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J'étois déja malheureux quand vous me promîtes de m'affifter. Outre que les difgraces de vos amis & de vos ferviteurs ne vous rébutent pas, puifque vous m'avez fait l'honneur de me le mander. Je vous affure, Madame, que j'ai été fenfiblement touché de la maniere dont vous m'avez traité; rien ne pouvoit plus me furprendre; mais j'aurois juré que connoiffant l'eftime & l'amitié que j'ai toujours eûë pour vous, Madame, & vous répondant de ma reconnoiffance fur vos dernieres bontés pour moi, vous m'auriez au moins témoigné le déplaifir que vous aviez eû de n'être pas en pouvoir de me fervir. Trouvez bon, Madame, que je m'en plaigne à vous, & que je vous dise que perfonne au monde ne mérite moins que moi ce traîtemenr de votre part: car perfonne ne vous aime, ne vous honore & ne vous estime tant que je fais.

Lettre de reproche.

Epuis deux ans & demi je fuis malade; & Monfieur P.... m'oublie. Il m'eft venu voir une feule fois, & me dit que dans huit jours j'aurois de fes nouvelles. Ce fut au mois d'Août de l'année 1735 qu'il me le promit : cependant nous fomme au mois d'Avril de l'année 1737,

fans

fans que j'aye entendu parler de lui. En vérité, Monfieur, s'il n'y avoit pas plus de folidité en vos bâtimens qu'en vos paroles, vous ne feriez pas bon Architecte; & fi vous faifiez auffi mal parler l'amitié que vous la faites agir, votre Dialogue n'auroit pas eû tant d'approbations. Tels font nos amis du monde & nos confreres. Teleft entr'autres celui à qui j'ai rendu tant de foins & de refpects. J'en aurois ufé autrement que vous ne faites, s'il vous fût arrivé une pareille affliction; & fi elle vous arrivoit quelque jour (ce que je ne fouhaite point) je n'en uferois pas non plus ainfr. Ce fentiment vous paro tra fans doute généreux; & après la conduite que vous tenez envers moi, il võus» fera mal aifé de croire que je fois obligé de vous fervir par reconnoiffance..

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Lettre de Recommandation.

Eux qui nous ont confeillé de mertre nos petits fils à votre College, føht de nos amis, & ne font pas des vô-` tres ; je veux dire qu'ils n'ont aucune liaifon avec vous, & qu'en nous donnant ce confeit, ils n'ont regardé que notre fat s faction & l'avantage de nos enfans. As nous ont dit que vous êtes un homme plein de fageffe & de probité, & nous M

ont fait efpérer qu'encore que vous n'ayez point de Penfionnaire dont vous ne tâchiez de régler la conduite, & d'avancer les études, vous ne vous contenterez pas d'avoir pour Meffieurs de Coaflin cettevigilance générale. Si vous en voulez prendre un foin particulier, nous aurons, auffi, Monfieur, pour vous une particuliere reconnoiffance; & il ne fe préfentera point d'occafion de vous fervir, que Monfieur le Chancelier ne vous té moigne l'eftime qu'il fait de votre vertu

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Lettre de Priere du Marquis de **
au Duc de N

MONSIEUR,

Q

Uelque perfuadé que je fois de vor. tre générofité, je ne fçaurois m'empêcher d'avoir une très-grande difcrétions. quand il s'agit de vous importuner en l'état où font mes affaires. Cependant il y a des tems qui me femblent privilégiez comme celui-ci où l'on parle fort de la guerre. Eft-il poffible, Monfieur, que je la voye fans y être, & que le Roi à qui je meurs d'envie de plaire aux dépens même de ma vie, me la laiffe paffer inutilement pour fon fervice, tandis que cent mille gens qui ne font pas fi zélez, que

moi, vont avoir l'honneur de le fervir? A la derniere Lettre que je vous écrivis, vous me fîtes réponse, que vous la feriez? voir au Roi. Vous puis-je demander ce qu'il a dit, Monfieur ? Ne marchandez pas, s'il vous plaît, à me le mander: Je vous affare que toutes fes froideurs pour moi ne m'ôtent pas une fort grande chaleur que j'ai pour fa gloire & pour fa perfonne. Vous le fçavez bien; & je fuis perfuadé que les tendreffes que j'ai pour notre Maître, ont augmenté l'amitié dont vous m'honorez depuis long tems. Continuez-la moi, je vous en fupplie, comme à l'homme du monde qui veut être toute fa vie avec le plus fincére attachement,

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MONSIEUR,

Votre, &

Lettre de Félicitation du Marquis de ***** au Maréchal de..

J

MONSIEUR,.

E viens d'apprendre avec une extrê me joye l'honneur que vous avez reçu du Roi; quoique vous ayez fujet d'être content, vous n'en demeurerez pas 132 affurément je le fouhaite & je l'efpére pour l'intérêt de ma Coufine, & pour celui de votre famille. Quand les graces ont pris un chemin, elles ne le quittent

prefque plus, auffi bien que les perfécu tions. Pour moi qui n'ai point du tour fujet de me louer de ma fortune, j'aurai au moins en dépit d'elle le plaifir de me réjouir de celle de mes parens & de mes amis, comme je fais aujourd'hui de la vôtre, en vous affurant qu'on ne peutêtre avec un plus inviolable attachement que je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre d'amitié pour le commencer.ent
de l'année.

MONSIFUR,

CF

E n'eft pas la premiere fois que j'ai l'honneur de vous fouhaiter une bonne année, & je prie Dieu que ce ne foit pas la derniere; parce que j'y ferai pourvous rendre mes devoirs, & que vous y ferez auffi pour me continuer votre amitié. En vérité, Monfieur, ce n'eft pas vous feul qu'on doit confidérer quand on fait de femblables fouhaits: c'est une infinité de perfonnes qui ont l'honneur d'ê tre connues de vous.; car tout le monde fçait votre humeur bienfaifante, & l'on diroit que vous ne vivez que pour obliger ceux qui ont recours à votre bonté, J'en fçai qui fe feroient un plaifir de ren

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