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l'avoir trouvé en votre perfonne : ainfi je veux réparer le tort que la fortune vous a fait, en ne vous faifant point part de fesfaveurs. Acceptés mes offres avec autant de franchife que je vous les fais, & croyez

moi,

MONSIEUR,

Votre, &c.

REPONSE..

MONSIEUR,

Tou Out ce que je pourrois vous dire pour marquer la grandeur de ma reConnoiffance pour les bontés que vous me témoignez, feroit infiniment au-defousde ce que je reffens dans mon cœur. La fortune, il eft vrai, ne m'a pas fait part de fes faveurs, mais la Providence m'accable des fiennes ; à peine ai-je perdu mon protecteur, qu'elle m'en fufcite un autre, qui fans me connoître me veut donner le titre glorieux de fon ami.. C'est cette fage Providence, Monfieur, que: j'attribue l'amitié dont vous m'honorez, plutôt qu'à mon foible mérite ; j'en reçois les marques avec tout le refpect que je vous dois. Quels remercimens ne doisje point à Monfieur le Marquis d... m'avoir procuré un fecond libérateur! Votre générofité me rend confus, je ne

pour

puis la reconnoître qu'en recevant avec beaucoup de foumiflion l'honneur que vous me faites., vous. fuppliant de me croire,

MONSIEUR,

Le plus obéiffant & le plüss foumis de vos ferviteurs.

Lettre de piété à une Dame.

Comment l'on doit prendre les foins néceffaires des chofes temporelles, fans néanmoins s'y attacher.

J

MADAME,

E ne puis vous dire autre chofe fur ce que vous m'avez écrit, finon qu'il eft dans l'ordre de Dieu, qu'une personne chargée d'une famille, prenne les foins néceffaires pour la confervation des chofes temporelles; mais il n'eft jamais permis de porter ces mêmes foins jufques au troubles, & à l'inquiétude. Dieu nous. le défend expreffément, &. déclare que cette conduite eft toute payenne, & ne convient nullement à des chrétiens qui doivent mettre-leur confiance en lur, & regarder en tout la difpofition de fa Providence. Il faut, Madame, fe mêler des

affaires, & gouverner les biens périssa. bies avec un grand détachement. S'il arrive des pertes après avoir fait dans les* regles de la juftice & de la prudence, ce que l'on doit pour les éviter, il faut demeurer en paix; & fouvent Dieu nousprive par une justice fecrette des chofes que nous pofiédons ici bas. Enfin, Madame, il faut voir les biens de ce monde fans en être touchés & tous prêts à en fouf frir la privation fans peine & fans murmure. Je prie le Seigneur qu'il vous en dife davantage, & qu'il vous faffe biencomprendre qu'un cœur qui n'eft pas vuide de l'affection des chofes créées, n'est pas digne qu'il le rempliffe de fon amour. Je fuis,

MADAME,,

Votre, &c.

Autre Lettre de piété de Monfieur ****** Monfieur ***

Que les peines & les croix que Dieu nous en-voye nous font plus falutaires que celles que nous nous choififfons nous-mêmes..

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MONSIEURS,

E ne doute point que Dieu ne vous donne une année heureufe ; quand je: dis une année heureuse, je n'entens pas

:

qu'elle foit remplie de profpérités tem-porelles, mais abondante en graces & en moyens d'avancer votre falut. Je crois aufli que vos embarras continuent, c'est une marque que Dieu ne fe laffe point des vous faire miféricorde ; il vifite ceux qu'il afflige, & ce qu'il peut faire pour nous demieux en ce monde, eft de nous donner lieu de fatisfaire à fa juftice, & de répa rer nos déreglemens paffés, en nous conduifant par des voies dures, pénibles &. contraires à nos inclinations. Je fuis affuré que vous voulez l'appaifer & revenir à lui par la pénitence, & que le genre de fuplice auquel il vous condamne ne feroit pas celui que vous prendriez; mais je. n'hésite point à vous dire qu'il eft le meil leur, & qu'il vous eft plus utile que tout autre, puifqu'il entre fi peu dans vos dif pofitions. Comme Dieu eft le principe de la réconciliation des pécheurs, c'est à luis à leur en impofer les conditions, & à leur en ouvrir le chemin. Si nous fuivions en cela notre propre raifon, nous ne manquerions jamais de nous égarer, quelque: deffein que nous euffions de le chercher. La raifon des pécheurs eft fans lumiere ;; ils ne fçavent ce qu'il leur faut ; l'aveuglement eft l'effet de leur peché; & la feule fureté qu'il puiffent trouver, eft de se laiffer conduire au cours de la Providence,

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de s'appliquer à la connoître, d'en ref pecter & d'en fuivre tous les mouvemens. Un grand Saint a dit que Jefus Chrift nous avoit enfeigné ce qui étoit de plus. oppofé aux fentimens de la nature, & par conféquent qu'il n'y avoit rien qui fût plus. avantageux à notre falut, & que nous duffions défirer plus ardemment. Je fouhaite, Monfieur, que Dieu grave fi profondément dans votre cœur cette vérité fi importante, que rien ne foit capable de l'effacer. Je fuis,

MONSIEUR,

Lettre à une Dáme.

Votre, &c.

Avec quelles difpofitions il faut recevoir les pertes qui arrivent en cette vie.

E vous avoue, Madame, que l'état

mander que vous vous trouvez, eft quel. que chofe d'étrange, & qu'il eft tout-àfait difficile que vous n'en reffentiez beaucoup de douleur ; cependant vous étes Chrétienne, & vous vivez dans la foi, & dans l'attente des biens à venir, il faut que vous vous mettiez au-deffus des chofes préfentes, & que vous portiez en paix &. en patience la privation de celles qui

ne

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