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Lettre de confolation à Madame la Marquife de.... fur la mort de fon fils.

MADAME,

E n'aurois jamais crû que la mort d'un

Jenfant eut été capable de me faire ré

pandre des larmes. On n'a ordinairement dans cet âge tendre que des qualités trop médiocre pour caufer de grands regrets. Il n'en eft pas de même de celui dont nous pleurons la perte : il poffedoit dès fa plus tendre jeuneffe des talens, qu'à peine on voit paroître après une longue étude & un grand travail : aufli que ne pouvoit-on pas en efperer, fi Dieu ne l'eût appellé à lui au milieu de nos efpérances. Il eft mort dans des fentimens qui ont autant furpris qu'édifié tout le monde. Je ne doute nullement, Madame, que vous ne foyez vivement touchée de cette perte; vous le feriez encore plus fi elle fût arrivée fous vos yeux- Comme j'aimois ce cher enfant fort tendrement, je prens plus de part que perfonne à votre douleur, & je fouhaiterois de tout mon cœur être à portée de vous confoler de vive voix. Le Seigneur ne vous a enlevé qu'une partie de votre bien; vous êtes trop pieufe pour ne vous point foumettre à fa fainte volonté, & ne chercher pas votre confolation dans l'éducation des enfans qui

:

Vous reftent comme ils fortent d'une même tige, il vous donneront dans la fuite la même fatisfaction. Accordez-moi celle de me croire parfaitement,

MADAME,

Votre, &c.

REPONSE.

MONSIEUR,

LA part que vous prenez à ma douleur, l'adoucit en quelque façon. Les bonnes qualités que vous dites avoir remarquées en mon fils, me rendent fa perte encore plus fenfible: il auroit été dans quelques années ma confolation, fi le Seigneur me l'eût laiffé, mais je ne fuis pas née pour en avoir en ce monde ; les rudes épreuves que j'ai déja eûës, me font voir que je n'en dois chercher qu'en Dieu feul. C'en eft pourtant une bien grande pour moi d'apprendre que dans un âge fi tendre, mon fils foit mort dans des fentimens auffi chrétiens que vous me le marqués: c'eft fans doute le fruit de vos leçons & de vos confeils; il ne pouvoit manquer en fuivant vos bons exemples. Que ne vous dois - je point, Monfieur, pour tous les foins que vous avez bien voulu prendre de lui! Les bontés que vous lui avez témoignées, demeureront éternellement gravées dans mon cœur. Agréés ma parfaite recon

noissance,

noiffance, en attendant que je puiffe vous témoigner en effet que je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre de confolation à Monfieur le Comte: de... fur la mort de fa Maîtresse..

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:

elle eft telle que je ne la puis comparer qu'à la vôtre qui eft extrême; aufli ne: pouvons-nous regretter médiocrement Kincomparable Mademoiselle ... Less grandes qualités qu'elles poffédoit dans un dégré éminent, l'eftime & la vénéra-tion que j'avois pour cette aimable por fonne, l'affection que j'ai pour vous, me rendent fi fenfible à cette perte, que mess larmes arrofent la Lettre par laquelle je voudrois vous donner quelque confola tion. La mort vous l'a ravie dans le tems où vous alliez être unis pour toujours, & où vous vous flattiez de goûter toutes les » douceur que vous promettoit la poffeffion d'une perfonne fiaccomplie: votre defti née n'est pas moins cruelle que la fienne; mais comme votre piété eft auffi grandes que la étéfa réfignation, fervez-vous ens. Monfieur, s'eft en cette occafion qu'ili faut qu'elle reprenne fur votre ame l'ema

K.

IN

RD

pire qu'elle a toujours eû. Plus nous perdons, plus nous devons avoir de courage; Dieu ne vous refufera pas les graces néceffaires pour fupporter patiemment cette rude épreuve, lorfque vous vous foumettrez avec docilité à fa fainte providence. Je fouhaiterois de tout mon cœur être auprès de vous pour partager l'amertume dont votre cœur eft rempli, &. Wous protefter que je fuis entierement,

MONSIEUR,

REPON SE

MONSIEUR,

Votre, &c.

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I j'étois en état de recevoir de la confolation, la Lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, auroit fans doute adouci une partie de mes chagrins. Comme vous êtes la perfonne du monde. que j'honore le plus, vous êtes celui pour les confeils duquel j'ai le plus de déférence; mais la perte que j'ai faite eft fi grande & fi récente, que j'efpere que vous aurez affez de bonté pour m'excufer fi je: ne puis mettre fitôt vos bonnes leçons en pratique. Que je fuis à plaindre, Monfieur, & que mon fort eft malheureux! à la veille de contracter une union fi avan tageufe, je perds ce qui après Dieu fai

foit tout le bonheur de ma vie. Quel coup ! j'en fuis dans un accablement fi grand, que j'ai peine à trouver des paroles qui puiffent vous marquer fuffifamment ma douleur ; priez le Seigneur qu'il me donne des forces fuffifantes pour n'y point fuccomber. Confervez-moi cette tendre affection qui vous fait prendre tant de part à mes peines, & croyez que mes chagrins, quelque grands qu'ils foient, n'altéreront jamais l'ardeur & l'attachement avec lequel je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre de confolation à Monfieur de... fur la mort de Monfieur...fon Protecteur..

J

MONSIEUR,

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E viens d'être informé par votre bon ami, Monfieur le Marquis de.... dus trifte état où vous réduit la mort de Mon-fieur de.... votre protecteur. Comme votre mérite m'a touché fenfiblement vous ne pouvez faire aucune perte que je n'y prenne beaucoup de part ; & puifque la mort vous a ravi un fi bon protecteur,, je puis à prefent vous dire qu'il n'y a perfonne qui ait tant d'envie de vous obli ger que moi. Il y a long-tems que je sou, haite d'avoir un veritable ami; je croiss

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