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vous faire grace. Si mes actions euffent valu la peine d'être étudiées, depuis le tems que j'ai l'honneur de votre converfation, vous auriez bien meilleure opinion de moi que vous n'avez ; mais mont malheur veut que vous me traitiez de la forte, fans vous fouvenir que je fuis tou jours,

MONSIEUR,,

Votre, &c.

Lettre pour fe plaindre d'une inconftance.

1. MADEMOISELLE!

E n'euffe jamais crû qu'après tant de proteftations de fidélité, vous euliez perdu jufques à la mémoire de les avoir faites. Votre inconftance m'a touché. & d'autant plus que je ne l'ai jamais prévûe. Mais il faut fuivre de bonne grace les loix du Souverain; en me difant que c'eft votre humeur, vous m'impofez filence. Vivez donc contente en votre nouvelle conquête, & fçachez que de tous les ferviteurs que votre legereté vous acquerra, vous n'en trouverez jamais un feul qui foit autant que j'ai été, & que je fuis,

MADEMOISELLE,

Votre, &&

J

tre pour demander le portrait d'une
Maitreffe

MADEMOISELLE,

E crois que vous aurez agréable la très-humble priere que je vous fais de me donner votre portrait, fçachant que j'eftime l'original plus que toutes les chofes du monde. Vous foulagerez donc quand il vous plaira, mon impatience en l'attente de cette faveur, vous affurant que je la mettrai au rang des plus grandes. fortunes qui me pourroient arriver en qualité,

C

MADEMOISELLE

L

De votre, &c

Réponse à la demande d'un portrait.

MONSIEUR,..

A priere que vous me faites de vousdonner mon portrait, eft fi obligeantes, que n'étant pas fâchée, que vous. ayez fouvent devant les yeux l'image d'une perfonne qui vous honore extrémement, vous me ferez la grace de le recevoir & d'être perfuadé que je fuis, Votre, & Co

MONSIEUR,

NE

Lettre de raillerie.

E me faites pas tant de peur de vo tre Monfieur le Capitaine ; je penfe que je pourrai faire ma paix avec lui. Je n'ai qu'à lui dire qu'il fe fert mieux d'une épée que d'une plume. Le Sonnet qu'il me montra, eft plus méchant que celuidu Milanthrope de Moliere. Auffi répon dis je à un de mes amis, comme parle Acefte je dis que je croyois Monfieur le Capitaine honnête homme, & mauvais Poëte. Mais ne fuffira-t-il pas pour le fatisfaire, que je lui nomme plufieurs Héros qui n'ont jamais fait de vers, & que je publie les belles actions qu'il dit qu'il a faites? Vous jugez bien que c'eft de lui que je les ai apprises; je ne fçai s'il vous les aura racontées de la même façon. Vous m'en direz quelque chofe à mon retour. Je ne pourrai cependant partir que le mois prochain, & même je n'aurois quitté la campagne qu'à la fin de l'Automne, fi vous ne me rappelliez à Paris; mais dès que vous ordonnez, il n'y a ni belle faison, ni mauvais tems qui me puifle empêcher de vous obéir,, puifque je fuis, mon cher Monfieur, de: Votre, &c.

tout mon cœur

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I. iiij.

Lettre enjouée d'une femme à fon mari, en forme de réponse à celle qu'il lui avoit écrite.

E fuis ravie de ce qu'on vous fait tant

J ne

ne pas où vous êtes. Pour ma fanté qui vous incommode, à force d'y boire avec vos amis, je n'en fuis pas trop fâchée; il vaut mieux que ce foit à caufe que vous la bûvez trop fouvent, qu'à caufe que vous vous ennuyez de la voir trop durer. Quand vous ne perdrez la raison pour moi que de cette façon, je ne vous ap-. pellerai jamais déraifonnable. Vous l'êtes un peu, ce me femble, quand vous ajoutez foi à l'empoifonnement du jaloux de notre quartier: fa femme n'eft pas affez hardie pour cela. Je vous remercie de la bonté que vous avez de vouloir prendre la pofte pour me voir plutôt ; à fix jours près, ce n'eft pas la peine de vous fatiguer. Je finirois bien ma lettre à votre imitation, en vous. appellant le plus. aimable des maris; pour l'autre louange que vous me donnez de la plus. fidelle de toutes les femmes, j'ai peur que je ne puiffe pas vous la rendre ; la grande chere & la liberté du voyage, pourroit bien endommager un peu la fidélité que vous me devez. Si je me l'ima ginois, pourrois-je bien être toute à vous??

Lettre de trois Cavaliers à trois Demoiselles..

MESDEMOISELLES,

N

Ous fommes trois, vous êtes trois, jufqu'ici la partie eft affez égal; mais voici ce qui la rend inégale. Nous vous. aimons, & vous ne nous aimez point: nous ne laiffons pas d'efperer; & c'est ainfi que nous fondons notre efperance. Pour plaire, il faut être bien faits, nous le fommes jeunes, nous le fommes ; & parce que vous êtes extrêmement aimables, nous vous aimerons de même. Ainfi Mefdemoifelles, vous ne pouvez pas en confcience vous difpenfer de correfpon dre à notre amitié pour vous.

M

Lettre galante à une Demoiselle..

On devoir m'oblige, MADEMOI SELLE, à vous découvrir une cho fe qu'il y a long-tems que je vous cache Je vous aime, il y a juftement aujourd'hui un mois : fi vous le trouvez mauvais, j'en fuis au défefpoir. Mais rien n'eft plus injufte que de voir une auffi charmante perfonne que vous fans l'aimer. L'amour eft: le revenu de la beauté ; & qui voit la beauté fans-amour, lui retient fon revenu d'une maniere qui crie vengeance. La lbi d'équité exige de votre part une reconnoiffance qui couronne l'ardeur & la

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