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trouvera prêts à employer nos moyens & pour le tirer de peine.

notre crédit

Lettres de Plaintes..

On écrit des Lettres dé Plaintes à celui de qui on a été offenfé. Elles doivent avoirpour objet, de lui faire reconnoître fa faute, ou de lui reprocher fon ingratitude. Il en faut ufer différemment felon la qualité de la perfonne & de l'offense. Si. on veut fe plaindre doucement de quel-. que ami, avec qui on n'a pas deffein de: rompre, il eft bon d'entremêler fes plaintes de louanges, & dire qu'on eft faché de ce qu'il ne s'eft pas comporté envers nous, comme le demandoit notre amitié ; que nous fommes cependant bien: éloignés de croire qu'il y ait eu dé fa part aucune mauvaise volonté, que nous le te-nons pour trop honnête homme pournous avoir voulu offenfer de propos déli beré.. Qu'il y a apparence qu'il l'a fait par mégarde, ou qu'il s'eft laiffé emporter trop légerement aux difcours de gens mal difpofez en notre faveur, que nous fom-. mes. prêts à oublier tout, pourvû qu'il nous-faffe connoître qu'il défavoue fa premiere conduite ; & qu'alors il nous trou vera difpofez à lui faire plaifir, autantr que nous l'avons jamais été.

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Quand on a reçû quelque offenfe con

fidérable, il eft permis de s'en plaindre un peu plus haut: mais fans en venir aux injures. Il faut commencer, en difant qu'on a long-tems diffimulé avec beaucoup de patience des chofes dont on avoit jufteraifon de fe plaindre, aimant mieux les paffer fous filence, que de paroître chercher querelle. Mais que puifqu'il semble s'autorifer de ce filence, on fe trouve forcé de lui faire fes plaintes; qu'on a voulu s'adreffer à lui, plûtôt que de porter fes plaintes à un tiers ; qu'on le fait juge luimême du tort qu'il a ; que nous ne lui avons jamais donné fujet de nous offenfer, mais que nous nous fommes toujours comportez envers lui en bon ami; qu'il nous faffe donc raifon de fes outrages, autrement nous l'en accuferons devant tout le monde; & que s'il nous en fait la fatisfaction qu'il doit, nous fommes prêts mettre tout en oubli, & à lui rendre no tre amitié..

Lettres de Reproches.

Les Lettres de Reproche s'écrivent à un ingrat qui a rendu le mal pour le bien qu'on lui a fait. En ce cas, il faut premierement lui rappeller les fervices par lef quels on a tâché de l'obliger dans tous les tems, & même ufer de quelque exagéation, flachofe le mérite, en ajoutant

qu'on en vient là à regret, & que c'est contre notre inclination; mais que nous y fommes contraints par fon ingratitu de, & fon mauvais procédé

Lettres d'Excufe.

Les Lettres d'Excufe pour la plupart font des réponses à celles de plaintes ou de reproche. Il faut les écrire felon l'in-tention qu'on a d'avouer ou de défaa,. wouer la faute dont on fe plaint. Si c'eft une fauffeté qu'on veut nier, il faut premierement fe plaindre des langues médi fantes qui nous ont blâmé à tort envers. notre ami puis dire, que nous le prions.. de croire que les rapports qu'on lui a faits. de nous, font calomnieux; & qu'il le peut reconnoître,s'il prend garde à telle, & telle circonftance: que nous chériffons trop fon amitié, pour avoir jamais eu aucune penfé de l'offenfer; qu'il efface donc de: fon efprit le foupçon qu'il a conçu de nous & nous croye à l'avenir, comme nous fommes en vérité, fes plus fidéles amis. Si l'accufation eft vraie & bien fondée, on è peut excufer ainfi : Qu'il n'y a perfonne au monde fi fage qui ne man que quelquefois que nous fommes hom mes, & ne nous voulons pas dire exempts: des infirmités. aufquelles tous les autres. font fujets que nous avons été furpris

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& en sommes fort chagrins;mais que nous nous promettons de la bonté de notre ami, qu'il oubliera cette offenfe; que nous n'avons jamais eu deffein de faire au cune chofe qui lui déplût ; qu'à l'avenir nous ferons plus attentifs, & que nous tâ cherons de réparer cette faute par tous les bons offices dont nous ferons capables. Si nous avons affaire à quelque Grand, dont nous appréhendions le couroux, il faudra implorer fa clémence, lui propofer l'éxemple de Dieu, qui eft prêt à nous pardonner fi-tôt qu'il nous voit touchés de répentir,. & lui faire entendre que rien ne fera plus capable de contribuer à l'af fermiffement de fa gloire.

Lettres de Conciliation.

On écrit des Lettres de Conciliation pour s'infinuer en l'amitié de quelqu'un. Il faut les commencer par la déclaration de ce qui nous engage à rechercher l'honneur de fa connoiffance ; enfuite faire mention des bonnes qualités qui éclatent en lui,. comme la douceur de fon commerce, fon courage, fa fcience, & autres-telles cho fes, ufant d'une prudente variété, felon les perfonnes à qui on s'adreffe ; les loüant de telle forte qu'on n'apperçoive point de flatterie en notre difcours. On peut dire: enfuite. que s'il daigne. nous recevoir an

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nombre de fes amis, il trouvera que nous n'en fommes pas indignes ; & à cette oc-cafion, nous pourrons nous louer un peu, mais modeftement, & avec retenue; nous conclurons en l'affurant, que fi ce bonheur nous arrive, comme nous l'efpérons nous tâcherons de cultiver & d'entretenir fon amitié par toutes fortes de devoirs & de fervices, de forte qu'il ne fe répentirás jamais de l'honneur qu'il nous aura fait.

Lettres de Vifite.

Les Lettres de Visite fervent à entretenir l'amitié entre les abfens, & tiennent lieu des vifites qu'on rendroit à fes amis, fi on demeuroit proche d'eux. On y peut dire,, qu'on n'a point de plus grand contentement, que de s'entretenir par Lettres avec eux puifque notre éloignement ne permet pas que nous le faffions de bouche ;: que nous défirons fort fçavoir comment ils fe portent, & fi leurs affaires réuffiffent, & que ne doutant point qu'ils n'ayent la même curiofité pour nous, nousTM voulons auffi leur apprendre de nos nous velles. Que nous ferions ravis de les voir,. mais que les obligations de notre état ou de nos affaires s'oppofent à notre inclination..

par

Cette espéce de Lettres fé doit finir une protestation de vouloir entretenir.in

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