

Votre, &c.

Es Amans d'aujourd'hui font accoûtumez à prêcher leur amour & leur

LE

conftance en tous lieux. C'eft pourquoi vous avez beau m'affurer que vous m'aimez uniquement, je me défie toujours fi fort de ces difcours, que j'ai de la peine à les écouter feulement, bien loin d'y ajoûter foi; il me fuffit que vous m'honoriez autant que je vous eftime. Je fuis, &c.

Aure Réponse fur le même fujet.

MONSIEUR,

V

Ous êtes trop éloquent pour être amoureux; une paffion extrême comme celle que vous feignez avoir pour moi, ne s'exprime jamais qu'en de foibles termes. Ce qui me perfuade que vous avez emploié plus de tems à compofer la belle Lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire que vous n'en avez paffé dans les fouffrances de l'amour, dont vous dites que vous êtes atteint. quoiqu'il en foit, votre diffimulation ne m'eft pas fi défagréable, que je ne vous foit obligée de la peine que vous avez prise de me la représenter. Je fuis

MONSIEUR,

[ocr errors]

Votre, &c

Lettre de Plainte fur le mépris.

MADEMOISELLE,

[ocr errors]

J.

L faut que j'avoue que je fuis bien. malheureux de n'avoir jamais pû mériter en trois ans de fervice, foutenu d'un zéle parfait & d'un attachement inviolable, que vous m'ayez témoigné la moindre fatisfaction. Quoiqu'une telle récompenfe d'une personne de votre mérite soit d'un prix ineftimable, j'ofois me flatter qu'un dévouement pareil au mien autorifoit ma prétention. Vous en uferèz toutefois comme il vous plaira ; puifque je fçai aimer, il faut que j'apprenne à fouffrir, n'y ayant point d'autre parti à pren dre pour moi, étant fi fincérement,

MADEMOISELLE,

REPONSE

Votre, &c

MONSIEUR, D L

V

Ous avez beau me faire paffer en tous lieux pour la plus cruelle & la plus dédaigneufe du monde; lorfque vous tenez ces difcours, ceux qui connoissent mon humeur, connoîtront que yous êtes en colere; car à moins de cela, ils ne fçauroient vous excufer, ni moi

« ÀÌÀü°è¼Ó »